mer 24 avril 2024 - 08:04

Légendaires, maudits ou égarés : histoire de quelques trésors

De notre confrère belge rtbf.be

Dans « Le temps d’une histoire », ce vendredi 4 novembre à 20h40 sur La Une, Patrick Weber vous propose de découvrir le documentaire de Nicolas Brénéol, « Toutankhamon, du trésor à la malédiction ». De nos jours, des trésors – maudits, disparus ou simplement légendaires – il y en a encore beaucoup qui ouvrent nos esprits aux rêves… En voici quelques-uns.

Selon la Bible, l’Arche d’alliance ou Arche du témoignage est un coffre de bois d’acacia recouvert d’or, surmonté de deux chérubins se regardant, ailes déployées. L’Arche serait le réceptacle terrestre de Yahvé et abriterait les Tables de la Loi, reçues par Moïse. L’objet a longtemps voyagé jusqu’à ce qu’il soit placé vers le milieu du VIIe siècle av. J.-C., dans le saint des saints du Temple de Salomon, à Jérusalem.

L’Arche d’alliance représentée dans une mosaïque carolingienne de l’église de la Très-Sainte-trinité, à Germigny-des-Prés (Loiret, France). https://www.tourisme-valdesully.fr/
L’arche d’Alliance représentée dans une mosaïque carolingienne de l’église de la Très-Sainte-trinité, à Germigny-des-Prés (Loiret, France). https://www.tourisme-valdesully.fr/ https://www.tourisme-valdesully.fr/

En 597 av. J.-C., le roi de Babylone, Nabuchodonosor, s’empare de la ville, la pille et l’incendie, y compris le Temple. Certains textes signalent qu’averti des faits, le prophète Jérémie aurait emporté l’Arche pour l’abriter dans une grotte du Mont Nébo… Depuis lors, on ne l’aurait plus jamais revue. Serait-elle enterrée sous le Mont du Temple, à Jérusalem ? En 2009, Sa Sainteté l’Albuna Paulos, 5e patriarche et catholicos d’Éthiopie a expliqué au pape Benoît XVI que l’Arche était installée dans son pays, en l’église Sainte-Marie-de-Sion à Aksoum… Il s’agit là en réalité d’une pierre d’autel sacrée. Patience… Selon le deuxième Livre des Maccabées, l’Arche ne réapparaîtra qu’au retour du Seigneur !

Le trésor de Childéric

Partie du trésor de Childéric, in « Anastasis Childerici I », 1655.
L’anneau sigillaire découvert en 1653 à Tournai, dans le tombeau de Childéric. Offert en 1665 à Louis XIV, il fut déposé à la bibliothèque royale ou il fut volé en 1831. Avant sa disparition, trois moulages avaient été faits : l’un en plâtre conservé à la Bibliothèque nationale et deux en cire à cacheter, l’un conservé à la bibliothèque Sainte-Geneviève et l’autre à la bibliothèque boldéenne d’Oxford.
Quelques abeilles du trésor de Childéric…
Le tombeau de Childéric contenait plus de 80 kilos d’or et également 300 abeilles d’or aux ailes serties de grenats. Napoléon s’intéressa beaucoup à celui-ci et il se dit qu’une fois devenu empereur, il remplaça le symbole royal de la fleur de lys par l’abeille.
Partie du trésor de Childéric, in « Anastasis Childerici I », 1655.
Le trésor comprenait aussi l’épée du roi, agrémentée d’un somptueux travail d’orfèvrerie : garde, pommeau, entrée et bouterolle rehaussés d’or cloisonné de grenats et d’émaux, ornements s’inspirant de la bijouterie des Huns très en vogue chez les Barbares

Le roi des Francs saliens, Childéric Ier (v. 436-481), résidait à Tournai au moment de son décès. C’est donc sur les bords de l’Escaut qu’il sera inhumé. Sa tombe a été retrouvée le 27 mai 1653 par Adrien Quinquin, un maçon occupé à la reconstruction de l’hospice Saint-Brice. Le caveau était rempli de ce que l’on appellera le trésor de Childéric : de nombreux objets précieux, souvent incrustés de grenats, telles 300 abeilles, ne représentant pas moins de 80 kg d’or.

L’ensemble sera remis aux Habsbourg et c’est l’empereur Léopold Ier qui l’offrira à Louis XIV en 1665. Le trésor est alors déposé au Cabinet des Médailles, rue Vivienne à Paris, où il sera volé la nuit du 5 au 6 novembre 1831. Seules quelques pièces jetées dans la Seine – dont deux abeilles – seront retrouvées, le reste ayant été dépecé et fondu.

