mar 03 décembre 2024 - 18:12

La christianisation des francs-maçonneries britanniques (3/4)

Partie 3. Perdition française : « … car quelle communion y a-t-il entre la justice et l’injustice » ? (Ou quel rapport la justice a-t-elle avec l’autosatisfaction ?)

Durant les terribles années 1939-45, de nombreux ecclésiastiques et maçons étaient unis dans leurs idéaux, parfois dans leur martyre.

Revenir simplement à un statu quo hostile leur paraissait impossible, immoral.

C’est bien de cette époque que l’on peut dater cet effort sincère des deux côtés pour dresser le bilan des causes d’incompréhension, et, sans précipiter les choses, du moins pour étudier en commun une difficulté commune.

(Alec Mellor, Nos frères séparés, les francs-maçons.)

Cette série en quatre parties considère :

(i) la séparation des francs-maçonneries britanniques du Grand Orient de France (GOdF) ; et

(ii) maintenir la fraternité avec la Grande Loge prussienne des Trois Globes. Les deux décisions ont un impact sur la relation des francs-maçonneries avec la religion, toutes deux, à leurs différentes manières, peuvent être comprises comme des batailles pour l’âme (« essence », Carnarvon) de la franc-maçonnerie.

Cependant, les francs-maçonneries et les religions sont « déchirées par des schismes » – un échec à s’entendre sur des principes fondamentaux.

Partie 1. L’infidélité française : une nouvelle alliance . Suite à l’examen de la décision du Grand Orient de France (GOdF) de supprimer l’obligation pour les initiés de ;

(je crois en Dieu; ou (ii) croire en l’immortalité de l’âme ; Le Pro Grand Maître Carnarvon considérait cela comme contraire aux principes sur lesquels reposaient la civilisation et la franc-maçonnerie.

Un comité a été formé « pour enquêter sur les faits de l’affaire et faire rapport avec des recommandations ».

Si cela ne suffisait pas pour une nuit, elle a été suivie par « La question allemande ».   

Partie 2. La fidélité allemande : Car si la trompette donne un son incertain, qui se préparera au combat ?

Les affirmations du comte de Limerick et du grand registraire McIntyre selon lesquelles, avant l’Union en 1813, les francs-maçonneries anglaises étaient exclusivement chrétiennes, furent contestées par le révérend Smith PGChaplain, mais sans effet.

Était présent à la réunion RF Gould, qui devint le plus grand historien de la franc-maçonnerie anglaise ; sûrement, il savait le contraire mais restait silencieux.

Il a été décidé que les juridictions exclusivement chrétiennes n’ont pas besoin de reconnaître la franc-maçonnerie des non-chrétiens, même si elles se trouvent dans des juridictions reconnues. Un son incertain’ ?

Partie 4. L’arrivée de Post Truth en 1877-8 : «…. de nouveaux cieux et une nouvelle terre… on ne se souviendra pas des premiers ».

SCEAU DE LA GRANDE LOGE MÈRE NATIONALE « LES TROIS GLOBES » DE BERLIN EN ALLEMAGNE PAR AKAZIA030 – TRAVAIL PERSONNEL, DOMAINE PUBLIC – WIKIMEDIA.

Partie 3. Perdition française : « … car quelle communion y a-t-il entre la justice et l’injustice » ?

(Ou quelle communion la justice a-t-elle avec l’autosatisfaction ?)

L’ARBRE DU GRAND ORIENT, GRAVURE ALLÉGORIQUE DU GRAND ORIENT DE FRANCE COMME CENTRE DES ORGANISATIONS MAÇONNIQUES FRANÇAISES
IMAGE LIÉE : WIKIMEDIA ATTRIBUTION 4.0 INTERNATIONAL (CC BY 4.0)

Lors de la réunion de décembre 1877, un comité fut nommé pour examiner les modifications apportées par le GOdF aux 1er et 2e paragraphes de sa Constitution.

AVANTMAINTENANT
1. Ses principes sont l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme et la solidarité humaine.1. Ses principes sont la liberté absolue de conscience et la solidarité humaine
2. Elle considère la liberté de conscience comme le droit commun de tout homme et n’exclut personne en raison de sa croyance.2. Cela n’exclut personne en raison de sa croyance.

