ven 26 avril 2024 - 20:04

La sagesse, un don ou un effort pour le franc-maçon ?

L’article du 4 mai Qui était le roi Salomon? suscite une réflexion sur le personnage et surtout sur la nature de sa sagesse : est-elle vraiment une sagesse pour tous ?

L’histoire de Salomon n’est pas attestée par l’archéologie. Son nom Soliman/ Suleiman/ Salomon/ pacifique, proviendrait du nom de la ville de Solime qui devint Salem/ Hiérosolyma/ Iérusalem/ Jérusalem/ ville de paix.. L’histoire de Salomon s’apparente à un mythe des hébreux raconté à partir du VIe/VIIe siècle av. J. C., depuis le petit royaume de Juda (du Sud) en concurrence avec le royaume d’Israël (du nord).

Selon la légende biblique, le quatrième fils de David est nommé Salomon par sa mère Bethsabée, et surnommé Yedidiah, le bien-aimé de Yahvé par le prophète Nathan(II Samuel ; 12,24 et 25). Or, «Il semble avoir existé, parmi les plus anciennes races proto-aryennes, une dynastie de Solymi, ou Sulieman, intitulé Rois ; il a également été découvert, parmi les ruines de Babylone, comme le nom d’un Dieu de ces anciens peuples, tandis que le vrai nom du roi Salomon était Yedediah, ou le bien-aimé de Yah. Il est donc possible que le titre ait pu être connu de manière préhistorique » (John Yarker, Arcane schools).

Selon la Bible, Salomon est sacré roi d’Israël du vivant de son père qui le préfère à son demi-frère aîné Adonias. À la mort de David, Salomon est obligé d’obéir à ses injonctions ; c’est une obligation morale. C’est en ce sens qu’il fait exécuter le chef des armées Joab et condamner à l’exil le prêtre Ébiathar. Le royaume dont il hérite est puissant et s’étend de l’Euphrate à la frontière égyptienne.

Salomon aurait régné quarante ans de 970 à 931 avant J.-C pendant l’âge d’or du royaume de Juda.

Salomon est alors connu comme hakham mikol haadam, le plus sage de tous les hommes et pourtant il commence son règne en faisant tuer son demi-frère Adonias qui ne demandait que d’épouser, par amour, Abisag, la Sunamite (une des veuves du roi David) .

«Salomon est une figure intermédiaire entre le philosophe et le prophète. Il n’est pas philosophe, car sa science n’est pas le produit d’un apprentissage long et difficile, mais un don divin. De même son orientation n’est pas théorique, mais pratique, il cherche à changer la réalité en utilisant plusieurs causalités, physique, magique, astrologique, poétique et économique. Ce n’est pas non plus un prophète, sauf en de rares occasions, car son orientation est pratique et porte essentiellement sur la politique, le commerce et les arts. Cette figure intermédiaire entre le philosophe et le prophète, entre la fortune et la providence n’est d’autre que l’idéal du leader de la Renaissance, cette sorte de magicien impliqué dans la politique, les lettres et les arts en vue de changer le visage de la cité et de manifester ainsi son caractère divin.»

Salomon bâtit aussi «sur la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemoch, l’abomination de Moab et pour Milkom l’abomination des fils d’Ammon. Il fit de même pour toutes ses femmes étrangères, qui brûlaient des parfums et offraient des sacrifices à leurs dieux». On peut en déduire que le plus sage des rois a non seulement permis aux étrangers de conserver leurs croyances, mais qu’il leur a construit des Temples pour leur permettre d’exercer leur culte. Pour cela, à sa mort, le dieu jaloux des hébreux punit son peuple.

Il est le premier à bâtir pour les Hébreux un temple en pierre (ou à l’adosser à un temple déjà existant, 1Rois 6,5). Cela fait de lui un roi prophète, un modèle de souverain aux yeux des musulmans, une préfiguration du christ aux yeux des chrétiens.

La personnalité de Salomon, son existence et sa geste, ses multiples dons de pacificateur, de constructeur, de magicien, auront été repris dans les traditions les plus variées, les domaines les plus étranges. Le fils du roi David apparaît dans les mythes du compagnonnage puis dans ceux de la Franc-maçonnerie, développés par les savants oxoniens du XVIIe siècle, comme Élias Ashmole, admis dans une loge opérative, ou plusieurs membres éminents de la Société Asiatique, au XIXe siècle (à partir de la page 250 du n°4 de 2007 de la revue L’Initiation).

