De notre confrère blog-glif.fr
Notre TCF Gérard Lefèvre expose une réflexion sur le symbolisme du serpent à travers les âges et ls cultures. Il écrit :
Mythologie :
Le premier serpent mythologique est souvent associé à Quetzalcóatl, également connu sous le nom de “Serpent à plumes”. Dans l’ancienne Méso-Amérique, Quetzalcóatl était l’un des dieux les plus importants. Son nom est une combinaison des mots nahuatl “quetzal” (l’oiseau au plumage émeraude) et “coatl” (serpent). Ce dieu était un mélange d’oiseau et de serpent à sonnette.
Voici quelques faits intéressants sur Quetzalcóatl, Il était le dieu des vents et de la pluie, ainsi que le créateur du monde et de l’humanité.
Dans la bible :
« Un animal tentateur ». S’il est un animal proche de l’homme, c’est paradoxalement bien le serpent ! Ce rapprochement peut surprendre, pourtant si l’on prend littéralement la Bible, c’est lui, le premier qui apparaît dans le long bestiaire de l’histoire sacrée au côté d’Eve au livre de la Genèse. Il y paraît animal complaisant, malin et tentateur, et non en reptile dangereux à éviter, tel qu’il pourra le paraître par la suite. La Genèse relève en effet que « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits ». Et c’est justement par ruse que l’animal invitera Ève à manger du fruit de l’arbre de la connaissance que Dieu avait écarté sous peine de mort. Le serpent, malicieux et sournois, sème alors le doute : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ». un long récit qui commence…sans omettre :
Le symbolisme du serpent d’airain de Moïse.
Après avoir constaté l’ingratitude des hommes, Dieu permet aux serpents d’attaquer son peuple. Ce n’est que lorsque Moïse se met à prier et à se confesser, que Dieu lui donne un remède pour guérir les morsures : l’alliance est rétablie.
1) Le peuple vint à Moïse, et dit : Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel, afin qu’il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple.2) L’Eternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche ; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie.3) Moïse fit un serpent d’airain, et le plaça sur une perche ; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d’airain, conservait la vie.Nombres, 21, 7-9
Jésus sera aussi plus tard considéré comme le « serpent d’airain sur la croix ».
Dans l’Égypte antique, le serpent était associé au dieu Apophis, divinité de la nuit et des forces obscures. Le python de Seba était sacré et symbolisait le renouveau, la renaissance et l’éternité. Les Égyptiens utilisaient abondamment le serpent dans leurs écritures et leur iconographie.
La reine portait un cobra dressé sur sa coiffe, symbolisant la fertilité. Le serpent crachait le soleil à l’aube et l’avalait au crépuscule, représentant ainsi le cycle du jour et de la nuit. Le serpent était également associé à l’eau nécessaire pour les récoltes.
Dans la mythologie grecque, le serpent était associé à Épiméthée, le Titan qui réfléchit après coup. Épiméthée ne donna rien au serpent, malgré sa générosité envers les autres animaux.
L’animal chthonique (divinité Grec ) par excellence était le serpent, et en tant que tel, il figurait sur le caducée d’Asclépios, dieu de la médecine. Dans la mythologie grecque, Asclépios ou Asclépios (en grec Ἀσκληπιός), Esculape pour les Romains, était le dieu de la Médecine et de la guérison, vénéré en Grèce dans divers sanctuaires. Asclépios devient le centre du culte populaire. Des temples ont été construits en son honneur dans toutes les villes de Grèce. Le pouvoir de ressusciter les morts était le motif qui a incité le dieu Zeus à mettre fin à la vie d’Asclépios.
Le dieu Zeus n’était pas très heureux de la résurrection des mortels car il craignait que cela ne complique l’ordre du monde. Asclepius est monté dans les cieux et est devenu la constellation Serpentarium.
Le serpent a une signification profonde dans le monde romain, et son symbolisme est présent dans diverses traditions spirituelles et religieuses.
Voici l’une des caractéristiques du symbolisme du serpent dans l’antiquité romaine :
Dualité et Équilibre :
– Le caducée, attribut d’Hermès (ou Mercure), est un symbole bien connu. Il représente deux serpents enroulés autour d’une baguette, symbolisant l’union de la dualité dans l’équilibre.
– Ces deux courants cosmiques opposés s’enroulent en spirale autour de l’axe du monde ou de l’arbre de vie. Les serpents incarnent à la fois le positif et le négatif, le bien et le mal, le jour et la nuit, le ciel et la terre. Ils aspirent à l’élévation spirituelle, à la recherche d’une voie de guérison et de délivrance.
