La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est célébrée le 23 août de chaque année. C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’éclate une violente insurrection à Saint-Domingue, colonie française des Antilles, aujourd’hui Haïti et République dominicaine. Esclaves noirs et affranchis revendiquent la liberté et l’égalité des droits avec les citoyens blancs. Celle-ci devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique.
La route des esclaves
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition vise à inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples. Conformément aux objectifs du projet interculturel « La route de l’esclave », elle doit offrir l’occasion d’une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes.
Le Directeur général de l’UNESCO invite les Ministres de la culture de tous les États membres à organiser des actions en associant l’ensemble des populations de leurs pays et en particulier les jeunes, les éducateurs, les artistes et les intellectuels.
La route des esclaves au Bénin
Entre le 17e et le 19e siècle, Ouidah, aujourd’hui considérée comme la ville la plus touristique du Bénin, fut le principal port négrier de la région. Des millions d’esclaves, originaires de toute l’Afrique de l’Ouest, ont transité par cette ville afin d’y être vendus. Créée en 1994, « La route des esclaves » permet de parcourir les 3,5 derniers kilomètres qui séparaient le marché aux esclaves de l’embarcadère où ces hommes, ces femmes et ces enfants étaient entassés dans des bateaux en partance pour l’Europe ou les Amériques.
Conçue comme un lieu de mémoire, cette route est parsemée de mémoriaux qui racontent l’histoire de la traite négrière.
L’audio https://www.rts.ch/audio-podcast/2016/audio/la-route-des-esclaves-25457396.html
En 2016, message de Madame Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO
Nous vous invitons à lire le message de Madame Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO à l’occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, le 23 août 2016.
« Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, des hommes et des femmes arrachées à l’Afrique et mis en esclavage se sont insurgés contre le système esclavagiste pour obtenir la liberté et l’indépendance d’Haïti, obtenue en 1804. Cette révolte a marqué un tournant dans l’histoire humaine, dont l’impact fut considérable pour l’affirmation de l’universalité des droits humains, dont nous sommes tous redevables.
Leur courage nous impose des devoirs. L’UNESCO célèbre la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition afin de rendre hommage à tous ces combattants de la liberté, et perpétuer en leur nom l’enseignement de cette histoire et les valeurs qu’elle porte. L’aboutissement de ce combat, mené par les esclaves eux-mêmes, est une source inépuisable d’inspiration pour lutter aujourd’hui contre toutes les formes de servitude, le racisme, les préjugés, les discriminations raciales et les injustices sociales hérités de l’esclavage.
L’histoire de la traite négrière et de l’esclavage a fait couler un flot de rage, de cruauté et d’amertume qui ne s’est pas encore tari. Elle est aussi une histoire de courage, de liberté et de fierté de la liberté reconquise. Toute l’humanité s’y retrouve, dans ses errements et dans sa noblesse. Ce serait une faute et un crime de l’occulter ou de l’oublier. A travers son projet La Route de l’esclave, l’UNESCO entend puiser dans cette mémoire universelle la force de construire un monde meilleur et de montrer les liens historiques et moraux qui unissent les peuples.
C’est dans ce même esprit que les Nations Unies ont proclamé la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024). L’UNESCO y contribue à travers ses programmes éducatifs, culturels et scientifiques, pour promouvoir la contribution des personnes d’ascendance africaine à la construction des sociétés modernes et garantir l’égale dignité de tous les êtres humains, sans distinction aucune. »
Les autres dates commémoratives
♦ 21 mars, Journée internationale pour l’Élimination de la Discrimination raciale
♦ 25 mars, Journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique
♦ 2 décembre, Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage
♦ 16 novembre, Journée Internationale de la Tolérance
♦ 27 janvier, Journée internationale de Commémoration des Victimes de l’Holocauste
♦ 20 février, Journée mondiale de la Justice sociale
♦ 28 octobre, Journée internationale de la Langue & de la Culture créoles
♦ 2015-2024, décennie Internationale des Personnes de Descendance Africaine : Considération, Justice & développement
♦ 2004, Année internationale de Commémoration de la Lutte contre l’Esclavage et de son Abolition
Au GODF, la fraternité
« Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ». C’est par cette phrase inspirée d’Antoine de Saint-Exupéry qui n’était pas franc-maçon (in « Lettre à un otage »,
1943), que le visiteur est accueilli au Grand Orient de France à Paris. Finalement, c’est « Apprendre sur soi, apprendre de l’autre et de sa différence, dans un idéal collectif républicain ».
Rappelons que dans l’Article 1er de sa Constitution, le Grand Orient de France affirme : « La Franc-Maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité […] La franc-maçonnerie a pour principes la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience. Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. Elle attache une importance fondamentale à la laïcité. […] »
Pour rappel, « La franc-maçonnerie travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité ».
À la GLNF, paix, amour et fraternité mais aussi aide et entraide
Quelques éléments de réflexion, tout d’abord dans les Constitutions (source Règlement Général, Principes Fondateurs, Statuts Civils, Règlement Intérieur, avril 2014)
« … La Franc-Maçonnerie est une libre association d’hommes indépendants, ne relevant que de leur conscience, qui s’engagent à mettre en pratique un idéal de paix, d’amour et de fraternité. […] Ils apprennent dans les Loges à aimer la Patrie, à se soumettre aux lois et à respecter les autorités constituées, à considérer le travail comme un devoir essentiel de l’être humain qu’il fortifie et rend meilleur ; à se souvenir qu’un Franc-Maçon doit sans cesse aider et protéger ses Frères, dans l’honneur, même au péril de sa vie ; à conserver, envers et contre tout, le calme, la réflexion, en un mot, la complète maîtrise de soi, quelles que soient les circonstances… »
– Dans la Règle en douze points, dont le texte fut successivement approuvé à l’unanimité, le vendredi 6 décembre 1968, lors de la séance de la Commission des Affaires Intérieures – Administration et Gérance, puis, le samedi 7 décembre 1968. Parce que le Franc-Maçon de la GLNF est soumis au strict respect de l’observance de cette Règle, rappelons simplement trois de ces douze points :
« 3- La Franc-Maçonnerie est un Ordre auquel ne peuvent appartenir que des hommes libres et respectables, qui s’engagent à mettre en pratique un idéal de paix, d’amour et de fraternité.
4- La Franc-Maçonnerie vise ainsi, par le perfectionnement moral de ses membres, à celui de l’Humanité toute entière. »
« 12- Les Francs-Maçons se doivent mutuellement, dans l’honneur, aide et protection fraternelle, même au péril de leur vie. »
– Dans les obligations du Franc-Maçon :
« … Ils s’engagent à respecter la Règle en Douze Points. Celle-ci, fixée constitutionnellement par l’obédience, se réfère aux Anciens Devoirs, Landmarks et Usages de l’Ordre qui sont à la base de toutes les Grandes Loges Régulières, lesquelles se reconnaissent entre elles comme telles. Ils s’engagent également à aimer leurs Frères, à les secourir et à leur venir en aide.
Les Francs-Maçons reconnaissent que tous les hommes, quelle que soit la différence de leurs talents, de leur position sociale, de leurs racines ou de leur religion, sont nés avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Il est de leur devoir d’entretenir et de fortifier, parmi eux d’abord puis parmi les autres hommes, des sentiments de fraternité et d’égalité… »
Sources : http://www.journee-mondiale.com/
http://www.esclavage-memoire.com/
– Grand Orient de France, « Le Grand Orient de France en 7 points »
– Grande Loge Nationale Française, Règlement Général, Principes Fondateurs, Statuts Civils, Règlement Intérieur, 2014