mar 07 mai 2024 - 17:05

Histoire du Rite Standard d’Écosse (RSE)

Appellation convenue en France – il fait partie de la même famille de ce que l’on a coutume d’appeler : les Rites Anglo-saxons. Au même titre que le Rite York ou le Rite Anglais de Style Émulation qui sont aussi des rites d’oralité.

Il reste mal connu en France à ce jour, car sa genèse en Ecosse, ainsi que ses principes fondateurs sont au final très peu écrits et pas étudiés. De plus, en terre d’Ecosse particulièrement, histoires et légendes du passé, se mêlent intimement avec la vie quotidienne d’aujourd’hui.

On ne parle pas de Rite en Écosse, mais de façon de travailler car chaque Loge ancienne possède son propre rituel ; et à ce jour ; il existe encore dix-sept Loges écossaises, dont l’existence est prouvée et datée d’avant 1590. Ce qui en fait la plus ancienne façon de travailler au monde. Et bien que les différences soient souvent infimes, il est hors de question pour ces Loges vénérables de modifier la moindre parcelle de leurs rituels.

Le rituel du Standard écossais est une création bien ultérieure, destiné, par esprit de service et de simplicité, aux nouvelles Loges en création qui le souhaitaient.

Ce style de travail est le seul à se rattacher totalement à ses origines Opératives.

En effet toutes ces Loges anciennes, d’origines Opératives sont devenues spéculatives avec le temps ; à l’exemple de la Loge d’Aberdeen – pour n’en citer qu’une – qui porte le numéro 1 ter sur la matricule de la Grande Loge d’Écosse et qui possède un livre de ses archives datant de 1670. Selon ses archivistes elle daterait sans interruption de 1359, l’année de la reconstruction de la cathédrale Saint Machar et formée par les maçons constructeurs de l’abbaye de Melrose. Pas de preuves historiques… mais quelques traces écrites comme en 1544 ou Alexander Rutherford offre officiellement à la Loge des Maçons d’Aberdeen, quatre magnifiques chandeliers de fer, ou encore en 1527 ou les magistrats de la ville reconnurent formellement la Loge maçonnique en légiférant sur les devoirs de l’association. Peu de Loges possèdent des registres aussi variés et anciens que celle-ci. Le plus notable est leur Livre des Maçons de Marque qui à été commencé en 1670 par l’enregistrement des noms et des marques de quarante-neuf Compagnons et Maîtres Maçons et de onze apprentis. A noter qu’à cette date de 1670, seulement 10 membres de la Loge étaient des Opératifs.

En France, cette façon de travailler a été introduite en 1985 au sein de la Loge de la Grande Loge Nationale Française : Gilbertus N° 478 d’Autun par le regretté, RF Jean-Claude Debrosse (1948-1999), prêtre du diocèse d’Autun. Issue de l’émerveillement et de l’émotion ressentis par ces Frères voyageurs lors de leurs visites de Loges en Ecosse. Le rituel à été dès le départ un compromis de quatre rituels de Loges ayant accepté de les communiquer. D’où l’appellation logique et retenue de Standard.

Existant bien avant la création de la Grande Loge Unie d’Angleterre et avant la date charnière du 24 Juin 1717 cette façon de travailler incluait dans les travaux de loge bleue les degrés dits « complémentaires » de compagnon et maîtres de la Marque ainsi que de Maître Installé. De même que les degrés complémentaires de l’Arche Royale n’étaient accessibles à leurs débuts qu’à ceux ayant reçus le cursus complet de Loge bleue. Au fur et à mesure, il a fallu composer avec les décisions de l’Angleterre et séparer des institutions qui étaient communes à l’origine, mais le cursus n’a pas été modifié.

Ce rite est pratiqué par plusieurs Obédiences françaises : la Grande Loge Nationale Française, la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française, la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, le Grand Prieuré Des Gaules – sous l’appellation Rite Écossais d’Écosse -, et plus récemment la Grande Loge Indépendante Française et la Grande Loge Traditionnelle de France avec là aussi quelques nuances selon leur volonté de respecter l’organisation anglaise ou l’origine de leurs rituels. Elles réunissent une centaine de Loges … Ce qui renforce le côté peu connu.

Tous offrent la même échelle de degré : Apprenti, Compagnon, Maître, Maître Installé, puis les degrés de La Marque, les degrés cryptique sur, et, les degrés de l’arche Royale, voyage maçonnique complété par les degrés de chevalerie du Temple et de Malte.