La légende de Salomon peut s’articuler autour de nombre de ses mérites :

  • Un roi-sage : sa sagesse est connaissance et non savoir, miroir de la sagesse divine. Salomon introduit la  sagesse dans les écritures, ce qu’on appelle le courant sapientiel dont on retrouve l’esprit dans le Nouveau Testament. Salomon va mettre en exergue ce qu’il présente lui même comme un don de dieu pour asseoir, conforter son pouvoir ; un pouvoir théocratique, une monarchie de droit divin. Salomon fait donc un choix conscient de cette sagesse qu’il détient par don de Dieu. Pour Salomon le sage a ses yeux dans sa tête (Ecclésiaste 2,14) ; il n’appréhende la réalité qu’à travers la raison. Sa sagesse inclut celle de la Thora mais aussi celle acquise dans les connaissances profanes et les sciences. Le roi sage résout des énigmes, compose des proverbes et des hymnes. Il aurait écrit 3000 paraboles et plus de 1000 poèmes ; par exemple, parmi les livres qui lui sont attribués, La sagesse de Salomon lui octroie aussi la maîtrise de l’astrologie et des puissances spirituelles ainsi que la connaissance des propriétés thérapeutiques des plantes. Flavius Joseph, historien du 1er siècle, évoque les pouvoirs magiques du roi dans ses Antiquités juives  et va jusqu’à dire que Salomon composait ses vers à des fins d’exorcisme. Les légendes relatives à son pouvoir sur les démons sont consignées dans le La Légende de Soliman Testament de Salomon, une compilation de récits grecs datant du IIIe siècle. Des témoignages semblables ont été légués par certains auteurs musulmans.
  • Un roi-juge : Salomon démontre, s’il en était besoin, qu’il a bien reçu le don du discernement puisqu’il prouve à tous qu’il est capable de reconnaître le bien du mal. Il révèle que la conscience est bien la vraie lumière qui éclaire et que la sagesse doit être mise au service de la justice et du droit. Le jugement célèbre des deux femmes et l’enfant a un grand retentissement ; grâce à lui, la sagesse de Salomon entre dans la légende.
  • Un roi-pacifique : son nom signifie paix qui est elle-même un attribut de Dieu (Zohar, I, 46a). Il préfère les relations commerciales et diplomatiques aux opérations militaires, par exemple avec la Phénicie et l’Égypte. Grâce au commerce, Salomon noue des liens étroits avec le roi de Tyr, Hiram, qui l’aidera à édifier le Temple de Jérusalem mais aussi à construire une flotte marchande à Etsion-Gèzer (Eilat), sur la mer rouge, faisant d’Israël un empire maritime ; Salomon fournit les navires, Hiram les équipages. Salomon monopolise même certains trafics ; il vend à l’Égypte des chevaux de Cilicie et à la Syrie des chars égyptiens. C’est donc par le biais de ces échanges que s’étend la paix, la sagesse et la réputation du roi Salomon.
  • Un roi-prophète : le pouvoir ne possède aucune valeur intrinsèque et n’a qu’une fonction instrumentale ; le roi, par son exemplarité, doit devenir pour son peuple une incitation vivante au dépassement moral. Ainsi le roi est subordonné à Dieu mais aussi indirectement à ses sujets puisqu’il a un  devoir vis à vis d’eux. On peut voir dans cette conception morale très stricte du pouvoir des influences égyptiennes ; Salomon choisit comme épouse principale une fille de Pharaon. Les proverbes ont pu être inspirés par la sagesse d’Aménopé, un roi égyptien auteur d’un livre d’enseignement pour son fils.

Salomon voulait que ses proverbes soient le point de départ d’une transformation spirituelle de la société. Pour lui, le bonheur est dans le rapport à l’autre, l’altruisme.

L’influence égyptienne ne s’arrête pas à la philosophie et à l’éthique. Salomon va s’inspirer de l’administration égyptienne. C’est à ce titre que les scribes, venus d’Égypte accompagner  la fille de pharaon, constitueront l’aide technique et administrative de son royaume.

  • Un roi-prêtre ; à l’image des pharaons, Salomon est un roi-prêtre. Son autorité royale provient non seulement de sa sagesse mais aussi de son statut de roi consacré, supervisant le culte, offrant lui-même des sacrifices, bénissant le peuple comme un prêtre et prenant une part active à la dédicace du Temple, à la sanctification de la cour. Salomon a reçu l’onction, celle qui en Égypte permet au fluide magique de Ré de pénétrer dans les chairs, celle qui est nécessaire dans la poursuite de transformation dans la vie spirituelle. Au moment du couronnement de pharaon, le souverain était oint. L’onction de Salomon symbolise l’esprit de Yahvé, infusant la présence divine. Il devient l’oint du seigneur, en hébreu massiah d’où vient le français  messie.
  • Un roi-bâtisseur : Salomon construit les places fortes de Liatsor, Megiddo et Gèzer aux points stratégiques du pays. Ces forteresses assurent la sécurité extérieure et celle des caravanes de marchands. Il fonde également les cités de Beth Horon (villes hautes et basses), Baalat et Tadmor, ainsi qu’un certain nombre de cités-entrepôts afin de conserver les vivres en prévision des années de mauvaises récoltes. Enfin la création d’une cavalerie puissante l’emmène à bâtir de vaste haras et écuries au sein de ces places fortes. Il convient d’évoquer aussi les bassins, les réservoirs d’eau qu’il fait édifier voulant recréer en ce monde le jardin de l’éden. Une campagne de grands travaux est lancée dans tout le pays par Salomon qui veut réaliser le rêve de David d’aménager une résidence royale et de construire un Temple à Jérusalem. Salomon consolide le royaume de son père. Jérusalem est dotée d’une enceinte fortifiée et s’étend vers le nord. Parmi les édifications, deux constructions restent dans la mémoire le Palais du trône et le Temple de Jérusalem, appelé aussi Temple de Salomon.