Le Comité avait délibéré et recommandé quatre résolutions pour la réunion de mars 1878.

Le paragraphe 2 ci-dessus disant : « Cela n’exclut personne en raison de sa croyance » était, bien entendu, faux.

Pour être un maçon GOdF, vous deviez croire en la liberté absolue de conscience et en la solidarité humaine.

La solidarité humaine implique vraisemblablement des politiques, des pratiques et des procédures humanistes ; ceux-ci doivent être décrits et compris en termes « naturels », à l’exclusion des termes relatifs aux concepts, entités ou nomenclatures « surnaturels ». 

EUROPE : UNE PROPHÉTIE, [FRONTISPICE] WILLIAM BLAKE, LAMBETH, 1794
IMAGE LIÉE : WIKIMEDIA ATTRIBUTION 4.0 INTERNATIONAL (CC BY 4.0)

« Liberté de conscience absolue » ? « En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël, chacun faisait ce qui lui semblait droit. » (Juges 21v25 KJV.)

Comment la « liberté de conscience » peut-elle être différenciée des choix égoïstes/égocentriques : la droiture de l’autosatisfaction ?

La Déclaration des droits de l’homme des Nations Unies 1945/8, sur laquelle se fonde la loi britannique sur l’égalité de 2010, consacre le droit à

(i) avoir une religion ;
(ii) changer de religion ; et
(iii) n’avoir aucune religion.

Serait-ce la base juridique d’une compréhension contemporaine de la liberté de conscience ? Les francs-maçons bénéficient-ils de ces droits ?

Le COMTE DE Carnarvon (depuis le Trône) : « Le Comité a soigneusement examiné cette action de la part du GOdF et, compte tenu de toutes les circonstances de l’affaire, il a convenu à l’unanimité de recommander les résolutions suivantes pour l’adoption de la Grande Loge :

1ère résolution : Que cette Grande Loge considère avec un profond regret que GOdF retire de sa Constitution la croyance en l’existence du TGAOTU parce qu’une telle modification est opposée aux traditions, aux pratiques et aux sentiments de tous les maçons « vrais et authentiques », du plus ancien au plus ancien. Temps présent.

2e résolution : Que cette Grande Loge ne puisse reconnaître comme Frères « vrais et authentiques » tous ceux qui ont été initiés dans des Loges qui nient ou ignorent cette croyance.

3e résolution : Qu’il soit ordonné aux Maîtres W. de toutes les Loges relevant de la Grande Loge d’Angleterre de ne pas admettre de Frère étranger comme Visiteur à moins qu’au préalable, il ne soit dûment attesté ou à moins que son Certificat montre qu’il a été initié selon les Rites et cérémonies anciens dans une Loge professant sa croyance en TGAOTU et deuxièmement pas à moins qu’il reconnaisse lui-même que cette croyance est un repère essentiel de l’Ordre.

4ème Résolution : Qu’une copie des résolutions précédentes soit transmise aux Grandes Loges d’Écosse et d’Irlande, à chaque Grande Loge avec laquelle cette Grande Loge est en communication, et aux Maîtres W. de toutes les Loges relevant de la Grande Loge d’Angleterre. .’

FRÉDÉRIC DESMONS, PRÊTRE CALVINISTE ET FRANC-MAÇON FRANÇAIS
IMAGE LIÉE : WIKIMEDIA ATTRIBUTION 4.0 INTERNATIONAL (CC BY 4.0)

Frédéric Desmons, prêtre calviniste et franc-maçon français qui a persuadé le  Grand Orient de France  lors d’un vote de supprimer le terme de  Grand Architecte de l’Univers  de sa Constitution.

Cela a précipité une scission avec la  Grande Loge Unie d’Angleterre  et la naissance de la franc  -maçonnerie libérale ou latine .

– Source : Wikipédia  

Il s’agissait de l’action la plus ambitieuse proposée par la franc-maçonnerie britannique depuis l’union en 1813.

Il exclut une juridiction, longtemps en amitié fraternelle, décidant que jusqu’à présent ses initiés ne seraient pas considérés comme de « vrais et authentiques » maçons (ou, dans le langage contemporain, de « faux » maçons). 

Lors de la réunion précédente, les changements du GOdF ont été condamnés comme étant « contraires à l’essence et aux principes de la civilisation et de la franc-maçonnerie ».

