mar 19 mars 2024 - 04:03

L’ode au féminisme des Francs-maçonnes

De notre confrère jhm.fr

Culture. Ce vendredi 24 juin, une trentaine de personnes se sont réunies à l’espace Bouchardon pour une conférence sur les femmes franc-maçonnes.

« Chacune d’entre nous, qui que nous soyons, résulte de l’histoire de toutes les femmes », soutient au début de la conférence Marie-Thérèse Besson, ancienne Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, première obédience (regroupement de loges maçonniques, ndlr) féminine du monde.

Ce vendredi 24 juin, cette sage-femme franc-maçonne était l’invitée de la loge (petit groupe de membres de la franc-maçonnerie au niveau local, ndlr) féminine de Chaumont. Elle a animé pendant plus d’une heure une conférence sur “La Franc-Maçonnerie Féminine : de la naissance au développement international”. Dans la salle, se trouvait une trentaine de personnes. En grande majorité des femmes, des francs-maçons, mais aussi des “profanes”, terme désignant les personnes n’appartenant pas à la maçonnerie. franc-maçonnes

Aurélie Dupont*, 21 ans, venue accompagnée de sa sœur de 25 ans et de sa mère, fait partie de ces personnes non-initiées. « Un membre de ma famille était franc-maçon. Je voulais en savoir un peu plus, déconstruire les idées reçues. J’ai été agréablement surprise. Je ne pensais pas que c’était si philosophique. Ça a l’air intéressant de discuter avec ces personnes. »

« Se forger une véritable parole de femme »

Les participants ont écouté l’histoire des femmes depuis le XVIIe siècle comptée par Marie-Thérèse Besson. A cette date, « l’infériorité intellectuelle des femmes était un fait étayé », explique l’ancienne Grande Maîtresse. Puis les mœurs ont évolué, notamment avec l’arrivée de femmes issues de milieux privilégiés aspirant à l’éducation.

Les premières femmes font leur entrée dans la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle. Néanmoins, les loges étant dépendantes de celles des hommes, tout se passait sous leur tutelle. « On y enseignait la vertu et l’obéissance », pointe Marie-Thérèse Besson. Une approche éloignée des débats philosophiques et de société actuels. Pour que ces derniers arrivent, il a fallu attendre 1945 et la création d’une obédience maçonnique exclusivement féminine.

« Il a fallu un long temps pour l’émancipation des femmes. Un temps qui n’est peut-être pas encore clos », constate l’ancienne Grande Maîtresse. Avec la création de la Grande Loge Féminine de France « vient l’idée de revendiquer une identité féminine en prônant la différence », explique Marie-Thérèse Besson. Ainsi, l’obédience vise notamment à « se forger une véritable parole de femme ».

Cette volonté se concrétise dans un monde qui reste néanmoins influencé par le patriarcat. Cette domination des hommes, parfois inconsciente, s’est d’ailleurs illustrée à la conférence. Alors que le public était composé aux trois quarts de femmes et que le sujet les concernait, uniquement des hommes ont posé des questions lors du temps d’échange de fin de conférence. Une répartition du temps de parole inégale souvent pointée par les mouvements féministes.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

*Le nom a été changé.

« Pourquoi pas moi ? »

« Aujourd’hui, notre but est de faire connaître la franc-maçonnerie féminine et la loge de Chaumont », indique Catherine Boussard, la présidente de l’association Le cercle philosophique féminin chaumontais. Elle poursuit : « On dit tellement de choses sur la franc-maçonnerie, on veut démystifier ».

Derrière des images – fausses – de sectes, les loges franc-maçonnes sont avant tout des lieux d’échanges. Les sujets de réflexion varient : femmes migrantes et intégration, femmes et politique, statut des athées ou encore intelligence artificielle. Ils sont ensuite synthétisés à la Grande Loge Féminine de France qui réalise des rapports remis au gouvernement ou à l’Union européenne.

Si ce point peut donner une impression intellectuelle et élitise, il n’en est rien. « La richesse d’une loge tient dans la diversité d’âge et de milieux sociaux », soutient Catherine Boussard. A titre personnel, elle a hésité avant d’entrer dans une loge. Un jour, elle a sauté le pas. Elle s’est dit : « Pourquoi pas moi ? » Aujourd’hui, elle invite toutes celles le souhaitant à se joindre à la loge qu’elle préside.

1 COMMENTAIRE

  1. Souvent de Gisèle Faivre Femme de COEUR qui m’a montré le chemin et soutenu dans les épreuves
    Je pensé toujours à elle🌹🌹🌹♥️♥️♥️🥰

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La Grande Loge Féminine de France a été créée en 1945, elle compte aujourd’hui près de 14.000 sœurs membres de 504 loges réparties en France métropolitaine mais aussi en Outre-Mer, dans l’Océan indien, le Moyen Orient et les continents africain et européen. Depuis Juin 2021 elle est présidée par Catherine LYAUTEY. Voilà plus de 75 ans, que la Grande Loge Féminine de France permet l’émancipation, le perfectionnement et l’autonomie des femmes qui se rassemblent autour des valeurs de la République : Liberté, Égalité, Fraternité. Les femmes qui rejoignent la Grande Loge Féminine de France s’engagent sur un chemin philosophique et spirituel intime, dans une démarche humaniste. Elles contribuent à la construction d'une société fondée sur des valeurs de liberté, de tolérance, de respect de l’autre et de soi-même, qui repose sur le pilier laïcité de notre République.

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