Le Cantique des cantiques, qui raconte une belle histoire d’amour entre le roi Salomon et une de ses conquêtes, cache derrière ses lettres un autre poème aussi beau, mais totalement différent dans le contenu et la portée. En utilisant les méthodes classiques de la kabbale (anagramme, coupure de mot, équivalent guématrique) on découvre une autre facette du roi Salomon qui assiste dans une loge à un cours prodigué par l’architecte du Temple, Hiram, devant des «frères», maîtres, compagnons et apprentis. Il s’agit à la fois d’un cours sur le sens du divin et de conseils de comportement éthique (Albert Soued, dans une conférence en 2004).

Un Roi de la lignée Stuart fut surnommé par l’aristocratie bienveillante et partisane de «Roi Salomo » ou «Salomon d’écosse». Cette appellation de «Roi maçon» se faisait moins en regard de leur qualité de roi bâtisseur, organisateur du métier ou d’ordonnateur de la justice, qu’en revendication d’un titre de  «droit divin» dans la lignée des rois David (David Taillades HiRaM, Le mystère de la maîtrise et les origines de la Franc-maçonnerie, p. 53, Éd Dervy).

La Sagesse du roi Salomon d’après les textes

Dans le Talmud de Babylone, parmi les dix questions faites  par Alexandre le Grand aux anciens du Néguev, il en est une qui nous intéresse tout particulièrement, la quatrième question : «Quelle est la définition d’un sage demande Alexandre ?», les Anciens lui ont répondu : «le sage est celui qui prévoit ce qui advient». La sagesse apparaît ici comme déductive, le sage d’un maintenant lit l’après, par une perception rationnelle ou révélée. Dans le Pirkhé Avoth (traité des principes), l’homme sage n’est pas défini ainsi, comme sachant prévoir. Il y est appelé celui qui, en autrui, en tout homme, trouve à s’instruire.

Dans la première définition, le sage s’expose à un système de contingences historiques, celui de la deuxième sagesse résiste aux expériences du savoir pour se renouveler, ouvert à chaque rencontre.

Un roi décida un jour de construire une ville et fit le choix d’un site. Les astrologues approuvèrent l’endroit à condition qu’un enfant soit emmuré vivant et présenté volontairement par sa mère. Au bout de 3 ans, une vieille femme présenta un enfant d’environ 10 ans. Au moment d’être emmuré, l’enfant déclara au roi : «Laisse-moi poser 3 questions aux astrologues ; si leur réponse est correcte alors ils auront bien lu les signes, sinon, dans le cas contraire, ils t’auront leurré». – Qu’est-ce qu’il y a de plus léger ? Qu’est-ce qu’il y a de plus doux ? Qu’est-ce qu’il y a de plus dur au monde ? Au bout de 3 jours, les astrologues donnèrent leur réponse :» Le plus léger c’est la plume, le plus lourd c’est la pierre et le plus doux c’est le miel».  L’enfant éclate de rire et ajoute : «Le plus léger c’est l’enfant parce que, dans les bras de sa mère, jamais il ne pèse, ce qu’il y a de plus doux, c’est le lait de sa mère et le plus dur c’est pour la mère d’apporter elle-même son enfant pour être enterré vivant».  Les astrologues furent confondus et durent reconnaître leur erreur. Ils avaient mal lu les étoiles. Aussi l’enfant fut-il épargné[1].

La tradition maçonnique évoque la sagesse sous les traits du roi Salomon : « l’homme très sage » (Constitutions dites d’Anderson) ; Salomon, fils de David, célèbre pour sa sagesse (Rite Français) ; le sage roi Salomon (REAA) ; Salomon étant doué de la plus haute sagesse (RER).

Alors en quoi consiste la sagesse du roi Salomon ?

Au VIIIe siècle av. l’ère vulgaire, lorsqu’il fut installé sur le trône d’Israël, le roi Salomon, Shlomo Hamelech, se rendit à Guib’on où se trouvait le Mishbea’h Hagadol (l’Autel), avant la construction du Temple. Il y fit un rêve dans lequel le Tout Puissant s’adressa à lui : «Demande Moi ce que tu désires et Je te l’accorderai».  Salomon ne demanda ni la richesse, qu’ont les autres rois, ni un long règne ; il décida : je vais demander une chose qui inclut tous les vœux possibles et en regard de laquelle rien d’autre n’a de valeur. Il demanda la sagesse et le pouvoir de distinguer le Bien du Mal pour permettre de juger avec équité. Ceci plut à Adonai car par cette demande Salomon aspirait à ce que son cœur s’ouvrît à la compréhension du cœur de chaque homme. La sagesse lui fut accordée et son cortège de bienfaits.

