mer 24 avril 2024 - 09:04

Le Sceau dit de Salomon

Le nombre 6 (et ses dérivés) réfère aux 6 jours de la création et à « tout ce qu’elle contient ».

C’est à cela que font allusion les proportions bibliques du Temple de Salomon. Tous les temples édifiés par la suite seront toujours, symboliquement, des résumés de la création. Selon Saint Augustin : « Dieu créa toutes choses en 6 jours parce que ce nombre est parfait ». La notion de nombre parfait sera étendue à tout nombre égal à la somme de ses diviseurs autres que lui-même (6=1+2+3).

La représentation de ce nombre est l’hexagone et l’hexagramme (l’étoile à 6 branches).

L’hexagone dans la symbolique antique et dans la symbolique chrétienne, est le chiffre de la mort. L’octogone, au contraire, est le chiffre de la résurrection. Hexagonal ou octogonal, le baptistère est le lieu de la mort du “vieil homme”, de la naissance, de la résurrection, de l’homme nouveau. La chambre octogonale au centre du labyrinthe est alors, de toute évidence, le lieu de la résurrection, à laquelle on aboutit lorsqu’on a parcouru ce labyrinthe et triomphé des obstacles que l’on y a rencontrés.

Le sceau de Salomon est une figure hexaédrique formée de deux triangles entrelacés, l’un pointe en haut, l’autre pointe en bas et représentant l’univers créé, le point central du cercle circonscrit compte pour un septième élément de la forme. Depuis des millénaires, ce sceau, hautement protecteur, était connu de l’Inde depuis des millénaires qui le nomme «la marque de Vishnou».

Le double triangle de l’Étoile de David (Maguèn David) est appelé sceau de Salomon parce qu’il est rapporté que le Roi Salomon l’utilisait dans ses pratiques magiques. «Dans les légendes médiévales juives, islamiques et chrétiennes, le sceau de Salomon était un anneau magique que le roi d’Israël Salomon (Sulaymân repris dans la version islamique) était censé avoir possédé, et qui lui donnait simultanément le pouvoir de commander les démons, les Éfrits et les génies (djinn) ou de parler avec les animaux. Ce sceau est par exemple central dans le récit du Testament de Salomon : gravé sur une bague, il permettait de contrôler et d’enfermer les démons en son sein. Également, le Coran, sans citer explicitement le Sceau, fait une large part à ces légendes concernant les pouvoirs de Salomon. En outre, dans un des Contes des Mille et Une Nuits, un mauvais génie a été emprisonné pendant 1 800 ans dans une bouteille de cuivre scellée d’un bouchon de plomb estampillé par l’anneau».

Le sceau de Salomon, ou étoile à six pointes, représente l’univers et ses deux ternaires, Dieu et la nature ; il est, pour cette raison, appelé le signe du macrocosme, ou grand Monde, par opposition à l’étoile à cinq pointes qui est le signe du microcosme, ou petit Monde, ou Homme. Le sceau de Salomon constitue une somme de la pensée hermétique. Il contient les quatre éléments (eau, air, terre, feu) en correspondance avec leurs propriétés (humide, chaud, froid, sec) opposées deux à deux. Il englobe aussi les sept métaux de base et les sept planètes principales (mercure-Mercure; plomb-Saturne; étain-Jupiter; argent-Lune; cuivre-Vénus; fer-Mars; or-Soleil). Surtout, par une vertigineuse combinaison de correspondances, il symbolise la synthèse des opposés et l’expression de l’unité cosmique, réduisant la diversité de la matière du multiple à l’un. Il est la réconciliation des contraires et aussi l’amitié entre les ennemis, un sceau de paix ; Salomon signifiant paix ( שָׁ ל וֹ ם).

Il est composé de deux triangles. Celui dont le sommet est au-dessus représente tout ce qui monte; il symbolise le feu et la chaleur, le masculin ; psychiquement, il représente les aspirations de l’Homme vers son créateur; matériellement, il représente l’évolution des forces physiques, du centre de la terre au centre de notre système planétaire, le soleil. En un mot, il exprime le retour naturel des forces morales et physiques au principe dont elles émanent. Le triangle dont la pointe est en bas représente tout ce qui descend ; c’est le symbole hermétique de l’eau et de l’humidité, du féminin. Dans le monde spirituel, il représente l’action de la divinité sur ses créatures ; dans le monde physique, il représente le courant d’involution partant du soleil, centre de notre système planétaire, et allant au centre de la terre. Combinés, ces deux triangles expriment non seulement la loi de l’équilibre, mais encore représentent le mouvement perpétuel de la génération et la régénération incessantes par l’eau et par le feu, c’est-à-dire par la putréfaction, terme usité jadis à la place du mot plus scientifique de fermentation. Fulcanelli considère cette “union du feu et de l’eau, ou du soufre et du mercure assemblés en un seul corps, qui génère l’astre à six pointes, comme l’hiéroglyphe de l’Œuvre par excellence et de la Pierre Philosophale réalisée” (p.111).

Je m’attarderai davantage sur les quatre éléments dans un prochain article.

Dans sa forme, ce sceau rappelle celle du nœud de Salomon dont les boucles fermées se croisent à angle droit. Le nœud exprime l’alliance énergétique entre le divin et l’homme.

Le sceau de Salomon est donc l’image parfaite de la création, c’est avec cette signification que Louis Claude de St martin l’a placé dans son pentacle universel.

Le sceau de Salomon ne serait-il pas la trace de la façon dont fut établie la coudée royale pour la construction de la pyramide de Khéops ? Le problème de l’unité de mesure de la construction était qu’il leur fallut trouver un référent fixe (les parties du corps de pharaon, pieds, coudées,…) changeant à chaque nouveau règne ; ce fut le diamètre d’une goutte d’eau du Nil qui fut retenue. Sa dimension sur une surface imperméable est constante et mesure un centimètre ; ils nommeront cette unité «doigt royal» (dix doigts royaux s’appelleront « main royale », le décimètre, 100 doigts royaux seront nommées « jambe royale », le mètre).À partir du sixième de la circonférence d’un cercle de diamètre égal à la jambe royale, la mesure de l’arc – soit 52,36 – deviendra la constante royale. Toute l’Égypte aurait eu ainsi, pour étalon des constructions, une constante universelle nommée la coudée royale.

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L’hermétisme chrétien du Moyen-Âge voyait, entre autres choses, dans les deux triangles de l’hexagramme une représentation de l’union des deux natures divine et humaine dans la personne du christ.

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Solange Sudarskis
Solange Sudarskis
Maître de conférences honoraire, chevalier des Palmes académiques. Initiée au Droit Humain en 1977. Auteur de plusieurs livres maçonniques dont le "Dictionnaire vagabond de la pensée maçonnique", prix littéraire de l'Institut Maçonnique de France 2017, catégorie « Essais et Symbolisme ».

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