jeu 10 octobre 2024 - 20:10

Le 15 du mois d’août, la Vierge Marie et les francs-maçons…

Le 15 août est le 227e jour de l’année du calendrier grégorien (228e si année bissextile).

C’était généralement le 28e jour du mois de thermidor dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour du lupin, de son nom générique, Lupinus, qui est le nom latin de ces plantes qui dérive de lupus, le loup.

Genre de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae, voir le lupinus n’est donné à tout le monde.

Terme signifiant « herbe au loup », c’est dire, selon le philologue Jacques André, « mordante comme le loup », en référence à la légendaire amertume de ses graines dans l’Antiquité…

En ce jour du loup, donc, mais aussi jour de l’’Assomption, appelée Dormition dans la tradition orientale, la Vierge Marie, mère de Jésus, au terme de sa vie terrestre, est entrée directement dans la gloire de Dieu, autrement dit « montée au ciel ».

Mais que nous apprend l’encyclopédie mariale sur la franc-maçonnerie ?

La réponse nous est donnée par Françoise Breynaert sur le site https://www.mariedenazareth.com/

« La franc-maçonnerie

Au Moyen Age, les francs-maçons étaient des compagnons bâtisseurs ayant des connaissances spécifiques en architecture ; ils travaillaient souvent à la construction des cathédrales, et les cathédrales étaient dédiées à Notre Dame.

Mais voici qu’à la fin du XVI° siècle, en Angleterre, furent acceptés parmi les franc-maçons des gens, les « Rose-croix », qui se présentaient comme les bâtisseurs du « temple invisible et immatériel de l’humanité »[1].

Édition originale de la Fama Fraternitatis, 1614.

Ainsi naquit la « franc-maçonnerie », qui « a pour devoir d’étendre à tous les hommes de l’humanité les liens fraternels qui unissent les Francs-Maçons sur toute la surface du globe »[2].

Tous les Francs-Maçons ne sont pas hostiles à l’Eglise, pourtant, à la base du projet franc-maçon, il y a ces « Rose-croix » dont la croix mime la croix du Christ, mais qui n’a plus rien de chrétien.

Ce projet, unir tous les hommes sans le Christ, ressemble à la construction de Babylone dont parle aussi l’Apocalypse, et un tel projet s’auto-détruira, il sera détruit par la Bête qui l’a inspiré

(Ap 17, 16) !

Johann Valentin Andreæ a publié Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz en 1616.

Alors que l’unité de « Babylone » ne peut pas tenir, l’exégèse biblique a montré le lien entre Jésus, sa mère, et l’unité : non pas une unité imposée de l’extérieur par un système commercial et abstraite, mais une unité fondée sur l’amour du Christ rédempteur et de sa mère Marie.


“Basic Principles” anglais de 1929 – Point 3) Que tous les initiés prennent leurs Obligations sur, ou en pleine vue, du
Volume de la Loi Sacrée ouvert, de manière à symboliser la révélation d’en haut qui lie la conscience de l’individu particulier qui est initié.

La Bible ?

Dans la Franc-Maçonnerie dite « régulière », la Bible est ouverte durant les travaux, couverte de l’équerre et du compas. Mais elle peut être remplacée par la Torah ou le Coran. Ce n’est pas en tant que Parole de Dieu qu’elle est vénérée mais en tant que point de départ, exotérique, d’où le Maçon « s’élève » vers une connaissance (abstraite, et que l’on pourrait dire gnostique, ésotérique, etc.) par le travail symbolique.

« Quelle que puisse être la religion professée par un Maçon, cette révélation de la divinité qui est reconnue par cette religion devient sa planche à tracer. »[3]

Une telle attitude est opposée à l’attitude chrétienne qui ne saurait rien écrire sur la Bible. Le chrétien laisse plutôt l’Esprit du Dieu vivant écrire la Parole dans son cœur (2 Co 3, 3).