À son réveil, Salomon s’aperçut qu’il comprenait le langage des oiseaux et qu’il pouvait leur parler. Ainsi couvert par la sagesse, il y a un accès à un sens qui se trouvait déjà là, sous la couche sédimentée de la différence des espèces. La sagesse permet de dévoiler de nouvelles tonalités qui échappent aux significations stéréotypées et affaiblies du quotidien (comprendre la langue des oiseaux signifie être initié).

L’enseignement talmudique de la sagesse de Salomon est évoquée par d’autres histoires racontées sous formes de contes didactiques et moralisants : les 2 femmes et l’enfant, mais aussi le serpent et le pot de lait, Salomon et le roi de Perse, l’histoire des 3 frères, celle des 3 hommes, celle du fils du riche et le serviteur, d’autres encore[2]. Il s’agit le plus souvent de la mise en scénario de la découverte de coupables, montrant que la sagesse ne s’exprime pas une fois pour toutes, mais par des actes de décision toujours renouvelés.

La Bible retient 3 livres qui auraient été écrits par Salomon : Misleî (les proverbes), Qohelet (l’ecclésiaste) et le Shir Hashirim (le  Cantiques des cantiques).

1. Misleî, les proverbes, enseigne quelles sont les qualités qu’il faut développer, en particulier, l’amour de la sagesse et la recherche en toute circonstance du juste milieu.

Le terme Misleî, traduit par proverbes, a un sens premier de «manière d’être», fait précis qui sert à confirmer. Mieux que  proverbes, «exemples» bons ou mauvais, semblerait une meilleure traduction nous dit Chouraqui. Ce qui est essentiel sous la forme qui l’exprime (proverbe, dicton, discours inspiré, parabole, poème, sentence), ce qui est essentiel c’est l’exemple à imiter ou à fuir, le fait objectif que décrit le proverbe. S’adressant à son fils, Salomon prononce un plaidoyer pour démontrer la supériorité de la sagesse sur la démence. L’opposition est constante entre ces deux voies, celle des criminels et celle des justes.

Ces écrits ont un but pédagogique. Pour la pensée judaïque le monde est cassé en deux, et il n’est pas sans conséquence de se situer dans la lumière ou dans les ténèbres… Dans ce livre des proverbes, le discernement et la discipline sont des mots au centre du discours de Salomon. Pour Salomon, la discipline, être disciple, apprendre sont : l’écoute de la parole du père et le frémissement devant Adonaï. La sagesse est, pour lui, dans la proximité d’Adonaï, dans ce que l’on pourrait appeler la stricte observance de la loi. Ainsi peut-on lire : «Au cœur qui discerne  repose la sagesse» ; «En tête de sagesse, acquiers la sagesse ; avec ton acquis, le discernement» ; «Adonaï fonde la terre sur la sagesse» ; «La face de qui discerne est sagesse» ; «En marche, l’humain qui trouve la sagesse, l’humain qui diffuse le discernement. Oui sa valeur est meilleure que valeur d’argent, que l’or fin de sa récolte.» ; « La sagesse est un arbre de vie pour ceux qui l’étreignent, ceux qui s’y appuient sont en marche».

2.  Qohelet  qui signifie «assembler» a été traduit en grec, puis en latin par ecclésiaste, mot qui dérive lui-même d’ecclesia, l’assemblée. Qohelet est rassembleur de sentences et prédicateur. Le ton et la signification profonde de l’ouvrage sont donnés par le deuxième verset qui sert de leitmotiv au livre tout entier. ! «Habel ha balim,  hakol habel», dit Qohelet, vanité des vanités, tout n’est que vanité. La traduction de Habel par vanité implique un jugement de valeur (est vain ce qui est dépourvu de valeur). Or le mot Habel est essentiellement concret, il dresse un constat : tout est fumée, le bonheur, le travail, la sagesse, la vie, l’humanité, la famille, l’argent, le rire, l’avenir, la jeunesse, les jours de l’homme ; oui tout est fumée. La pensée de Salomon est davantage métaphysique que moralisante. Il tente de décrire la condition humaine sous l’angle de ce qui se passe, sur l’état de fait indéniable, sur ce qui porte à conséquence pour la pensée et la conduite de l’homme. Le sage  est celui qui règle ses désirs sur ce qui ne dépend que de lui, pourrait dire le stoïcien. Fumée des fumées dit Qohelet, fumée des fumées, tout n’est que fumées. Il termine le livre en disant : «Et, après avoir  tout entendu, frémis d’Élohim, garde ses ordres, oui voilà tout l’humain.» On retrouve ainsi à la fin de l’ecclésiaste cette parole du père au fils qui recommande la stricte observance dans le frémissement du Mystère.

