De nouvelles formes de relations sociales, de solidarités, d’imaginaires émergent.
Entre autres manifestations cruciales, cette transformation se signale par la résurgence de la fête, de l’émotionnel, de l’ivresse. Car l’effervescence dionysiaque n’est pas un simple divertissement : elle vient raviver les formes archaïques de la socialité dans l’horizon postmoderne.
Derrière l’apparente apologie du plaisir, du débordement, de l’excès, voire du chaos, se profile la volonté de refonder l’être-ensemble. On renonce à la solidarité mécanique pour renouer avec une autre, plus organique ou vitale.
Une analyse magistrale et prophétique ( l’ouvrage en est à sa sixième édition) de notre époque.
L’AUTEUR : Professeur émérite à la Sorbonne et membre de l’institut universitaire de France, Michel Maffesoli est l’auteur d’une ouvre fondamentale (plus de 40 ouvrages publiés) dont, récemment, l’ERE DES SOULEVEMENTS, parue aux éditions du Cerf.
Il peut paraître paradoxal de voir dans l’organisme une des structures essentielles de toute socialité. Pour certains il s’agit là d’une aberration barbare qui dans les pays civilisés a été progressivement gommée par la domestication des mœurs.
Pour d’autres il peut s’agir d’une petite rêverie fantasmatique tolérable dans la fiction romanesque ou poétique. Il est de toutes façons impensable de lui accorder quelque efficace sociale que ce soit, en particulier dans nos sociétés à haut développement technologique. Et pourtant c’est sur cette efficace que ce livre entend insister. Il a pour ambition de montrer qu’il y a une logique passionnelle qui anime toujours et à nouveau le corps social.
Celle-ci, à la manière d’une centralité souterraine, se diffracte en une multiplicité d’effets qui informent la vie quotidienne. Michel Maffesoli Une lecture neuve de la socialité contemporaine. Pour comprendre que le “vouloir vivre collectif” d’aujourd’hui réactive des phénomènes archaïques comme la fête, l’orgie et l’excès, et témoigne d’une authentique “sagesse populaire“.
« Il est certain que la circulation du sexe, l’éclatement initiatique du soi, l’effervescence orgiaque renvoient à l’« extase », à l’outrepassement de l’individu dans un ensemble plus vaste. Et il est frappant de constater que la domestication des moeurs, l’idéologie du risque zéro, l’asepsie de l’existence, les divers changements socio-économiques, les développements scientifiques et techniques n’ont en rien amoindri cette pulsion à l’errance. »