“Basic Principles” anglais de 1929 – Point 2) Que la croyance en le G.’. A.’. D.’. L.’. U.’. et en Sa volonté révélée soient
une condition essentielle de l’admission des membres.

Dieu ?

Dans la Franc-Maçonnerie, « le « grand architecte de l’univers » est un « ça » neutre, indéfini et ouvert à toute compréhension. Chacun peut y introduire sa représentation de Dieu, le chrétien comme le musulman, le confucianiste comme l’animiste ou le fidèle de n’importe quelle religion »[4].

La Franc-Maçonnerie dans son ensemble revendique le statut d’Ecole ésotérique ; or la recherche ésotérique conduit par la voie de l’immanence à la rencontre du divin impersonnel des traditions panthéistes ou monistes[5].

Pour un chrétien, l’immanence et le monisme sont une trahison, une régression aux éléments du monde :

Saint Paul, par Antoine van Dyck (1618-1620), Niedersächsisches Landesmuseum, Hanovre.

« Mais maintenant que vous avez connu Dieu ou plutôt qu’il vous a connus, comment retourner encore à ces éléments sans force ni valeur ? » (Ga 4, 9).

Et saint Paul nous exhorte à nous tourner vers la femme par qui Dieu envoya son Fils afin de recevoir la véritable adoption :

« Nous aussi, durant notre enfance, nous étions asservis aux éléments du monde. Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale. » (Ga 4, 3-5)

– Le magistère, conscient des enjeux profonds, a toujours enseigné qu’un chrétien ne peut pas être franc-maçon, il l’a encore rappelé après la parution du nouveau droit canon, par des déclarations claires[6].

[1] S. Hutin, Les sociétés secrètes, PUF, collection « que sais-je ? » n° 515, 11° édition, Paris 1993, p. 60-61

[2] A. Guichard, art. “Franc-Maçonnerie”, Encyclopedia universalis S.A., France, 1998

[3] Dc Mackey, Masonic Ritualist, cité par A.Preuss, Etude sur la francmaçonnerie américaine, trad. A. Barrault, centro Librario Sodalitium, Verrua Savoia (Italia), 1998, p.171

[4] Déclaration de l’épiscopat allemand, L’Eglise et la franc-maçonnerie, Pressedienst 12 mai 1980.

[5] Joseph Marie Verlinde, La Déité sans nom et sans visage, le défi de l’ésotérisme au christianisme, II, Edition Saint Paul, Versailles 2001, p. 167-192

[6] Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration du 17 février 1981, et Déclaration du 26 novembre 1983 »

Un site qui renvoie aussi vers d’autres articles sur l’art royal :

La franc-maçonnerie : Babylone, antithèse de la femme couronnée d’étoiles ?/Le magistère et la franc-maçonnerie/1610 à Quito (Equateur) : des apparitions parlent de la franc-maçonnerie/Chrétien et franc-maçon ? Autre bibliographie utile

Puisqu’il est fait question dans l’article de notre sœur en humanité Françoise Breynaert de franc-maçonnerie dite « régulière », il nous revient à l’esprit une loge qui porte le doux nom de « Rosa Mystica ». Signifiant rose mystique, il est un des nombreux vocables sous lesquels la Vierge Marie est invoquée dans les Litanies de Lorette, une prière populaire dans l’Église catholique…

Ladite loge blasonnant ainsi : « Écu en losange de sable à croix d’or tréflée, chargée d’une rose pourpre, au bouton d’or accompagné de neuf points du même, rangés en cercle deux orles brochant sur la croix, le premier diminué de sinople, le second de gueules en forme de lacs, entravaillé au précédent, à la filière d’or. »

Une rose et une croix… cela ne vous rappelle-t-il rien ?

L’Assomption de la Vierge, Jan Matejko, Musée national de Cracovie, Pologne, 1875..jpg

Reconnaissons que la question de la Vierge Marie et de la franc-maçonnerie en général ou de celle dite « régulière », en particulier, qui demande la croyance en un Grand Architecte de l’Univers (GADLU), qui est Dieu, n’amène pas, de la part de l’Église catholique d’enseignement officiel spécifique sur ladite question.

