mar 07 mai 2024 - 11:05

Francs-maçons célèbres… : Stendhal

Henri Beyle, plus connu sous le nom de plume de Stendhal, né le 23 janvier 1783 à Grenoble et mort d’apoplexie le 23 mars 1842 dans le 2e arrondissement de Paris est un écrivain français, connu en particulier pour ses romans Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme.

Stendhal aurait voulu consacrer sa vie à la rêverie, à la « chasse au bonheur », aux arts et à l’amour ; en vérité, il a eu une vie mouvementée. Après la mort d’une mère trop aimée, il souffre d’une enfance étouffante à Grenoble auprès d’un père qu’il méprise et d’un grand-père qu’il adore. Il trouve refuge dans la littérature avant de partir de Grenoble, en 1799, pour aller étudier à Paris. En réalité, il s’est découvert une vocation, et abandonne ses études : il veut être comic bard, il rêve d’écrire des comédies. Ses cousins le forcent à entrer au ministère de la Guerre. C’est ainsi qu’il est envoyé à Milan en mai 1800. Il découvre, émerveillé, en même temps la guerre, l’Italie, l’opéra, l’amour et le bonheur. Il ne cessera de retourner en Italie entre ses missions administratives. De tempérament timide et romanesque, souffrant de l’hypocrisie de la société de son temps, il invente pour lui-même une « méthode pratique du bonheur », le « beylisme ».

Perdant son emploi au moment de la chute de l’Empire, il se consacre à ses passions : l’Italie, la musique, la peinture. Il écrit un ouvrage dont on résume le titre en Vie de Haydn, Mozart et Métastase, puis il écrit Histoire de la peinture en Italie, dont il perd le premier manuscrit dans la Retraite de Russie, et Rome, Naples et Florence, journal de sensations plutôt que guide touristique. En 1819, son chagrin d’amour pour Matilde Dembowski lui fait écrire un traité, De l’amour, tentative d’analyse du sentiment amoureux, paru en 1822, dont à peine quarante exemplaires seront vendus. C’est à partir de 1827, à l’âge de quarante-quatre ans, qu’il se lance dans le roman, avec Armance, mal compris de ses contemporains ; puis c’est Le Rouge et le Noir, paru juste après la révolution de Juillet 1830, qui lui confère une certaine notoriété, dont il ne profite pas, ayant été nommé consul à Civitavecchia par le gouvernement de Juillet. Malgré l’ennui dans lequel le plongent ses nouvelles fonctions, Stendhal ne cesse d’écrire : il commence des autobiographies (Souvenirs d’égotisme, Vie de Henry Brulard) et des romans (Lucien Leuwen, Lamiel), qu’il n’achève pas. Lors de l’un de ses congés à Paris, il écrit La Chartreuse de Parme, qui suscite l’admiration d’Honoré de Balzac. Il meurt à Paris le 23 mars 1842, à la suite d’une crise d’apoplexie survenue en pleine rue quelques heures auparavant.

Ses romans de formation Le Rouge et le Noir(1830), La Chartreuse de Parme (1839) et Lucien Leuwen (inachevé) ont fait de lui, aux côtés de Balzac, Hugo, Flaubert ou Zola, un des grands représentants du roman français au xixe siècle. Dans ses romans, caractérisés par un style économe et resserré, Stendhal cherche « la vérité, l’âpre vérité » dans le domaine psychologique, et campe essentiellement des jeunes gens aux aspirations romantiques de vitalité, de force du sentiment et de rêve de gloire.

L’œuvre de Stendhal consiste aussi bien en des textes autobiographiques (Vie de Henry Brulard par exemple) que dans des romans qui comptent parmi les plus beaux dans la littérature française : Le Rouge et le Noir, Lucien Leuwen, La Chartreuse de Parme. Ce dernier roman fut salué à sa première publication par un éloge d’Honoré de Balzac, autre maître du roman réaliste dont Stendhal lui-même se déclara heureusement surpris. « Cet article étonnant, (…) je l’ai lu, (…) en éclatant de rire. Toutes les fois que j’arrivais à une louange un peu forte (…) je voyais la mine que feraient mes amis en le lisant.»

Le Rouge et le Noir

La Chartreuse de Parme

La dédicace de son roman : To the Happy Few.

Lucien Leuwen

Stendhal Franc-maçon

Le 3 août 1806, il fut reçu dans la loge Sainte-Catherine à l’orient de Paris et travailla régulièrement au Rite Écossais jusqu’en 1815.