Dans la littérature, le serpent est souvent utilisé pour symboliser la prudence et la force. Par exemple, Molière évoque la prudence du serpent dans Le Bourgeois gentilhomme, et Racine pose la question des serpents sifflant sur nos têtes dans Andromaque.
En somme, le serpent est un symbole complexe, porteur de mystère et de dualité, invitant chaque franc-maçon à méditer sur la lumière et l’ombre qui coexistent en nous et autour de nous, et c’est grâce au serpent que la ceinture de notre tablier se ferme.Le serpent est donc, n’en doutez pas un symbole maçonnique.
Mais… Il ‘a pas que la fonction de fermeture de la ceinture de nos tabliers, on le trouve aussi sur un tablier des ateliers supérieurs.
L’Ouroboros : le Roi serpent
L’Ouroboros (du copte ouro, « roi », et de l’hébraïque ob, « serpent ») est le Roi serpent. Il représente un serpent qui se mord la queue, symbolisant l’autofécondation et la vie.
L’Ouroboros évoque le cercle et le chiffre 0, autrement dit :
l’esprit, la volonté créatrice, source de vie, la chose primordiale, la totalité de l’univers (l’œuf du monde), la réconciliation de toutes les oppositions : début et fin, mort et renaissance, disparition et régénération…
les cycles et l’éternel retour,
le temps et la continuité,
l’éternité,
l’immortalité,
etc.
Au final, l’Ouroboros peut être vu comme un signe de sagesse et de connaissance : il réconcilie la dualité dans l’unité.
L’Ouroboros symbolise aussi l’infini, il est d’ailleurs parfois représenté sous la forme d’un huit couché :
Il n’est pas sans rappeler Ananta, serpent cosmique de la mythologie hindouiste qui porte les cycles infinis du renouvellement du monde. Ananta est le dieu des ténèbres : installé au nadir, il porte le monde et le régénère sans cesse.
Il rappelle aussi le serpent tenu dans la main de Cernunnos, dieu celte coiffé de bois de cerf, présidant au cycles de la nature ; ce serpent à tête de bélier représente l’unité de la culture celtique.
L’Ouroboros est aussi :
un symbole alchimique, théosophique et maçonnique : l’Ouroboros est « Un-le-Tout », la totalité qui contient son Principe en elle-même. Le Roi serpent (ou le dragon) représente aussi le processus d’affinage et de transmutation grâce à son venin qui a le pouvoir de dissoudre, de transformer, de recréer. Il peut en outre représenter l’union parfaite du Soufre (esprit divin) et du Mercure (âme humaine).
Pour achever ce post “L’homme, parfois, se révèle fourbe, tel un serpent rusé” est une métaphore qui compare la nature trompeuse de l’homme à celle d’un serpent. Elle évoque la capacité de l’homme à dissimuler ses intentions, à agir de manière sournoise ou à trahir la confiance d’autrui, tout comme le serpent qui se faufile et se cache dans l’herbe. Cette expression est souvent utilisée pour souligner la méfiance envers les comportements manipulateurs ou les actions malhonnêtes des individus.
Ne pas oublier de lire “LE SERPENT VERT” de GOETHE conte symbolique traduit et commenté par Oswald WIRTH.
Conte merveilleux dont la symbolique nous est fournie par le rôle principal qui est réservé à un certain SERPENT VERT§
Se mettre à la chasse de pierres précieuses, telle est notre quête, et les symboles sont si nombreux que l’on peut s’y perdre
Das Märchen conte philosophique écrit en 1795!
Bonne lecture et bonne découverte
Très Fraternellement.
Un aspect méconnu du serpent, et pourtant emblématique, est l’amphisbène : serpent sans queue à deux têtes. Une gravure reproduite dans « Le Bestiaire du Christ » de Louis Charbonneau-Lassay, le montre avec l’une des têtes crachant une flèche et munie de deux bras grattant le sol tandis que l’autre tête est couronnée et munie de deux ailes et tente de s’envoler : entre ces deux têtes , un corps en “S” avec de multiples torsades. L’évocation est limpide :
L’ange et la Bête sont liés chez l’Homme dans une torsion créatrice créée entre ses deux sources de désirs contradictoires que sont son animalité et sa spiritualité Bien vécu, cette contradiction est pourtant source de dépassement.