ven 22 novembre 2024 - 23:11

19/01/1344 : Création de la compagnie des Chevaliers de la Table ronde

Le 19 janvier 1344, il y a eu une décision historique de créer la compagnie des Chevaliers de la Table Ronde. Cette initiative fut une tentative de raviver les idéaux de la chevalerie médiévale, inspirée par les légendes arthuriennes.

Château de Windsor.

La compagnie fut fondée par le roi Édouard III (1312-1377) d’Angleterre, qui, fasciné par les récits du roi Arthur et de ses chevaliers, cherchait à recréer cet esprit de noblesse et de bravoure. Les membres de cette compagnie étaient sélectionnés parmi la noblesse et devaient prouver leur valeur et leur noblesse de caractère. Cet événement historique reflète l’influence durable des légendes arthuriennes sur la culture et la société médiévales.

Édouard III, roi d’Angleterre organise à Windsor une fête de la Table ronde

Ladite fête fut un événement remarquable qui a eu lieu au château de Windsor. Cette fête, qui s’est déroulée au XIVe siècle, était une manifestation de l’admiration du roi pour les légendes arthuriennes et son désir de recréer la splendeur et le prestige de la cour du roi Arthur.

Windsor, intérieur.
Illustration par Gustave Doré de Camelot dans Les Idylles du Roi, d’Alfred Tennyson (1868).

Lors de cette fête, le roi Édouard III et ses chevaliers se sont habillés en imitant les figures légendaires de la Table ronde, cherchant à reproduire l’atmosphère et les idéaux de chevalerie associés à l’époque d’Arthur. Le château de Windsor a été transformé pour ressembler à Camelot, le légendaire siège du roi Arthur. Les chevaliers ont participé à des tournois et à des joutes, des pratiques typiques des fêtes médiévales, qui étaient à la fois des divertissements et des démonstrations de compétences martiales.

Cet événement a marqué un moment important dans l’histoire médiévale, illustrant le lien entre la réalité historique et le mythe, et montrant comment les légendes du passé pouvaient influencer les actions et les idéaux des dirigeants et de la société de l’époque. La fête de la Table Ronde à Windsor reste un exemple fascinant de la manière dont la mythologie et l’histoire peuvent

Ordre de la Jarretière, blason sur les murs de Windsor.

À l’origine de l’ordre de la Jarretière, en 1349

Il existe bel et bien un lien historique entre la fête de la Table ronde organisée et la création de l’Ordre de la Jarretière en 1349. Bien que les détails exacts de la fondation de l’Ordre de la Jarretière soient enveloppés de légende, il est largement accepté que la fascination d’Édouard III pour les légendes arthuriennes et son désir de recréer cet esprit de chevalerie ont joué un rôle clé dans l’établissement de cet ordre de chevalerie.

Collier de l’ordre.

L’ordre de la Jarretière est l’ordre de chevalerie le plus élevé et le plus ancien d’Angleterre. Selon une légende populaire, l’inspiration pour l’ordre est venue lors d’un bal à la cour, où la jarretière d’une dame de la cour serait tombée – il pourrait s’agir de celle de la comtesse de Salisbury, maîtresse du roi d’Angleterre –, et Édouard III l’aurait ramassée. Pour éviter l’embarras de la dame et répondre aux moqueries des courtisans, il aurait attaché la jarretière autour de sa propre jambe en disant « Honi soit qui mal y pense » (« Honte à celui qui pense mal de cela »), qui est devenu le motto, la devise, de l’Ordre.

Cet ordre était et reste un symbole de l’idéal de chevalerie et de l’élite nobiliaire. Les membres de l’Ordre, limités en nombre, étaient et sont choisis par le souverain pour leur honneur et leur mérite. La création de l’Ordre de la Jarretière illustre comment Édouard III a cherché à lier les idéaux chevaleresques du passé légendaire avec la réalité politique et sociale de son époque.

« Honi soit qui mal y pense », une citation à l’aspect tant historique que symbolique

Défilé, de nos jours, des membres de l’ordre.

De “Messieurs, honni soit qui mal y pense ! Ceux qui rient en ce moment seront un jour très honorés d’en porter une semblable, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le rechercheront avec empressement », nous ne retenons, bien souvent que « Honi soit qui mal y pense ».

Cette citation révèle plusieurs aspects intéressants, tant sur le plan historique que symbolique.

La réaction d’Édouard III, selon la légende, est un acte de défense de l’honneur d’une dame de la cour, dont la jarretière était tombée. En attachant la jarretière à sa propre jambe, le roi transforme un incident potentiellement embarrassant en un acte de chevalerie, protégeant ainsi la réputation de la dame.

De plus, la déclaration du roi suggère que ce qui était initialement un objet de moquerie deviendra un symbole de grande distinction. En effet, l’Ordre de la Jarretière est devenu l’un des ordres de chevalerie les plus prestigieux et respectés, et sa jarretière un symbole de haut rang et d’honneur.

La citation souligne aussi comment les perceptions et les valeurs sociales peuvent être transformées. Ce qui est initialement considéré comme ridicule ou sans valeur peut devenir, avec le temps et sous l’influence de figures puissantes, hautement estimé et recherché.

Par ailleurs, cela souligne bien la capacité et la force du chef à influencer et à modifier les normes. Dans beaucoup de cas, le souverain, chef suprême, par son exemple et son autorité, est capable de redéfinir les normes de ce qui est honorable et désirable.

Enfin, cette devise reflète un principe chevaleresque de bienveillance et de présomption d’innocence. Il exhorte à voir les actions et les symboles dans leur aspect le plus noble et positif, un principe qui reste central dans l’éthique chevaleresque.

Source : Wikimedia Commons

L’apparition du Graal aux chevaliers de la Table ronde. Illustration extraite d’un manuscrit du XVe siècle du Livre de Lancelot du lac.

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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