3 – Shir Ashirim, le Cantique des cantiques est rapporté à Salomon sans que l’on puisse savoir si le relatif du premier verset désigne le roi comme auteur ou comme destinataire du texte :  Cantique des cantiques àSalomon. La lecture des 117 versets qui composent ce poème révèle au moins deux plans de significations ; un plan humain où l’auteur met en scène un homme et une femme unis par l’Amour, et un plan cosmique relatif à la création toute entière. Il faut y voir aussi l’exaltation des rapports privilégiés entre l’assemblée d’Israël et d’Eter-El. Les quatre motifs qui forment la trame du poème se retrouvent en profondeur dans toute la Bible : la création, la chute, l’exil et la rédemption. Ce livre est considéré comme un chef-d’œuvre littéraire. Rabbi Aquiba en dira : «Le monde n’avait ni valeur, ni sens avant que le poème des poèmes ne fut donné à Israël».  C’est au 109ème verset qu’il est écrit : «Oui, l’Amour est inexorable comme la mort», dans la traduction de Chouraqui ;   «fort comme la mort»  dans la traduction TOB ; «l’Amour est plus fort que la mort» disent les initiés.

La sagesse de Salomon est un sujet repris par le livre pseudépigraphe du 1er s. av. J.-C., introduit dans la Bible avec le titre «La sagesse de Salomon». L’auteur, probablement un juif alexandrin, sage et fin lettré, se fonde sur l’héritage intellectuel de Platon, d’Aristote et des Stoïciens pour donner une consistance rationnelle à la pensée de Salomon. Il reprend ses thèmes pour exhorter le lecteur à vivre en sagesse.»  Aimez la Justice, vous qui jugez la terre !» ; «Pensez à Adonaï en Bien, cherchez Le dans l’intégrité du cœur » ;  «Oui, la Justice est non-mort» ; «Élohim n’aime la parole que si elle est unie à la sagesse». Ainsi l’homme sage est celui qui discerne le Bien du Mal et qui consent à la Loi. Ce texte n’a pas été retenu dans l’Ancien testament des juifs et des protestants :

Cette sagesse est-elle une sagesse pour tous ?

Pour Salomon, la stricte observance procure la sagesse. Il a dit «Car c’est le Seigneur qui donne la sagesse ; alors tu comprendras ce que sont Justice, Équité,  Droiture, Toutes choses qui conduisent au bonheur». Salomon fut exaucé en demandant la sagesse. Elle lui fut donnée, donc ses jugements étaient inspirés. Il savait ce qu’était le Bien, le Mal.

En Grèce antique, la sagesse, σοφία, Sophia, signifiant sagesse mais aussi savoir, n’est pas forcément l’apanage du philosophe mais aussi celui de l’homme avisé, de l’artisan, du scientifique, ou du législateur, en phase avec son époque.

 «La sagesse manifeste l’univers, dont le divin est le principe, la nature, l’énergie, la nécessité, la fin et le renouvellement» dit Hermès. Dans une perspective initiatique, la sagesse est une connaissance de la structure secrète de la création et des divers éléments qui la constituent, «une tension vers le savoir» comme le dit Platon. Idéal de la vie humaine, la sagesse peut se définir comme un état de réalisation qui s’appuie sur une connaissance de soi et du monde que les alchimistes recherchent dans la pierre philosophale.

«Celui-là est homme de bien qui sait unir la retenue avec l’indulgence, la fermeté avec l’honnêteté, la gravité avec la franchise, la déférence avec de grands talents, la constance avec la complaisance, la droiture et l’exactitude avec la douceur, la modération avec le discernement, l’esprit avec la docilité, et le pouvoir avec l’équité. Celui-là est, à juste titre, appelé homme sage, qui pratique constamment ces neuf vertus.» Ce texte est extrait du Chou King qui rapporte les paroles de Kao-Yao ministre du roi Chun (3e millénaire avant notre ère) !

René Guénon affirme que vers la Connaissance il y a de nombreux chemins, mais seulement un but, la sagesse.

Pour Spinoza, à la fin de son livre L’éthique, le sage est celui qui, sans se rapporter à aucun dieu, ni aucune morale dogmatique, s’attache philosophiquement à la libération de l’être, qui affirme constamment son être et son accroissement d’être, qui expérimente le bonheur à exister. Et Comte Sponville de rajouter : avec un maximum de lucidité.

L’archétype de la sagesse éternelle est à la source des idées de sacré, de surnaturel, de transcendance. Il est souvent représenté par la Lumière, et suscite une réaction de respect, voire de fascination. Il peut s’exprimer à travers les imagos du vieux maître, du magicien (Merlin), du feu sacré ou, dans un registre plus féminin, de la Mère universelle (Magna Mater) ou de la connaissance de la nature.

