ven 29 mars 2024 - 07:03

L’Œil de l’INA : Ardéchois cœur fidèle, l’ultime succès de l’ORTF

De notre confrère le Figaro – Par Jacques Pessis

Le feuilleton historique à succès de l’année 1974 est désormais visible sur le site Madelen. Cette mini-série raconte l’histoire de Toussaint Rouveyre (Sylvain Joubert), un ancien capitaine de l’armée napoléonienne.

C’était à la fin de l’année 1974 , en un temps où l’on ne parlait pas d’«audimat», mais seulement d’«indice de satisfaction». Si les deux mesures avaient alors existé, le succès des six épisodes de 55 minutes Ardéchois cœur fidèle aurait figuré en bonne place dans la courte liste des fictions ayant cumulé le succès d’audience et de qualité.
Les téléspectateurs comme les critiques ont en effet été unanimes à saluer la qualité de ce feuilleton diffusé sur la deuxième chaîne de l’ORTF, entre le 21 novembre et le 19 décembre 1974. L’engouement a été tel que l’histoire a été suivie chaque semaine, dans près de 90% des foyers possédant un téléviseur ! Les créateurs ont alors assuré que cet engouement qu’ils n’imaginaient pas avait pour origine la longue grève affectant alors une ORTF en passe d’être démantelée et remplacée, au début de 1975, par sept sociétés . Dans cette période agitée de transition, Ardéchois cœur fidèle a été l’un des rares programmes dont la diffusion annoncée a été maintenue aux jours et horaires prévus.

Madelen vous propose de faire grimper un peu plus encore cette audience record, en découvrant, ou en redécouvrant, l’intégralité de cette histoire écrite par Jean Cosmos et Jean Chatenet, réalisée par Jean-Pierre Gallo. Cette mini-série, présentée comme un «western à la française» raconte l’histoire de Toussaint Rouveyre, ancien capitaine de l’armée napoléonienne, décidé à venger son frère, membre de l’association des Compagnons du Devoir, assassiné par un membre de l’association rivale, les Compagnons du Devoir de Liberté. Il se transforme en menuisier et part sur les traces de l’assassin présumé, un certain Tourangeau Sans-Quartier.

La présence en filigranes, tout au long du récit, de cet «esprit Compagnons», a, de toute évidence, constitué un «plus» dans l’intérêt que les téléspectateurs ont porté à ce récit. Au milieu des années 70, certains s’interrogent sur ces artisans. On les présente comme des membres d’une espèce de société secrète, dont les origines demeureraient particulièrement mystérieuses. Le voile est tombé depuis. On sait aujourd’hui que le Compagnonnage est né aux alentours du XIIIe siècle. À l’exception des périodes de la Révolution et de l’Empire, où il a été mis en sommeil, il a permis de recruter en milieu ouvrier, des travailleurs manuels soucieux de «créer» plutôt que de produire.

Un tournage sans doublage

Avant un tournage de plus de deux mois à Paris sur le plateau du Larzac, et près du pont du Gard, Sylvain Joubert et Claude Brosset,- les interprètes principaux, ont joué le jeu dans tous les sens du terme. Ils ont effectué un stage de trois semaines, parmi des Compagnons, dans un atelier de menuiserie. Toucher du bois leur a porté bonheur .

Sportif accompli, Sylvain Joubert, qui interprète le rôle de Toussaint, a refusé d’être doublé, et multiplié des combats qui lui ont valu quelques blessures, mais aussi une grande popularité. Elle est à l’origine d’autres succès. Avant de disparaître en 2000, à l’âge de 55 ans seulement, il a marqué le petit écran avec un personnage de précepteur candide et idéaliste dans Au plaisir de Dieu et celui de Félicien Grevèche, en 1986, récompensé par un Sept d’or.

Claude Brosset, son partenaire, mais aussi son copain au Conservatoire, a également tiré son épingle de jeu. Après avoir figuré, en 1971, au générique Des Rois maudits, il est entré, grâce au personnage de Tourangeau Sans-Quartier, dans le club très fermé des «seconds rôles» régulièrement demandés par les producteurs. Il a tourné, entre autres, dans Le comte de Monte-CristoSans Famille et La Rivière Espérance. Avant de nous quitter en 2007, à 63 ans, il s’était installé à Carcassonne où il avait ouvert un restaurant à l’enseigne du Cyrano. C’est dire si, à son métier, son cœur était resté fidèle.

Ardéchois cœur fidèle de Jean-Pierre Gallo en 1974, avec Sylvain Joubert, Claude Brosset, Max Doria…

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