Le mystère de Rennes-le-Château

L’abbé Saunière (1852-1917) a-t-il véritablement découvert un trésor à Rennes-le-Château, dans l’Aude, en France ? Le curé s’installe au village en 1885. L’église Sainte-Marie-Madeleine, remontant au XIIe siècle, est très délabrée… Le presbytère aussi… Des réparations urgentes sont effectuées dès 1886 et c’est l’année suivante, au cours de la rénovation de l’autel, que des parchemins sont découverts dans le pilier dit ” wisigothique “. Ils sont confiés à Béranger Saunière…

Des rénovations profondes vont alors débuter à l’église, des découvertes vont se produire. Le presbytère est restauré, des nouvelles constructions voient le jour : la villa Béthanie, la tour Magdala, un jardin avec ménagerie… Une véritable folie des grandeurs. Saunière engage aussi une gouvernante, Marie Denarnaud (1868-1953), âgée de seulement 18 ans ! Les ragots iront bon train, d’autant qu’il en fait sa légataire universelle…

L’abbé Béranger Saunière.
François, Bérenger Saunière, souvent appelé abbé Saunière (1852-1917), prêtre catholique, affecté comme curé de Rennes-le-château en 1885
La Tour Magdala, à Rennes-le-Château.
Tour Magdala, Saunière en avait fait sa bibliothèque et son lieu de méditation, mais ce bâtiment est devenu aujourd’hui l’emblème du mystère de Rennes. La tour symbolise à la fois la richesse de l’abbé et ses goûts assez mystérieux, à l’origine d’une légende de trésor fabuleux

Saunière sera accusé de pillage de tombes, il truquera les comptes de la paroisse et il sera prouvé qu’il pratiquait du trafic de messes ! Il finira par être interdit de messe en 1915. De nos jours, aucune trace tangible de la découverte d’un trésor n’existe… mais les formidables réalisations de l’abbé Saunières sont toujours visibles et ouvertes au public à Rennes-le-Château !

Trésor des Cathares et trésor des Templiers

La religion cathare est apparue en Occident vers l’an 1000. Les Cathares étaient, en quelque sorte, des Protestants avant la lettre, ce qui explique leur rejet par l’Église qui les considère comme hérétiques ! Le catharisme sera largement répandu dans le sud de la France, en Occitanie, et s’éteindra en 1244, avec la chute de la forteresse de Montségur où ses derniers représentants étaient retranchés. 200 hérétiques seront immédiatement brûlés vifs au pied des remparts, les autres étant jugés par l’Inquisition.

La forteresse de Montségur veille toujours sur le pays cathare.
Dressé à 1207 m d’altitude, sur la plus haute partie d’un éperon rocheux appelé « pog », le château de Montségur est cité dans les textes dès la fin du XIIe siècle. Il veille toujours sur le pays cathare !

La légende veut que la veille de la réédition de Montségur, quelques chevaliers auraient exfiltré le Trésor des Cathares vers l’Italie. Parmi les pièces du trésor, se serait trouvé le Graal… Même Heinrich Himmler organisera au début de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs expéditions archéologiques autour de Montségur, pour retrouver le fameux trésor… dont certains auteurs pensent qu’il aurait été déposé dans les environs de Montségur, chez les Templiers !

Le Trésor des Templiers, autre grande interrogation ! Cet Ordre chevaleresque, fondé en 1129, avait pour but de protéger les États latins d’Orient, les lieux saints et d’aider les pèlerins souhaitant se rendre à Jérusalem, Bethléem ou Nazareth. L’Ordre est rapidement devenu richissime, jouant le rôle de banquier auprès de nombreuses grandes familles et ordres religieux. Les Templiers posséderont aussi d’innombrables terres et commanderies.

La chute de l’Ordre du Temple est complexe, le souhait de Philippe IV le Bel de s’emparer de leurs richesses n’en étant qu’un élément… Le trésor demeure introuvable. Parmi les nombreuses pistes, il y a celle de ce document conservé au Vatican, signalant que frère Gérard de Villiers, un dignitaire de l’Ordre, averti de l’imminence d’arrestations massives, serait parti en mer, avec 50 chevaux chargés sur 18 galères… Voici quelques années, Rudy Cambier, un habitant de Wodecq, dans l’entité d’Ellezelles, a affirmé que le trésor des Templier se trouvait dans sa propriété…

Des trésors maudits, chimériques ou perdus, il en existe encore bien d’autres – six œufs de Fabergé introuvables, la Chambre d’ambre de Tsarskoïe Selo disparue depuis 1941, la Ménorah du second temple de Jérusalem, emmenée par Titus en l’an 70… – mais il en est un dont l’existence a finalement été éclaircie en 1948.

L’expédition Sanders-Hardmuth au Pérou.
L’expédition Sanders-Hardmuth au Pérou. https://tintin.fandom.com/fr/wiki/Wiki_Tintin

L’expédition ethnographique belge Sanders-Hardmuth, partie au Pérou et en Bolivie en 1946, avait, entre autres, ramené la momie de l’Inca Rascar Capac. Chez eux, tous ses membres sont subitement tombés dans un sommeil léthargique, rentrant en transe, tous les jours et à la même heure ! Finalement, seuls l’Inca et ses adeptes, vivant au Temple du Soleil dans les montagnes du Pérou, connaissaient la raison de cet étrange mal. On finira par apprendre que le dignitaire demeure le défenseur du Trésor des Incas, longtemps recherché par les conquistadors espagnols…

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