Si le philosophe cherche la sagesse, le sage vit en la pratiquant ; la préparation philosophique n’était pas suffisante, même comme préparation, car elle ne concerne qu’une faculté limitée qui est la raison, tandis que la sagesse concerne la réalité de l’être tout entier. Ainsi le sage meurt moins que le fou car comme l’écrit Platon dans le Timée : Lorsqu’un homme s’est donné tout entier à l’amour de la science (philo-sophia) et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il a surtout exercé celle de penser à des choses immortelles… il ne lui manque rien pour y parvenir [à l’immortalité].»

Pour Mircea Eliade, le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.

Pour Matthieu Ricard, la sagesse est comme le soleil, ses rayons en seraient la compassion indissociable.

En hébreu le mot «sagesse» (החוכמ) et «le cœur» (בלה) ont la même valeur guématrique : 37.

La sagesse est un des attributs de Dieu manifesté en Chokmah, une des séphiroth de l’arbre de vie de la kabbale. En psychologie occulte, Chokmah est associée à la perception soudaine d’intuitions fulgurantes, sous le titre d’intelligence illuminante ; la sagesse de Chokmah est la capacité à examiner la réalité à son niveau d’abstraction le plus élevé, jusqu’à être capable de percevoir ce qui en fait la vérité essentielle.

NOUS, hommes et femmes du quotidien, ne recevons pas l’illumination d’en haut ; nous recherchons la sagesse à travers des quêtes différentes et variées. Nous essayons d’aller vers plus de lumière, et nous ne pouvons que douter.

Pour comprendre l’autre, les sens sont illusions. L’intuition, le cœur nous permettent de nous approcher, de pénétrer une vérité multidimensionnelle, mais nous demeurons ancrés dans la nécessité de la réalité, la nôtre, qui sera toujours un obstacle à la compréhension objective du vrai de l’autre.

Discerner le Bien du Mal, être inspiré par un manichéisme où se condensent et s’alternent les contraires, où s’ouvre le passage d’une vision duale, ne risque-t-il pas de dévoiler une vérité virginale dure et froide ? Et pourtant c’est à son mariage avec l’âme de la révéler chaude et tendre. C’est-à-dire de faire de la justice une équité, de sous-tendre la rigueur par la miséricorde. «Il n’y a ni droite, ni gauche parce que ce n’est pas la main qui agit mais le cœur et il est Un», dit l’ange à Gita dans le livre Dialogue avec l’Ange[3]. Dans l’arbre de Vie Hesed, la miséricorde, est le vis-à-vis de Géburah, la rigueur.

La méthode d’enseignement par l’exemple, comme celle de Salomon, est-elle conforme à une démarche d’homme libre ? Imiter ou fuir un modèle, répéter, singer, copier, être homothétique ou reflet inversé n’est pas, à mon sens, une démarche d’homme libre. Nous ne sommes pas des clones psychiques; chaque histoire est unique.  L’homme libéré n’a pas de modèle préexistant, parce qu’il n’existe que par une actualisation sans cesse renouvelée de son devenir sans laquelle il n’y a pas de  perfectionnement  possible. Ni modèle ni guide «Ne demande pas ton chemin, tu risquerais de ne pouvoir te perdre» dit le cabaliste. Celui qui, cherche sait qu’il doit parfois s’écarter de la voie mais pour n’explorer que ce qui est à sa mesure. C’est son identité qui fonde son parcours. Les épreuves de la vie enseignent à tout âge.

Toutes les recherches de sagesse initiatiques indiquent une direction d’évolution, à partir du moi vers le Soi.  Il s’agit de trouver l’homme dans son être véridique en mouvement vers le meilleur de lui-même, pour atteindre un ordre éthique, qui instaurera, dans l’existence des hommes, dans leur vie privée et collective, une harmonie leur permettant de s’assembler pour partager la réalité. Non seulement parler aux oiseaux, mais accepter de vivre auprès d’eux et eux auprès de nous. Chaque être ne ressemble qu’à lui-même, et pour cela surtout pour cela, la Jérusalem céleste doit pouvoir s’ériger sur des consciences éveillées aux autres. C’est dans ses épreuves du rapport à autrui que l’homme s’éprouve et se fait. Quelque chose me pousse à reconnaître l’autre comme mon frère.  Autrui est le seul Bien qui puisse limiter mon égoïsme et ma persévérance dans le Mal. L’autre est celui qui limite en chacun de nous le «chacun-pour-soi». Le véritable Amour n’est ni dans la contrainte, fut-elle morale, ni dans la direction d’autrui, mais dans la liberté qu’on lui reconnaît et j’appellerai cela le principe d’humilité et pour cela il n’est pas besoin d’une définition a priori du Bien. Je ne suis pas bon parce que je possèderais la vérité mais parce que je rencontre l’autre dans sa singularité. «Ne le fais pas avec la tête, ne le fais pas avec le cœur, fais-le avec humilité», dit l’ange à Lili[4].

