Le comité des loges d’Auvergne nous a fait parvenir ce communiqué
La rentrée scolaire de septembre arrive et voilà qu’une nouvelle et énième affaire de tenue vestimentaire surgit au sein de l’école de la République.
Ainsi, contrevenant aux dispositions de la loi du 15 mars 2004 qui interdit aux élèves
d’arborer « des signes ou tenues par lesquelles ils manifestent ostensiblement une
appartenance religieuse » et à l’annonce du ministère de l’Éducation nationale qu’il sera
désormais appliqué strictement cette disposition légale dans tous les établissements
scolaires publics, une élève du lycée Ambroise-Brugière de Clermont-Ferrand s’est présentée au premier jour de classe vêtue d’une abaya.
Après dialogue et explications à l’élève et aux parents de la règle commune, la jeune fille
restée sourde aux demandes qui lui ont été faites n’a pu être admise en fin de semaine au
lycée. S’ensuivit, par le père, une violente mise en cause des équipes éducatives, complétée de menaces de mort qu’il a proférées devant témoins à l’encontre du proviseur.
Face à ces menaces d’une extrême gravité, le rectorat, son administration de tutelle et le
ministre de l’Éducation nationale sont venus en soutien au chef d’établissement. Le père de
famille placé sous contrôle judiciaire comparaitra pour ces actes, en son temps, devant le
tribunal pénal.
Voilà donc un fait divers qui pourrait trouver ainsi sa conclusion naturelle…
Néanmoins, il ne s’agit pas là d’un acte isolé. Comment ne pas y voir une tentative
supplémentaire de provocation et de déstabilisation de nos institutions républicaines
fomentée par des collectifs politico-religieux virulents ?
Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, comment ne pas voir en ce nouvel événement, acte certes commis par une personne isolée, une même volonté de déstabilisation téléguidée par des mouvances religieuses, une même détermination, relayée et alimentée souvent par les réseaux sociaux notamment auprès des plus jeunes, de mettre à mal notre principe de laïcité républicaine ?
Aussi, les Francs-Maçons et Francs-Maçonnes des loges maçonniques d’Auvergne du Grand Orient de France ne peuvent davantage garder le silence face aux multiples atteintes à la loi du 9 décembre 1905 de séparation des églises et de l’État.
Nous voulons en premier lieu apporter notre soutien et notre solidarité aux enseignants, personnels de direction, éducateurs et aux personnels de la fonction publique plus généralement partout où ils sont victimes d’insultes et de menaces, y compris à l’hôpital, dans les mairies et au contact des publics.
Nous voulons dire et redire notre vigilance, notre ferme détermination et notre engagement
à ce que les principes de la République – de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité –
soient respectés et sanctuarisés partout sur le territoire national, et que la stricte neutralité
soit partout respectée dans l’espace public, et en premier lieu dans l’école de la République.
Face à ce nouvel assaut contre le principe de laïcité, comment ne pas penser aux femmes d’Iran, à l’image de Mahsa Amini battue à mort le 16 septembre 2022 pour ne pas avoir respecté le dress code des mollahs ?
Comment ne pas songer à celles d’Afghanistan lâchement oubliées par la communauté internationale et bien d’autres au monde, femmes et hommes, qui demandent à être respectées dans leur humanité et libérés de tous diktats.
Comment encore ne pas s’élever contre les modèles de communautarismes – ethniques,
religieux – où extrémistes, séparatistes et nationalistes de tous bords font naitre rejets de
l’autre et violences partout sur la planète ?
C’est pourquoi, nous, Francs-Maçons et Francs-Maçonnes, appelons, dans l’action et sans concession, au sursaut et à la vigilance citoyenne pour le respect de notre modèle républicain de laïcité.
C’est là, la seule garantie pour chacun de sa liberté d’être et de penser dans le respect des différences, qui sont les bases indispensables du vivre ensemble et de la paix sociale.
Le règlement général du Grand Orient de France prévoit en effet dans ses dispositions une procédure très précise et structurée. Ce communiqué a l’initiative des loges du secteur Auvergne du GODF a respecté strictement les dispositions de l’Obedience.
Toute menace de mort, quelle qu’en soit la cause, est une infraction pénalement répressible. C’est indiscutable. En revanche, sur un plan maçonnique, comment ne pas s’interroger sur un communiqué signé par un groupe de loges ? Il me semblait que toute prise de parole publique au nom d’une obédience devait respecter au moins un certain ordre, une certaine discipline, bref des dispositions réglementaires. Obédience, obéissance. Si désormais chaque loge, chaque groupe de loges, chaque région, même animé des meilleures intentions, y va de son commentaire public de faits locaux, nationaux et internationaux, par voie de presse, qui plus est en se revendiquant de telle ou telle obédience ou de l’universalité des membres de telle ou telle obédience, on peut alors s’interroger sur qu’il reste de la liberté de conscience du maçon dans sa loge. Appeler au respect des valeurs républicaines semble plus facile et évident que de respecter les principes maçonniques. C’est bien dommage.
Il existe effectivement l’objet des “dispositions réglementaires” qui permettent au loges du GODF de s’exprimer de cette façon, dans le respect d’une procédure bien définie qui a été votée en Convent il y a une quinzaine d’années environ. C’est le cas en l’occurrence, rien à redire sur ce plan.
Il est dommage que cet islamiste ait été laissé libre sous controle judiciaire.
Une mise en détention provisoire de quelques semaines aurait été un signal fort contre ce genre d’énergumène.
Au lieu de cela, il va finir par un petit rappel à la loi sans le moindre effet dissuasif.
Je ne suis pas sur que la prison/détention provisoire ne sois pas un lieu ou son extrémisme/engagement religieux ne sois pas exacerbé…et puis il nous manque les « precogs » de « minority report » 😉