Il est vrai que les enseignements de l’Église sur la Vierge Marie se concentrent sur son rôle de Mère de Dieu, sa virginité perpétuelle et sa place unique dans l’histoire du salut. Soulignons aussi la profonde dévotion et la révérence de l’Église catholique à l’égard de la Vierge Marie. Il en est d’ailleurs de même pour tout chrétien de l’Église catholique romaine et apostolique. Elle est considérée comme l’icône parfaite de l’Église et la réalisation la plus parfaite de l’Église. L’Église la reconnaît comme le modèle des attitudes du cœur, telles que l’écoute et l’accueil de la Parole de Dieu, la recherche active de sa volonté et la disponibilité totale pour réaliser le plan de Dieu. La maternité virginale de Marie, sa capacité de prière et de travail, et son souci de l’Église naissante sont également soulignés.

De son côté, l’Église a historiquement exprimé des préoccupations concernant certains aspects de la franc-maçonnerie. La position de l’Église sur la franc-maçonnerie est exposée dans le document « Déclaration sur les associations maçonniques » publié par la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1983. Ce document affirme que l’appartenance à des associations maçonniques est incompatible avec la foi catholique en raison des principes et des actions de la franc-maçonnerie qui sont contraires à l’enseignement de l’Église. Pour mieux comprendre cette thématique, il pourrait être judicieux, voire recommandé de consulter les documents officiels de l’Église et de demander conseil à des ecclésiastiques compétents pour mieux comprendre ces sujets… ou à votre vénérable maître !

1 COMMENTAIRE

  1. L’Hyperdulie est le culte rendu par les catholiques à la vierge Marie, culte hiérarchisé par rapport à la dulie, celui rendu aux saints et aux anges. Cette supériorité a été établie par le concile de Trente au XVIe siècle. L’adoration, la latrie, est réservée à Dieu.
    Les églises Notre-Dame sont des hyperdulies.
    Durant le millénaire qui précède notre ère et jusqu’aux cinq premiers siècles, la divinité majeure du monde méditerranéen était Isis, une déesse noire d’Afrique, à l’origine de l’existence de toutes les Madones et Vierges noires.
    À propos des vierges noires romanes, des rapprochements ont été faits avec les déesses des anciens cultes polythéistes d’Europe occidentale que la romanisation, suivie de la christianisation, avaient fait disparaître. Cette hypothèse est confortée par la présence de sanctuaires dédiés à la vierge Marie sur les lieux d’anciens cultes païens, en particulier celles des déesses-mères. Ces vierges noires ont nom Cybèle, Isis, Lilith, la Déméter noire de Phygalie en Arcadie, Kali, Marie l’égyptienne ou Sarah la noire ; toutes vierges qui doivent enfanter et qui disent leur appartenance aux forces de la nuit, à une science secrète liée aux profondeurs de la terre et des origines.
    Pour les Celtes, la terre est la mère nourricière, féminine donc et enfantant les humains. Ils rendent dans leur culte hommage à la femme, en la personne de la déesse Bélisama qui, dans le panthéon celte, était la sœur de Belen, le grand dieu des Gaules et la personnification du Soleil, ce que la religion du Crucifié récupéra avec la vierge Marie.
    Pour Fulcanelli, «Jadis, les chambres souterraines des temples servaient de demeure aux statues d’Isis, lesquelles devinrent, lors de l’introduction du christianisme en Gaule, ces Vierges noires que le peuple, de nos jours, entoure d’une vénération toute particulière. Leur symbolisme est d’ailleurs identique ; les unes et les autres montrent, sur leur soubassement, la fameuse inscription : Virgini parituræ, à la Vierge qui doit enfanter.»
    Marie, Vierge et Mère, est indiscutablement la matrice primitive, elle est la materia prima, elle est au commencement du Grand Œuvre.

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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