Le 1er mai est traditionnellement l’occasion de rassemblements et de défilés populaires. Mais que commémore-t-on exactement et depuis quand ? Petit retour historique sur les origines de cette célébration et sur ses symboles.
Le 1er mai, il est coutume d’offrir un brin de muguet
Pour les personnes que l’on aime et afin de leur porter bonheur, il est d’usage d’offrir un brin de muguet. Nous vous invitons à découvrir l’origine de cette fleur odorante, son histoire, ses mythes et légendes ainsi que sa symbolique.
Le muguet, son origine
Le nom du muguet est-il « Lillium convallium », « Convallaria majalis » ou muguet de mai ? Bonne nouvelle : tout est possible. Le nom latin était « Lillium convallium » mais désormais, c’est « Convallaria majalis ». « Convallis » signifie vallée et « majalis » du mois de mai. Ces ravissantes petites fleurs font partie des « Liliaceae », ce qui explique son nom anglais et néerlandais de « petit lis des vallées » (lily of the valley, lelietje-der-dalen).
Le muguet de mai n’a pas eu à faire un long voyage car il est originaire d’Europe. Une Europe un peu lointaine, c’est vrai : Caucase et Sibérie occidentale. Dans les jardins des châteaux et domaines de jadis, la présence de ces fleurs odorantes était impérative. Pour d’autres, il est originaire du Japon.
Le muguet, mythes et légendes
Le muguet fleurit quand vient le printemps. Il a donc été depuis l’Antiquité une plante idéale pour célébrer la nouvelle saison, les beaux jours qui reviennent et pour attirer les bonnes grâces pour de futures bonnes récoltes.
Jadis, le « Convallaria majalis », était considéré comme une plante magique hypocrite associée à la magie.
La légende grecque veut que le muguet fût créé par Apollon, dieu du mont Parnasse, pour en tapisser le sol, afin que ses neuf muses ne s’abîment pas les pieds.
Les Romains célébraient au début du mois de mai les Florales, en l’honneur de Flora, la déesse des fleurs.
Le brin de muguet, porte-bonheur a souvent été associé à la Madone, les larmes versées par la Vierge Marie au pied de la croix auraient donné naissance aux fleurs de muguet en forme de clochettes blanches. Toutefois, ses baies rouges contiennent un puissant bouillon d’onze heures.
La déesse mère nordique, célébrée à l’équinoxe de printemps, était associée au muguet. Des « mâts de Mai », ou bien des « arbres de Mai », étaient parfois utilisés dans le cadre des festivités Beltaine, une des quatre fêtes religieuses majeures, déjà mentionnées dans les textes mythologiques irlandais.
Le muguet, sa symbolique
Cette petite fleur est symbole de pureté absolue, de délicatesse, de fragilité, d’honnêteté et de discrétion. Bref, la vie ! Le plus important est qu’elle symbolise également le bonheur. Cette signification particulière la rend tout de suite importante et en fait le bouquet idéal à offrir à celui ou celle que l’on apprécie le 1er mai.
Le muguet, son histoire et sa coutume datant de la Renaissance
Si on s’offrait déjà du muguet en signe d’amour au Moyen-âge, la tradition d’en offrir le 1er mai remonterait à la Renaissance. En 1560, le roi Charles IX (1550-1574), alors en visite dans la Drôme, se serait vu offrir un brin de muguet par le chevalier Louis de Girard de Maisonforte. Touché par ce geste, le monarque aurait perpétué la tradition en offrant du muguet aux dames de la cour à chaque printemps en guise de porte-bonheur.
Le muguet, porte-bonheur de Felix Mayol
Puis le muguet revient au goût du jour en 1895. Le 1er mai de cette année, le chanteur toulonnais Felix Mayol (1872-1941), auteur de « Viens Poupoule », débarque à Paris. Son amie Jenny Cook, lui offre alors un bouquet de muguet dont il porte quelques brins à sa boutonnière le soir même, pour sa première sur la scène du « Concert parisien ». Le spectacle étant un triomphe, le chanteur ne se sépare plus de ce muguet porte-bonheur et en fait même son emblème. Très influent à l’époque, il aurait relancé la tradition.
Le muguet, emblème de Dior
La mode a également joué un rôle. Le 1er mai 1900, lors d’une fête organisée par les plus grands couturiers parisiens, toutes les femmes reçurent un brin de muguet.
Séduites par l’idée, les couturières en offrirent depuis chaque année à leurs clientes. Christian Dior (1905-1957) en fit même l’emblème de sa maison de haute couture.
Le muguet remplace l’églantine
Mais ce n’est que sous l’occupation, au XXe siècle, que cette fleur est associée à la Fête du travail. Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme la « fête du Travail et de la concorde sociale ». L’églantine rouge, symbole de la journée internationale des travailleurs 1891 et associée à la gauche, est alors remplacée par le muguet.
Le 1er mai et les Francs-Maçons
Sauf crise sanitaire, chaque année, à l’initiative du Grand Orient de France, afin de rendre hommage aux Martyrs de La Commune, les Francs-Maçons se réunissent au cimetière du Père-Lachaise. Hommage aussi à tous ceux qui se sont engagés pour que l’idéal de Liberté, d’Égalité et de Fraternité soit bien plus qu’une devise inscrite sur le fronton des édifices publics.
Un rendez-vous désormais traditionnel. Un rassemblement commémoratif fixé à 10 heures à l’entrée principale du cimetière du Père Lachaise, boulevard Ménilmontant à Paris. Le cortège, le Grand Maître, Président du Conseil de l’Ordre du GODF, accompagné de dignitaires d’Obédiences amies et d’une délégation du Conseil de l’Ordre, déposera une gerbe au pied du Mur des Fédérés. Après les discours des Dignitaires et du Grand Maître, sera entonné, à côté de la tombe de Jean-Baptiste Clément (1836-1903) face au mur, « Le Temps des cerises », hymne de la Commune que sifflaient les communards sur les barricades.
La Commune de Paris est le nom donné au mouvement révolutionnaire et au gouvernement insurrectionnel qui fut mis en place dans la capitale entre le 18 mars et le 28 mai 1871. A l’occasion du 150e anniversaire des événements, la mairie de Paris a prévu plusieurs manifestations culturelle.
L’après-midi, la Grande Loge Féminine de France et sa Commission Nationale d’Histoire et de Recherche Maçonnique, organise, depuis 2012 et à l’initiative de notre très chère Sœur Denise Oberlin, Grande Maîtresse de 2009 à 2012, une cérémonie en hommage à Louise Michel (1830-1905)
– initiée le 13 septembre 1904 au sein de la Loge « La Philosophie sociale » n° 3 de la Grande Loge Symbolique Ecossaise (GLSE) -, à 15 heures au cimetière de Levallois-Perret. Toutes les Sœurs et tous les Frères des Obédiences amies sont invités.
Sources : sudouest.fr ; Muguet de mai – fr.wikipedia.org ; JDD ; site vie-publique.fr
Le Temps des cerises, qui est simplement une chanson d’amour, a été composée 5 ans après les événements de la Commune et n’a donc jamais été sifflée sur barricades. Encore une légende…
Entièrement d’accord mon cher Roger.
« Le temps des cerises » est une jolie et mélancolique chanson d’amour… composée par Jean-Baptiste Clément en 1866, dans une auberge de l’Oise !
Mais, comme tu le sais « Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende » – citation tirée du film N & B de John Ford sorti en 1962 « The Man Who Shot Liberty Valance »…