Rappelons que le service des sociétés secrètes (SSS) est un organisme de l’État français ayant existé de 1941 à 1944 et chargé de ficher les francs-maçons.
Pour qui s’intéresse à l’histoire, cette journée d’étude de clôture du projet STACEI1 : « Saisir et transmettre les archives courantes des ennemis idéologiques : le cas des “Sociétés secrètes” en France et en Espagne de 1940 à nos jours du Labex Les Passés dans le Présent » se tiendra au Grand Orient de France le jeudi 30 mai 2024.
Le programme :
8h45-9h15 Accueil des participants
9h15-9h30 Mot d’accueil de Pierre Mollier (Grand Orient de France)
9h30-9h45 Mot introductif de Ghislaine Glasson-Deschaumes (Labex Les Passés dans le Présent)
1re session : Retour aux sources – Présidence : Yann Potin (Archives nationales/Université Paris-Nord – Pléade)
9h45-10h15 « Retracer l’existence d’un service dont les archives ont disparu, au regard des dossiers judiciaires
et policiers dans les fonds des Archives nationales » par Gérald Monpas et Pascal Raimbault (département de la Justice et de l’Intérieur, Archives nationales)
10h15-10h45 « Le rôle du service des domaines dans la saisie des archives maçonniques » par Frédéric Quéguineur (Centre des archives économiques et financières, ministère de l’Économie, des finances et de la relance)
10h45-11h Discussions – 11h-11h15 Pause
2e session : Des images et des mots – Présidence : Yann Potin
11h15-11h45 « Dévoiler l’archive : de la spoliation aux Documents maçonniques » par Aurore Duvoisin* (Institut d’histoire du temps présent (IHTP, archiviste du Grand Orient de France)
11h45-12h15 « Un vocable ambigu ? L’utilisation du terme de « société secrète », sous le régime de Vichy, pour catégoriser des ennemis idéologiques » par Emmanuel Kreis (IHTP-Labex Les passés dans le présent)
12h15-12h30 Discussions – 12h30-14h Déjeuner
3e session : Décentrer le regard sur l’histoire des spoliations maçonniques – Présidence : Antoine Rivière (IHTP)
14h-14h30 « « À vendre, bel immeuble, rue de l’Orient » La spoliation du Grand Orient de Toulouse durant l’Occupation » par Tristan Rouquet (Musée départemental de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne)
14h30-15h « Les organismes franquistes de saisie de documents et les antimaçons français (1936-1944) » par Javier Domínguez Arribas (Université Sorbonne Paris Nord – Pléiade)
15h-15h15 Discussions – 15h40-16h00 Pause
4e session : Les interlocuteurs du Service des sociétés secrètes
Présidence : Laurent Joly (Centre de recherches historiques)
16h00-16h30 « Le centre d’histoire contemporaine de la Bibliothèque nationale par ses archives » par Anne Leblay-Kinoshita (Bibliothèque nationale de France)
16h30-17h30 « Le SSS et la Justice » par Jean-Paul Jean (président de chambre honoraire à la Cour de cassation et vice-président de l’Association française pour l’histoire de la justice) et Alain Bancaud (IHTP)
17h-17h15 Discussions
17h15-17h30 Conclusion par Julian Jackson, professeur d’histoire à Queen Mary University of London, membre de la British Academy et de la Royal Historical Society
Pour des raisons de place limitée et de sécurité du bâtiment, nous prions les participants de bien vouloir s’inscrire avant le 26 mai 2024, minuit, à l’adresse suivante :
Contact : projetstacei@gmail.com
*Rencontrée et sollicitée à plusieurs reprises à la bibliothèque du GODF, nous souhaitons mettre en lumière Aurore Duvoisin, licenciée en Cinéma parcours images d’archive (Paris III – Sorbonne Nouvelle) et en Histoire de l’art, spécialité images d’archive (Paris I – Panthéon Sorbonne).
Elle a ensuite poursuivi un Master de recherche en Histoire et Civilisations à l’EHESS lors duquel elle a rédigé un mémoire sur les premiers usages des photographies de la Shoah. Elle est actuellement (2024) en Doctorat, Histoire et Civilisations, à Paris 8 et rédige une thèse sur les usages de la photographie dans l’œuvre structurale de Lévi-Strauss.
Elle participe, au projet STACEI en tant que responsable des archives du Grand Orient de France. Elle a ainsi participé à plusieurs projets autour de la question des archives :
–Colloque « Les dossiers personnels : la personne, les archivistes et les chercheurs », Paris 8/archives nationales, communication intitulée « Par-delà la transmission, le dossier personnel comme écriture syntaxique : autour des papiers personnels du fonds Claude Lévi-Strauss conservé à la BnF » (2023)
–Colloque « Mouvements philosophiques et religieux pendant les années noires », dans le cadre de la commémoration de la rafle du 25 novembre 1943 à l’Université de Clermont Auvergne, communication portant sur les archives du Grand Orient saisies par le Service des Sociétés Secrètes pendant la Seconde Guerre mondiale. (2023)
–Journée d’étude « Quelle(s) subjectivité(s) transnationale(s) ? La question des sources », Université Paris Nanterre, communication intitulée « Tous Indiens désormais : Claude Lévi-Strauss à l’épreuve de l’altérité (1935-1939) », autour des fonds photographiques de Lévi-Strauss, conservés à la BnF et du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac (2022)
Rappelons qu’avec Emmanuel Kreis, elle a créé un séminaire à l’Institut d’histoire du temps présent (Université Paris 8) dans le cadre du projet STACEI. Il s’intitule « Mémoire(s) confisquée(s), mémoire(s) retrouvée(s) : les “sociétés secrètes” à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale »
Elle est par ailleurs l’auteure de plusieurs textes dans La Chaîne d’Union, revue trimestrielle d’études maçonniques, philosophiques et symboliques du Grand Orient de France créée en 1864 à Londres par des francs-maçons français exilés, fuyant le régime autoritaire de Napoléon III.
1Le projet STACEI avait pour objet de retracer, dans le prolongement du projet de recherche ProMéTEUS, déjà financé par le Labex PdP, l’histoire et les politiques des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale entre 1940 et 1944, à partir de la problématique de la saisie d’archives des ennemis idéologiques.
Bien que les ennemis désignés soient, après les Juifs, les francs-maçons et les communistes, voire les protestants, le projet s’est limité à la question des archives maçonniques à la croisée des fonds conservés par les deux institutions depuis la Seconde guerre mondiale ou l’immédiat après-guerre (fonds maçonnique pour la Bibliothèque nationale de France, archives du service des sociétés secrètes pour les Archives nationales, saisies dans le cadre des procès d’épurations). L’objectif initial était de comprendre les processus de spoliation, le parcours des acteurs de l’antimaçonnisme pendant l’Occupation en lien avec le projet « le dossier et sa personne » porté par l’Institut d’histoire du temps présent et « l’héritage » dans le temps long des institutions patrimoniales, en dialogue avec le musée de la franc-maçonnerie et la bibliothèque du Grand Orient de France, et de comparer, dans la mesure du possible, les processus en œuvre en France avec la situation espagnole.