mar 05 novembre 2024 - 23:11

« La Franc-Maçonnerie nous libère, elle nous permet un temps de recul », Hervé Garnier, Grand Maître adjoint du Grand Orient de France

De notre confrère de France 3 france3-regions.francetvinfo.fr – Par Dolores Mazzola et Nadjette Maouche.

Les rencontres culturelles maçonniques lyonnaises ont lieu le samedi 22 et dimanche 23 octobre à Villeurbanne. « Ces rencontres sont l’occasion de mieux nous faire connaître du grand public, et de faire la part des choses », explique Hervé Garnier, membre du Grand Orient de France. En préambule, il revient sur les valeurs de la franc-maçonnerie, entre engagement et solidarité.

« Nous sommes certes discrets, mais la franc-maçonnerie n’est pas secrète, au sens propre du terme. Nous choisissons d’ouvrir nos portes une fois par an. Mais d’une manière générale, on ne se cache pas », explique Hervé Garnier, l’un des trois grands maîtres adjoints du Grand Orient de France.

La franc-maçonnerie, trop secrète pour être honnête?

La franc-maçonnerie fait l’objet de fantasmes, d’idées reçues, de soupçons. Pour le grand public, elle apparaît teintée de mystères. Objet de critiques, parfois de rejet et surtout de méconnaissance, autrefois de persécutions, la franc-maçonnerie n’en finit pas de faire couler de l’encre. Un bon vieux marronnier pour la presse. Et pourtant, dans les rangs des différentes obédiences, on se défend de vouloir rester dans l’ombre.

Les obédiences maçonniques ne sont ni des partis politiques, ni des syndicats, ni des groupes de pression ou des groupes d’influence.Hervé Garnier

« Les obédiences maçonniques d’une manière générale organisent régulièrement des conférences, des débats qui sont ouverts au grand public », assure Hervé Garnier. A Paris comme en province. Des conférences et débats accessibles aussi sur la grande toile ! « Chaque obédience a un site internet qui permet de trouver l’information que l’on souhaite et également de nous contacter, » ajoute Hervé Garnier.

Les 22 et 23 octobre prochain à Villeurbanne (CCVAS) ont lieu les rencontres culturelles maçonniques lyonnaises. Cet événement libre et gratuit prend le relais de l’ancien salon du livre maçonnique dont la première édition a vu le jour en 2009. C’est surtout une occasion de se faire une idée par soi-même de la franc-maçonnerie, loin des préjugés, clichés ou “fake news”, selon le grand maître adjoint du Grand Orient de France.

Etre franc-maçon au XXIe siècle…

Hervé Garnier a été “initié”, il y a plus de 30 ans, en 1989. Il avait une trentaine d’années. Pourquoi s’est-il tourné vers la franc-maçonnerie ? “J’étais élu local et j’avais besoin d’aller vers d’autres rencontres, vers d’autres horizons, avec une réflexion à la fois philosophique et une recherche aussi de travail sur soi-même. J’ai trouvé justement cette possibilité de se dépasser en franc maçonnerie. C’est au Grand Orient de France que j’ai pu dépasser ce cadre et aller beaucoup plus loin dans ma recherche d’une certaine vérité et d’une recherche sur moi-même”. 

L’un des fondements de la franc-maçonnerie, c’est la solidarité, elle s’impose à nous aujourd’hui. (…) Car dans notre démarche, nous ne pouvons pas rester spectateur, mais nous devons aussi être acteur.

L’engagement dans la société est aussi ce qui caractérise la franc-maçonnerie. Pas d’entre soi. Hervé Garnier explique : “un grand nombre de nos membres, de frères et de sœurs sont engagés dans la vie de la société, soit à travers des engagements associatifs, soit des engagements syndicaux, voire des engagements politiques, tant au niveau municipal, départemental, régional ou national”. 

Pour vivre heureux, vivons cachés ? 

La question de la discrétion de la franc-maçonnerie est souvent au cœur du questionnement des non-initiés. Elle intrigue. “Cette discrétion est due en partie à notre histoire, car dès sa création, la franc-maçonnerie s’est heurtée à l’hostilité des pouvoirs. En partie parce que ces pouvoirs ne pouvaient pas contrôler la franc-maçonnerie. Mais aussi parce qu’elle remettait en cause un système, une société qui avait tendance à classer les individus, les personnes en fonction de leur origine”. 

Les persécutions subies lors de la 2e Guerre mondiale ont joué. La discrétion reste la règle aujourd’hui encore. ” Il faut reconnaître que les francs-maçons ont été soient persécutés, torturés, déportés. Si je prends par exemple la région Lyonnaise, dans la loge de Vienne, un nombre important de frères et de frères sont morts en déportation, ont été torturés pour leur appartenance à la franc-maçonnerie,” rappelle Hervé Garnier. “Encore aujourd’hui j’ai souvent des frères et des sœurs qui nous disent “Je ne veux surtout pas que l’appartenance à la franc-maçonnerie soit connue de mon patron”.

Avec l’église catholique, une cohabitation impossible ? « L’Église catholique dès 1738 a émis une bulle papale qui spécifiait que tout catholique franc-maçon pouvait être excommunié. Aujourd’hui, cette règle est toujours de vigueur : on constate encore l’incompatibilité entre être franc-maçon et être catholique. »

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