Pourtant, lors de cette réunion, les changements étaient désormais considérés comme étant « en opposition avec les traditions, les pratiques et les sentiments de tous les maçons « vrais et authentiques » depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours.

De toute évidence, la rhétorique s’est refroidie. Cependant, il semble qu’aucun principe, tradition, pratique ou sentiment n’était impliqué si des maçons britanniques non chrétiens, cherchant la fraternité avec la Loge reconnue des Trois Globes, se voyaient refuser l’admission, « ils frappaient à la mauvaise porte ».

Ceci, malgré une pétition, signée par un tiers des loges anglaises, affirmant que la politique des Trois Loges était « contraire aux premiers principes de la franc-maçonnerie ».

Tout comme les Maçons initiés dans le GOdF après 1877, devaient être considérés comme des frères non vrais et authentiques ; de la même manière, les Trois Globes considéraient les maçons britanniques non chrétiens.  

Plus substantiellement, lors de la réunion précédente, le principe de croire en l’immortalité de l’âme a été jugé co-égal à celui de croire en Dieu.

Pourtant, les actes de la réunion de mars 1878 ne font aucune mention de l’immortalité de l’âme.

Cet auteur est incapable de trouver une publication officielle antérieure à 1877, ou depuis, indiquant que les francs-maçons anglais étaient/sont tenus de croire en « l’immortalité de l’âme ».

D’où est-ce que sa vient? Est-ce toujours en vigueur ?

LA RÉUNION DE L’ÂME ET DU CORPS, TIRÉ DE « THE GRAVE », UN POÈME DE ROBERT BLAIR. D’APRÈS WILLIAM BLAKE, GRAVURE DE LUIGI SCHIAVONETTI.
IMAGE LIÉE : MET OPEN ACCESS PD-ART ATTRIBUTION 4.0 INTERNATIONAL (CC BY 4.0)

“La vraie question de la vie après la mort n’est pas de savoir si elle existe ou non, mais même si elle existe, quel problème cela résout réellement.”

– Ludwig Wittgenstein.

Il reste un « son incertain » quant au moment où une juridiction peut chercher à « s’ingérer ».

Évidemment, autrement que par la subversion, une juridiction ne peut s’immiscer dans le fonctionnement d’une autre ; il ne peut que porter plainte et, s’il est suffisamment offensé, cesser de reconnaître cette compétence pour cause d’irrégularité alléguée.

C’est-à-dire incapable d’accepter une variante franc-maçonnerie. Pourtant, comment une franc-maçonnerie exclusivement chrétienne peut-elle être reconnue comme régulière aux yeux d’une franc-maçonnerie universelle et vice versa ?

Le VSL demande :

« … quelle communion y a-t-il entre la justice et l’injustice et quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ? »

– 2Cor 6v14 KJV

Cela soulève la question : quand la justice devient-elle l’autosatisfaction et le fait de faire ce qui est juste à ses propres yeux ?

BERTRAND RUSSELL, PHILOSOPHE – PHOTO PAR UNDERWOOD & UNDERWOOD
IMAGE LIÉE : ATTRIBUTION DE LA COLLECTION NUMÉRIQUE DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS 4.0 INTERNATIONAL (CC BY 4.0)

« Je ne mourrais jamais pour mes convictions ; ils ont peut-être tort.

– Bertrand Russell

Partie 4 : Cherchera à aller au-delà de l’héritage des réunions de 1887-88.

À la lumière du Post Truth contemporain , l’esprit de l’époque , des voies à suivre seront proposées pour fournir une base pour la continuation d’une franc-maçonnerie qui, véritablement, n’est ni une religion ni un substitut à elle ; et « se libérer du passé » . chapitre précédent← 

ARTICLE DE : Gérald Reilly

Gerald Reilly a été initié en 1995 au Prieuré Lodge 2063 de St Osyth, Essex. Angleterre (UGLE). 

Il a été membre fondateur d’Allthingsmasonic de Josh Heller, et avec Josh a co-écrit « Le Temple qui ne dort jamais » (Cornerstone Books, 2006), il s’engage dans le développement de la franc-maçonnerie électronique.

Récipiendaire du prix Norman B Spencer, 2016.

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