mer 24 avril 2024 - 01:04

Le parcours initiatique d’un Apprenti : L’Air

De notre confrère italien expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano

L’air représente le mental supérieur, la condition mercurielle, pour ainsi dire, celle qui dans le caducée hermétique est symbolisée par les deux ailes blanches qui précèdent son apogée, c’est-à-dire la liberté intellectuelle qui précède la liberté spirituelle. Symboliquement, c’est à travers cet élément que toutes les facultés de l’esprit, de la pensée, de la mémoire, de la fantaisie, de la créativité se développent. Il est considéré comme un élément actif, comme le feu.

Il est partout : dans le ciel, dans la terre, dans l’eau, mais étant un symbole d’élévation il est avant tout lié au ciel.

Dans les dessins d’enfants, par exemple, le ciel est toujours représenté par une fine bande bleue placée dans la partie supérieure de la feuille, soulignant ainsi son aspect supérieur ; lorsque naîtra la conscience de l’élément Air, donc de quelque chose qui nous entoure, la bande bleue s’étendra jusqu’à remplir toute la feuille, jusqu’à la pelouse.

Chez les peuples d’Asie, Américains, Grecs et Africains, se révèle le mythe du mariage entre le ciel et la terre, de l’union duquel naît l’homme. Selon les Égyptiens, leur union a engendré Rà, le dieu solaire.

La vue d’un ciel procure des impressions profondes proches des sensations : émerveillement et contemplation, se perdre et se refléter dans le royaume de l’air bleu, là où l’imagination trouve sa jouissance, effaçant paradoxalement les images !

Dans les temps anciens, on croyait que les cieux étaient composés d’éther, une substance transparente et impondérable qui propageait l’énergie de l’univers. J’insiste sur le pluriel, les cieux, car les traditions anciennes en comprennent plus d’un, pour les couches ou plans de transformations.

Lorsque la lumière commence à disparaître il est facile de retrouver une légère mélancolie qui éveille la sensibilité distraite par les occupations quotidiennes, jusqu’à ce qu’elle devienne une émotion forte devant le spectacle du mariage du Feu et de l’Air : le coucher du soleil, où l’air, élément de Imaginaire par excellence, invisible tout au long de la journée, il se montre enfin, s’habillant de couleurs toujours changeantes, comme sur les cartes postales, autrefois reçues, reproduisant les couchers de soleil.

C’est le désir de communiquer l’émotion vécue dans laquelle la sphère rationnelle se dissout, tandis que l’irrationnel, désormais léger comme l’air, vibre dans l’espace coloré.

Sans la lumière et la chaleur du soleil l’air devient presque tangible, il vient se rencontrer frais et piquant, stimulant tous les sens, jusqu’à ce que la nuit étoilée kidnappe tout l’être, à commencer par la vue, car jamais comme dans ces moments-là il n’y a un sensation d’être dans l’espace. L’air du couchant représente le devenir continu, tandis que celui de la nuit invite à l’immobilité, au silence solennel, comme le mouvement très lent des planètes apparaît solennel.

En franc-maçonnerie, l’Air représente le troisième voyage, l’emblème de la vie humaine, fait de passions, d’obstacles, de difficultés, représenté par les irrégularités du chemin emprunté par le destinataire et par le bruit fait tout autour du profane, la phase post-adolescente chez qui la “découverte” de sa propre sensualité est d’une grande importance. Une sensualité qui cette fois se projette cependant dans le désir de possession, dans la recherche de soi dans la retenue, la retenue de ses choses, dans la possession d’idoles, de modèles et de valeurs.

Alors que dans le parcours précédent le profane se concentrait sur la concomitance de petits choix tirés de l’instinct et de la raison, s’ouvre maintenant la période des grands choix, ceux de l’intellect qui impliquent des sentiments.

Cela marque l’émergence de l’homme psychique, bâtisseur d’idées qui évoluent grâce à la logique, à la capacité d’analyse, au sens critique et à l’intuition.

Ces “outils”, ainsi que d’autres, feront de lui un Constructeur d’idées, des “ponts” à travers lesquels il atteindra une plus grande perception de lui-même, élargissant sa conscience d’être et construisant progressivement de nouveaux plans mentaux, jusqu’à ce qu’il s’élève à cet intérieur sommet que certains appellent Pure Reason.