L’humilité est l’expérience  de la gratuité, du don de soi. Pratiquer l’humilité, c’est concevoir la capacité de se mettre en retrait devant autrui, de suspendre l’expansion naturelle et égocentrique de son propre être, de se taire et d’attendre, afin de donner à l’autre la possibilité de se faire, et de se dire. L’humilité est l’expérience du silence et du suspens… L’humble n’est pas un éclopé de la réussite car cela suppose d’aller jusqu’au bout de ses forces pour reconnaître l’autre, non comme négation victimaire de soi, mais comme condition héroïque où l’homme comme Dieu fait place à l’homme ? Ecce Homo ! Ma liberté ne s’arrête pas là où commence celle de l’autre, elle commence et s’accomplit là où commence et s’accomplit celle d’autrui. Ainsi le Bien ne serait que dans la relation, dans la reconnaissance de l’altérité, dans son acceptation comme irréductible. Dans cette formulation excluant l’asservissement, ou l’extase annihilant, se montre la possibilité d’une obéissance qui n’aliène pas celui qui écoute… Et alors l’enseignement de Salomon peut devenir aussi une sagesse pour un être en marche. Elle n’est plus une maïeutique, mais une herméneutique. L’autre n’a pas pour rôle de me mettre en valeur comme dans le dialogue platonicien et socratique. Le dialogue socratique n’est pas un véritable dialogue, en ce sens qu’il s’inscrit tout entier dans le postulat de l’unité de la raison comme lieu de la vérité ; même si ce lieu est à découvrir, il préexiste, il est. Le dialogue n’est qu’une ruse du logos, une forme ornementée d’une dialectique immanente. Tout se passe à l’intérieur d’une conscience ayant l’air de s’interroger et de se répondre, mais où, finalement, tout se renoue. La pensée est monochromatique d’une vérité immanente : c’est une maïeutique.

Le fait même que l’autre soit une vérité et comme le formule Nietzsche «Il existe toutes sortes d’yeux, aussi il y a en conséquence toutes sortes de vérités et en conséquence il n’y a aucune vérité», ce fait ouvre la pensée sur l’interprétation, sur le questionnement, qui est aussi une remise en question.  L’herméneutique, c’est-à-dire  l’art d’interpréter et non pas l’art de répéter, implique la suspension du jugement. L’ouverture réside dans le caractère non fixé de la réponse. Dans l’Arbre des Séphiroth, la sagesse «Hochma» contient le ma, le «quoi ?», le questionnement. Adam, en hébreu composé de aleph, daleth, mem, a une valeur énergétique de 45 ; qui s’écrit mem, hé, et peut se lire ma c’est-à-dire le questionnement. L’homme est un questionnement. La sagesse est un questionnement. La langue hébraïque, en l’absence de voyelle, peut prétendre être une herméneutique.

Mais de manière générale l’homme souhaite un monde où le Bien et le Mal soient nettement discernables, car il y a en lui le désir inné et indomptable de juger avant de comprendre. Sur ce désir sont fondées les religions et les idéologies. Elles exigent que quelqu’un ait raison.

À l’inverse, il existe un rapport au monde dans le respect; ce rapport nous l’appelons avec Emmanuel Lévinas la caresse et nous la proposons comme sagesse.

La caresse n’exige rien en matière de vérité ; car elle est fondée sur la capacité de supporter la relativité essentielle des choses humaines. La caresse incarne la sagesse de l’incertitude. La caresse est un anti-concept qu’Emmanuel Lévinas introduit en philosophie dès 1947 dans le  Temps et l’Autre. Écoutons-le : «La caresse est un mode d’être du sujet», écrit-il, «où le sujet dans le contact d’un autre va au-delà de ce contact. Le contact en tant que sensation fait partie du monde de la lumière… La caresse ne sait ce qu’elle cherche. Ce ne-pas-savoir, ce désordonné fondamental en est l’essentiel. Elle est comme un jeu absolument sans plan, non pas avec ce qui peut devenir notre et nous, mais avec quelque chose d’autre, toujours autre, toujours inaccessible, toujours à venir. La caresse est l’attente de cet avenir. Elle est faite de cet accroissement de faim, de promesses toujours plus riches, ouvrant des perspectives nouvelles sur l’insaisissable». L’homme n’est pas, mais il devient, il existe dans son altération incessante.

La  caresse n’est donc pas un savoir mais une expérience, une rencontre. La caresse découvre une intention, une modalité d’être qui ne se pense pas dans son rapport au monde comme saisir, posséder ou connaître. La caresse s’oppose à l’emprise de la griffe, du main-tenant, elle est abolition du temps. La caresse n’est pas la prise de l’être mais son respect. La vérité comme respect de l’être, voilà le sens de la vérité métaphysique écrit encore Lévinas.

Le nous qui n’est pas formé de je  distincts est l’équivalent d’un déluge noyant l’être dans une parole indifférenciée. L’arc-en-ciel qui apparaît à la fin du déluge comme signe d’alliance retrouvée, c’est-à-dire de la relation dans l’individuation, peut-être considéré de ce pont de vue comme un paradigme (un exemple représentatif et explicatif) de cette essentielle différenciation. Les 7 couleurs de l’arc-en-ciel avec toute l’infinité de leurs nuances font obstacle à la seule lumière blanche des idéologies totalitaires. Et cette alliance nous propose une philosophie de l’éthique comme primordiale par rapport à la métaphysique.

