mer 23 octobre 2024 - 07:10

Lieu symbolique : L’Église des Templiers de Luz-Saint-Sauveur (65)

Luz-Saint-Sauveur est une commune française du département des Hautes-Pyrénées, en région Occitanie.

Luz-Saint-Sauveur – panorama

Longtemps dénommée simplement Luz, la ville a pris son nom actuel de Luz-Saint-Sauveur le 9 avril 1962.

Extrait de la carte de Cassini (entre 1756 et 1789) situant Luz-Saint-Sauveur

Ses habitants se nomment les Luzéens. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans la province du Lavedan, partie sud-occidentale de la Bigorre et constituée d’un ensemble de sept vallées en amont de la ville de Lourdes.

Exposée à un climat de montagne, la commune rurale de Luz-Saint-Sauveur compte, en 2019, 939 habitants, après avoir connu un pic de population de 2678 habitants en 1836 !

Néouvielle et le lac d’Aumar à  2192 mètres d’altitude

Elle est drainée par le gave de Pau, le Bastan, le ruisseau de Bat Barrada, Gave de Cestrède, le ruisseau de l’Yse et par divers autres petits cours d’eau. Incluse dans le Parc national des Pyrénées, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000, avec le « pic Long Campbielh » et le « Néouvielle ») et onze zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

L’Église des Templiers Luz-Saint-Sauveur

L’Eglise primitive a été bâtie à la fin du XIe siècle par la famille de Saint-André et non par les Templiers. Elle est, bien évidemment, dédiée à l’apôtre saint André.

 La Dépêche du Midi nous apprend que « Et même si officiellement son nom reste “l’Église de Saint-André”, les locaux ont tendance à la surnommée “l’Église des Templiers”. 

L’édifice est daté du début du XIIIe siècle, d’après un texte gravé dans le porche portant la mention 1240 ou 1260. Au milieu du XIVe siècle, l’église passe aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Remparts de l’église et pierres tombales

L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, appelé aussi ordre des Hospitaliers, est un ordre religieux catholique hospitalier et militaire qui a existé de l’époque des croisades jusqu’au début du XIXe siècle. Il est généralement connu, dès le XIIe siècle, sous le nom d’Ordo Hospitalis Sancti Johannis Hierosolymitani.

La nef et le chevet sont surélevés pour permettre la mise en place d’un chemin de ronde. La chapelle de la Vierge a sans doute été fondée entre 1420 et 1444, et possède un décor peint de cette date. Du XVIIe siècle datent le maître-autel en bois doré, la chaire, une piéta polychrome et les toiles peintes. La chapelle Saint-Roch possède un décor mural de 1670. En 1736, l’ordre de Malte succède aux Hospitaliers.

En 1876, le clocher est utilisé comme prison militaire. De cette époque datent le décor peint du retable de la chapelle Saint-Roch, ainsi que celui du cul-de-four. À la fin du XIXe siècle, une porte est percée au nord, face au portail roman.

Autel

Au XIVe siècle, les descendants de la famille de Saint-André donnèrent l’Église aux « Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem », qui avaient deux hospices, un à Gavarnie et un autre à Héas.

Ils y accueillaient les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce droit fût exercé par les Hospitaliers jusqu’à la Révolution, en 1789.
Ces Hospitaliers devinrent plus tard « Chevaliers de Malte ».

Dès leur arrivée, ils haussèrent l’Église et l’entourèrent de remparts pour se protéger des bandits aragonais : « Les Miquelets ». À l’origine, les miquelets – troupe de mercenaires créée en 1640 à l’occasion de la Guerre des faucheurs, qui a vu la Catalogne se soulever contre la monarchie espagnole. Le surnom de ces troupes auxiliaires viendrait de Miquelot de Prats, militaire catalan du XVIIe siècle probablement né à Prats de Lluçanès, commune de la province de Barcelone, en Catalogne (Espagne).

Sarcophage enfant

Le mystère de la tombe d’enfant

En passant sous la tour d’entrée de la façade nord, nous trouvons un sarcophage d’enfant contenu dans un enfeu percé dans le mur. Une fillette de Barèges et de condition noble, décédée à l’âge de 7 mois, prénommée Bernardine, morte en 1236, y repose. On connaît aussi le nom du sculpteur : Gilles de Sère.

Détail pierre tombale

Sur la pierre tombale, nous relevons l’épitaphe suivant : « Ci-gît Bernardine de Doumet de Bat : fille de Naramon de Barèges et de Madame Nahera 1236 année de la mort dans la dernière semaine d’avril. Gilles de Sère l’a fait. »

La Dépêche du Midi, connue aussi sous l’abréviation DDM

Avec La Dépêche du Midi, regardez la vidéo https://bit.ly/3FOTxmI

La nef. Le mot « nef » signifie au sens premier « navire ». C’est la raison pour laquelle il a été particulièrement utilisé pour désigner cette partie de l’église. Le symbole du bateau pour désigner l’Église renvoie à l’enseignement de Jésus qui s’est souvent fait à partir d’une barque sur la mer de Galilée, où se trouvaient les tout premiers apôtres — symbole de l’Église naissante — qui y pêchaient.
Chapiteau du portail, détail
 Linteau du portail 
L’abside
Clocher
Portail, détail
Croisés, XIe-XIIIe siècles
Église des Templiers Luz-Saint-Sauveur
Église des Templiers Luz-Saint-Sauveur

3 Commentaires

  1. Nous apprenons ce jour la programmation d’une visite guidée aux flambeaux dans Luz-Saint-Sauveur, 28 février 2023. RdV donné devant l’église dite « Des Templiers ».
    Il s’agit d’une mise en lumière du bourg historique et de ses richesses. Balade culturelle et familiale animée par une guide-conférencière.
    Des Templiers au trésor de la mairie, de Napoléon III à Victor Hugo, de porte en porte, promenez-vous entre passé et modernité dans ce beau village chargé d’histoire.
    Infos pratiques : Inscriptions à l’Office de tourisme https://www.luz.org/fr/
    (30 pers. max.)/Tout public/Gratuit

    • Concernanant les cagots, je ne peux que conseiller ce livre de référence sur l’histoire de cette “communauté”. Il s’agit de l’ouvrage de Benoît Cursente “Les Cagots, histoire d’une ségrégation” (Cairn, 2018), prix du livre Pyrénéen – Connaissance 2019.
      Je ne sais si cela apportera une réponse à votre attente… mais je vous souhaite, si tel est votre désir, une bonne lecture.

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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