Il est souvent reproché au système écossais d’avoir une progression trop rapide notamment dans les premiers degrés. Il est normal en effet, d’y être reçu aux quatre premiers degrés en a peine deux ans. Néanmoins c’est à tort, puisque l’on parle bien d’une vingtaine de degrés à découvrir avant d’arriver au bout des apports maçonniques de ce rite. Soit à raison d’un degré par an près d’une vingtaine d’années. Auxquelles vient se rajouter le système des cliquets qui impose aux jeunes maîtres l’engagement de pratiquer tous les postes d’officiers à raison d’un par an et dans l’ordre : second puis premier diacre, second puis premier surveillant, Vénérable de la Loge, passé Vénérable Maître et Tuileur.

C’est un Rite d’oralité qui ne peut se comprendre que s’il est intimement vécu.

Ainsi il n’y a pas de planches dans ce rite, bien qu’un certain travail intellectuel, plutôt sous la forme de partage de réflexion est courant, mais le plus souvent dans le cadre des agapes – très organisées et codifiées – continuité de la tenue, ou éventuellement lors d’une suspension de travaux.

L’ensemble des tenues est consacré à la transmission. Soit à des cérémonies émouvantes basées sur la joie, la convivialité, et la fraternité qui s’exaltent dans la charité.

Il ne doit pas y avoir de rituel en Loge, les rituels sont faits pour travailler et apprendre « par cœur » ou plutôt au “par le cœur” signifiant ainsi à partir du cœur ! Et mettent en valeur avant tout, la vertu fondamentale de la fraternité.

Ce travail est une véritable ascèse.

Dans l’acceptation de ce terme : du grec “exercer” et dans la compréhension romaine du terme “la discipline”.

Son Altesse Royale le Prince Albert, Frederick Arthur George, duc d’York qui deviendra plus tard le roi George VI . A été affilié à la Loge Glamis n°99 dans la province du Forfarshire le 2 juin 1936 francs-maçons écossais ; Les bijoux de collier de certains indiquent qu’ils étaient des Grands Maîtres (Pro/District) . Site : Centre maçonnique, Queanbeyan, Nouvelle-Galles du Sud

C’est une façon de travailler qui ne supporte pas l’amateurisme car pour pouvoir vraiment prendre toute sa portée opératoire ; il est nécessaire d’allier d’une part, la simplicité et la bonne humeur ; et d’autre part, la rigueur et l’efficacité. Pour arriver à un tel détachement apparent, il faut du temps. Moins que dans les autres rites en fait, car cet apprentissage et la restitution des exhortations au par cœur permet au rituel, d’opérer la ” bonification ” de l’officiant sans même qu’il ne s’en rende compte.

L’apport initiatique du Rite Standard opère différemment de tous les autres Rites dits continentaux, sans aucune référence à l’alchimie ou à l’ésotérique. La notion de symbole est approchée d’une façon synthétique sous le voile de l’allégorie. Cette façon de travailler apporte une perception particulière de la Franc-maçonnerie qui s’impose avec le temps avec une force et une pertinence éblouissante.

C’est la simplicité et la transparence qui prédominent au quotidien, égalitaire en tous points, tout se passe sur le niveau, l’initié n’ayant qu’une mission au cours de ses premières années : devenir un Frère.

Rien n’est laissé au hasard pour que cette promesse d’amour et de fraternité qu’est la Franc maçonnerie puisse passer de l’image à la réalisation.

Ce “style de travail” conserve précieusement le même esprit que les bâtisseurs de cathédrales,

« Pas pour nous mon Dieu, mais pour toi ! » et met au sommet de toute spiritualité, l’esprit de service et la Fraternité.

« Si le Seigneur ne bâtit pas la maison ; en vain travaillent les bâtisseurs. »

Comme par définition le message Maçonnique est proposé à des hommes libres, de conscience comme de culte, cette façon de travailler à la capacité de toucher le cœur de tous les hommes, quelles que soient leurs croyances.

L’héritage des Opératifs dans ce Rite est particulièrement vivant à l’image des vertus qui y sont développées :

Sur la Base de la Fraternité et de l’Égalité et avec Rigueur et Droiture !

Rejeter tout égo en déposant réellement ses métaux à la porte du Temple.

Travailler par l’intuition et la méditation à devenir utile à ses Frères et à s’améliorer par le rituel ; afin de devenir utile à tous les hommes. Puis faisant preuve de force de caractère, de prudence, de patience, faire enfin sienne une des plus hautes vertu de la Franc-Maçonnerie : la Tempérance.

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