Le néophyte, entrant en contact avec l’élément air, symbole des idées du monde intermédiaire, se retrouve au stade où il perçoit mais n’apprend toujours pas. C’est le lieu de l’esprit et de la psyché, de ce qui est inhérent et caché à l’homme. Dans ce Voyage, il doit se heurter aux idées opposées et différentes de ses semblables, mais aussi aux doutes qui l’étreignent. Ce ne sera qu’avec le travail de discernement qu’il pourra trouver le chemin, le chemin sans se perdre dans le Chaos, dans la dualité et dans l’opposition.

L’effet de l’élément Air est d’alléger le matériau et de créer un espace entre motte et motte, de sorte que la terre devient suffisamment molle et friable pour accueillir la graine. Le vent dessèche la terre et soulève la poussière. Alors que l’eau érode et lisse la surface, et ne montre donc pas ce que la terre cache, le vent balaie les excès et révèle les secrets cachés, montrant la nature vivante des choses.

Avec l’élément d’air intégré à la terre que nous sommes, il y a plus d’espace entre une cellule et une autre dans notre corps, les muscles sont plus détendus et mous et il est plus facile pour un corps non contracté de nous montrer ce qu’il y a à l’intérieur de notre corps.

L’air, cependant, est moins contrôlable que l’eau, qui peut être retenue par des barrages. Il peut s’agir d’une légère brise, mais aussi d’un ouragan impétueux et parfois destructeur, mais surtout… incontrôlable.

Si dans l’initiation de l’eau nous sommes devenus plus rêveurs, amenés à être émus, à aimer, dans l’initiation de l’air il y a la perte de contrôle et il faut abandonner et laisser arriver ce qui arrive.

Le passage de la terre « dure » à la terre « molle » se fait par chauffage : de l’eau froide-humide on passe à l’air chaud-humide. Et cela augmente notre énergie, c’est un vent qui claque les portes, on s’émeut dans les fondations. La chaleur nous amène à être de grands amateurs, des gens en mouvement, plus performants, plus vivants, avec plus d’enthousiasme ; mais si nous n’intégrons pas cet élément à la terre, l’augmentation de la chaleur devient de la nervosité, de l’anxiété, de la colère. C’est à nous de savoir comment gérer cela.

Avec l’élément air, nous entrons dans une plus grande liberté de vie et la vie se caractérise par une sensation de légèreté ; le vent nous émeut davantage, c’est une dimension plus subtile ; nous affrontons tout de manière plus sereine car nous avons nettoyé les déchets précédents. C’était aussi le cas avant, mais maintenant il y a une plus grande connexion avec le ciel : vous devenez plus imaginatif.

La synchronicité s’active : je pense à une personne et je la rencontre, j’imagine et ça arrive, je me pose une question et la vie me répond. Parce qu’ils sont plus en phase avec l’élément de l’univers, les réponses viennent plus rapidement et la connexion est plus facile.

Nous sommes imprégnés d’un plus grand sens du sacré : les choses que les autres ne voient pas nous agacent beaucoup plus, comme s’il s’agissait d’un manque de respect envers l’Univers, alors nous ne nous sentons plus à l’aise dans certaines situations.

L’initiation à l’air est importante sur notre chemin vers la purification. La légèreté qui nous fait aller au-delà de notre contrôle est belle, mais elle nous fait nous sentir perdus car nous sommes habitués à une maîtrise de soi que nous ne pouvons plus faire.

La vertu qui nous permet d’harmoniser l’élément Air est la Prudence . Chaque action part d’un mouvement respiratoire qui, si nous en sommes conscients, met notre action en dialogue avec l’Univers et, à ce titre, devient un acte sacré.

Si je ne fais que dans une relation avec Celui qui me fait revenir, quand je ne comprends pas, jusqu’à ce que je comprenne, et que j’en sois conscient, comment puis-je me plaindre de ce qui se passe ? Ce que j’ai semé et ce que j’ai récolté.

La prudence nous aide donc à regarder où nous en sommes et quel est notre but, un double regard, celui de ceux qui savent que ce qu’ils vivent maintenant est le résultat de leur expérience antérieure et que s’ils veulent être le créateur de le monde, leur monde, peut intervenir, dans le présent, pour modifier son avenir et son passé.

C’est aussi le double regard de quelqu’un qui a activé le double observateur et parvient à se regarder, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de lui-même. C’est le passage à un niveau de conscience qui nous permet d’être à l’intérieur et à l’extérieur du temps, à l’intérieur et à l’extérieur de l’espace.

Lire le 1er épisode sur l’Eau : https://450.fm/2022/07/10/le-parcours-initiatique-dun-apprenti-eau
Lire le 2è épisode sur la Terre : https://450.fm/2022/07/11/le-parcours-initiatique-dun-apprenti-la-terre

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