Écoutons une fois encore Lévinas qui écrit dans Totalité et Infini : «Il faut faire œuvre de justice. La droiture du face-à-face, pour que se produise la trouée qui mène à Dieu, et la vision coïncident ici avec cette  œuvre de justice». Dès lors, la métaphysique se joue là où se joue la relation sociale, dans nos rapports avec les hommes. Il ne peut y avoir, séparée de la relation avec les hommes, aucune connaissance de Dieu. Autrui est le lieu même de la vérité, métaphysique et il est  indispensable à mon rapport à Dieu. Je pense donc tu es.

Dans un mouvement de tolérance, nous dirions d’humilité caressante, qui excède le malheur, entre le Droit qui existe comme Bien a priori, mais qui ne suffit pas et l’Amour qui suffirait, mais n’existe qu’à peine, le tsadik, l’Homme Juste, tente de construire un monde universel dans lequel l’humanité parviendrait à vivre par-delà le Bien et le Mal.  L’aube de cette sagesse,  que nous pouvons tenter de vivre, est la promesse d’un temps où voici que la lumière a épousé la nuit.

En se confrontant à sa mort, lors de la cérémonie de réception au grade de maître, le franc-maçon devient le sage qui est, d’abord et avant tout, celui qui accepte sa condition de mortel, c’est-à-dire celui qui accepte d’être lui-même et de ne pas devenir un dieu, comme Ulysse refusant l’immortalité et la jeunesse éternelle que lui offrait Calypso. Pour cette vie limitée, le maître a apporté des réponses sur le sens de sa vie. Sa quête est un effort, une volonté de vérité, débarrassé de l’inutile par l’abandon du vieil homme, il vit dans l’essentiel.

La Sagesse est associée à l’Orient, lieu de provenance de la lumière naissante. Dans le symbolisme constructif, on lui affectera le Plan qui est synonyme de Loi Universelle à laquelle participe l’Œuvrier.

Pour le franc-maçon attaché aux conceptions des «Moderns», l’idée de sagesse s’appuie sur l’apologie de la raison. «On peut parler de Sagesse, on peut d’un Sage, mais à la condition de considérer la relativité des rapports entre la sagesse et les autres valeurs, du Sage avec les autres hommes et en particulier du Héros et du Saint, etc.» (Jean Mourgues, Lettres fraternelles du travail maçonnique en Loge de Perfection, p.25)

Le vrai sage, qu’il soit maçon, moine bouddhiste ou moine chrétien, ou voyageur, ou pèlerin vers le transcendant de chaque lieu, ne néglige pas d’accueillir toute source de sagesse qui lui permet de mieux comprendre son égo et le monde avec une conscience éveillée.

La sagesse ne suffit pas pour être un initié.

Au fait, qu’a pu devenir l’enfant de l’histoire babylonienne ?


[1] Inspiré sans doute par l’historien perse Ibn Jarīr Tabari qui parle dans sa chronique d’un concours de 10 questions pour connaître celui qui, parmi les héritiers, serait habilité à s’asseoir sur le trône comme successeur du roi David ; à savoir : « Ce qui existe de plus petit ? Ce qui est le plus grand ? Le plus amer ? Le plus doux ? Le plus honteux ? Le meilleur ? Le plus proche ? Le plus éloigné ? Ce qui est cause de grand chagrin ? Et le plus agréable. La réponse était : «Ce qui est de plus petit dans le corps humain est l’âme, ce qui est le plus grand, c’est le doute ; ce qui est le plus amer c’est la pauvreté ; ce qui est le plus doux ce sont les richesses ; ce qui est le plus honteux parmi les enfants d’Adam c’est l’incrédulité ; ce qui est le plus mauvais parmi les enfants d’Adam c’est une femme méchante ; ce qui est le plus proche pour les enfants d’Adam c’est l’autre monde, et le plus éloigné c’est ce monde parce qu’il passe ; ce qui cause le plus grand chagrin aux enfants d’Adam c’est l’âme qui se sépare du corps, et ce qui est le plus agréable pour eux c’est l’âme qui est dans le corps.»

[2] La Légende de Soliman et testament de Salomon d’après les chroniques de Tabari Med Ibn Djarir, Sabine Baring-Gould, Ahimaaz bin Tsadok, Louis Ginzberg, John D. Seymour

[3] Livre de Gita Mallasz

[4] Gitta Mallasz, Dialogue avec l’ange

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Solange Sudarskis
Solange Sudarskis
Maître de conférences honoraire, chevalier des Palmes académiques. Initiée au Droit Humain en 1977. Auteur de plusieurs livres maçonniques dont le "Dictionnaire vagabond de la pensée maçonnique", prix littéraire de l'Institut Maçonnique de France 2017, catégorie « Essais et Symbolisme ».

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