Collectif – Éditions du Cosmogone, 2019, 144 pages, 22 €
Le samedi 14 octobre 2017 a eu lieu à Paris un colloque international sur Stanislas de Guaita à l’occasion des 120 ans de sa disparition. Dans une perspective historico-critique, cette journée d’étude, organisée par Steeve Fayadas, regroupait des chercheurs, des historiens, des universitaires et des spécialistes de l’hermétisme de la fin du XIXe siècle. Ce sont les actes de ce colloque, retravaillés et augmentés, qui sont publiés.
Steeve Fayadas, libraire spécialisé en ésotérisme, étudiant depuis de nombreuses années le mouvement occultiste de la Belle Époque autour de Stanislas de Guaita (1861-1897), introduit l’ouvrage et nous offre le premier exposé sur cet acteur majeur que fut le mage d’Alteville, ami d’Oswald Wirth (1860-1943) et cofondateur avec Joséphin Peladan (1858-1918) de l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix (OKRC).
En sa qualité de spécialiste des mouvements ésotériques de la fin du XIXe siècle, Jean-Pierre Laurant, historien et ancien chargé de cours à l’École pratique des hautes études, présente un panel des occultistes amis et proches de Stanislas de Guaita fréquentant salons, cafés et librairies.
L’expert en livres anciens Alain Marchiset, désormais Président d’honneur du Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne, donne une vision claire des amitiés littéraires de jeunesse de de Guaita ainsi que des nombreux éléments concernant sa relation avec le Sâr Mérodack Joséphin Peladan, écrivain, critique d’art et occultiste.
Nous lirons aussi avec grand intérêt les interventions de Gilles Bucherie, féru d’histoire de l’ésotérisme tant oriental qu’occidental, sur Stanislas de Guaita et Albert Faucheux (1838-1921) – dont F.-Ch. Barlet est un de ses noms de plume – occultiste et astrologue et qui fut un des premiers membres de la branche française de la Société Théosophique. Le tout dans une perspective de renouvellement de l’occultisme et des pratiques secrètes qui en découlent.
Daniel Gueguen, auteur et professeur, spécialisé dans la relation entre ésotérisme et art en cette période de fin de siècle, traite du schisme ou, entre 1890 et 1897, l’art est à l’origine de la rupture Guaita/Péladan, pourtant si fraternellement si proches, qui peut être compris comme une rupture spirituelle et même d’ordre initiatique.
Quant à Serge Caillet, historien de l’occultisme et des sociétés initiatiques, il nous livre la clé de l’héritage de la Rose-Croix Kabbalistique retraçant son histoire de de Guaita à Robert Ambelain (1907-1997).
L’ouvrage s’achève avec l’intervention de Rémi Boyer, auteur et cofondateur avec Robert Amadou (1924-2006) du Centre International de Recherches et d’Études Martinistes (CIREM), avec La « restauration » ou le « réveil » de 1997, précisant ce que le colloque de l’OKRC, à la fin des années 90, a mis en place en matière de chantiers, de formation, mais aussi de transmission. De plus, cet ouvrage présente de très nombreux documents, parfois inédits, d’une grande richesse.