Les secrets symboliques de la Chartreuse de Parme, (roman qui, selon Proust, était le plus beau du monde). Pierre Alain Bergher a publié en 2010 « Un livre passionnant sur un aspect étrangement méconnu de Stendhal » selon Philippe Sollers.

Un livre dans lequel l’auteur révèle le secret caché dans La Chartreuse de Parme sous la forme de vingt-deux cartes à figures symboliques, les arcanes du Tarot.

« Stendhal fut le premier à traiter ouvertement du symbolisme des vingt-deux arcanes, thème développé au XIXe siècle par un autre auteur franc-maçon, Eliphas Lévi, dont l’œuvre passée par l’Angleterre inspira l’œuvre d’un éminent franc-maçon américain, Albert Pike, auteur contemporain de Mark Twain ».

De Michel Arrous :

Grâce à une clef cachée dans Huckleberry Finn et par la porte dérobée que seuls empruntent les francs-maçons, le lecteur découvrira un Stendhal dont il ne savait quasiment rien, à moins qu’il ne se rappelle que, le 3 août 1806, par opportunisme, Henri Beyle fut reçu «apprenti» dans la loge Sainte-Catherine, de rite écossais, dont il fut membre jusqu’en 1815. Peut-être eut-il aussi une activité maçonnique à Milan. Dans les années quatre-vingts, Dieter Diefenbach s’était employé dans quelques articles à préciser le rôle de la franc-maçonnerie dans la vie et l’œuvre de Stendhal, articles regroupés en 1991 sous le titre Stendhal und die Freimaurerei. Le volume était nourri d’hypothèses trop souvent gratuites, voire inutiles, de considérations numérologiques et arithmosophiques arbitraires qu’illustrera un seul exemple, l’interprétation maçonnique du pseudonyme Stendhal à l’aide d’un système cryptographique incohérent.

De Stendhal mystique et mystificateur, et parfois mystérieux, P.A.Bergher, illuminé par les révélations de D. Diefenbach, est passé hardiment à Stendhal initié dans la symbolique du tarot. Il a donc voulu déchiffrer plus avant le symbolisme maçonnique de La Chartreuse, sans apporter la moindre preuve, mais non sans se justifier, «puisque la folie de voir des signes partout vaut bien celle de n’en voir nulle part». La seule caution de Ph. Sollers, qui a accueilli dans sa collection «un livre passionnant sur un aspect étrangement méconnu de Stendhal», suffira-t-elle à convaincre le lecteur d’avoir désormais à sa disposition la clef des mystères du roman? Sont convoqués, non sans abus et dans le désordre, Mallarmé, au nom du mystère dans les lettres, Mark Twain, parce qu’il fut franc-maçon comme Stendhal et que la structure des Aventures d’Huckleberry Finn serait semblable à celle de La Chartreuse de Parme, et, à des titres divers, Stevenson, Goethe, Gautier, Dumas, Court de Gébelin (déjà requis en 1989 par Michaël Nerlich dans son analyse mythologisante), Eliphas Lévi, André Breton, les Bourbons, et même Pie XII!

La stèle du Jardin de ville ornée d’un médaillon en bronze par Auguste Rodin – © Photo Martin Stahl, 2013, VdG, BMG, Musée Stendhal

Le registre des tarots est passé en revue, de l’arcane I à l’arcane XXII que l’auteur s’acharne à retrouver dans les chapitres I à XXII du roman, le tout agrémenté d’étonnantes digressions, telle cette lecture selon la «Kabbale phonétique» du diminutif Chékina, la soubrette de la Sanseverina, ou celles non moins étonnantes de l’épigraphe empruntée à L’Arioste et qui serait un calembour, et de la dédicace To the happy few, venue de Shakespeare ou de Goldsmith, mais aussi, paraît-il, employée dans les milieux maçonniques anglais et destinée aux initiés. Débusquer le mystère dans les nombres, à défaut de le saisir dans les lettres, n’est certes pas une mince affaire, mais la tâche serait-elle si ardue qu’elle confine au délire interprétatif? Force est de conclure que dans sa lecture, P. A. Bergher a été victime d’un hasard pas très objectif.

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Claude Tempérance
Claude Tempérance
Tempérance, 34 ans de maçonnerie, initié en 1989 à la GLDF où je suis resté 26 ans... expériences en fraternité et en Initiation ? Au GODF (3 ans), au DH (5 ans) et je suis maintenant membre de la nouvelle obédience Grande Loge Futura. De l'expérience, en modestie, en simplicité, sans renier le fait d'avoir intégré la méthode.... et plein de choses à dire et à partager.

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