jeu 25 avril 2024 - 07:04

3 maçons, dont un monarchiste, pour le chant de la République

De notre confrère argentin urgente24.com

Un Franc-maçon commanda l’Hymne, un franc-maçon le composa et à la franc-maçonnerie il fut dédié : République et histoire cachée de La Marseillaise.

Alors que la Révolution française se poursuivait, les monarchies européennes craignaient que la ferveur révolutionnaire ne se propage dans leurs pays. La République n’était pas la bienvenue car elle mettait en péril toutes les maisons royales. Il fallait envahir la France, gagner Paris et réinstaller le monarque.

La coalition faisait tous les efforts utiles pour arrêter la Révolution, ou du moins la limiter à la France. 2 armées de la Coalition (Autriche + Prusse) envahissent le pays par le Nord.

Le 25/04/1792 , le baron Philippe-Frédéric de Dietrich, maire de Strasbourg, et vénérable maître de la loge maçonnique locale, demande à son hôte, Le Frère Claude Joseph Rouget de Lisle, de composer une chanson qui réunirait « L’unité des soldats venus de partout pour défendre leur patrie menacée ».

Cette nuit-là, Rouget de Lisle composa le Chant de guerre pour l’Armée du Rhin.

Strasbourg elle-même fut attaquée quelques jours plus tard. Mais en septembre, se déroula la bataille de Valmy : les généraux François Kellermann et Charles Dumouriez battirent les troupes prussiennes commandées par Charles Guillaume Ferdinand, duc de Brunswick-Lunebourg, prince de Brunswick-Wolfenbüttel , alors qu’elles tentaient d’entrer dans Paris.

Dietrich fut guillotiné en 1793 pendant le règne de la Terreur, exemple de l’inacceptabilité des États « d’exception » et de leurs comités fascistes de salut public qui laissent le pouvoir à Maximilien Robespierre au pouvoir.

L’époque

En France en 1789, la moitié des hommes et plus de 70 % des femmes ne savaient pas lire : les chansons, outil culturel de tradition orale, étaient des mécanismes de transmission d’idées, de slogans et de propositions.

Entre 1789 et 1800, près de 200 hymnes et plus de 2 000 chansons populaires à contenu politique furent dénombrées dans cette France.

Alors que les hymnes étaient commandés par les autorités pour des cérémonies officielles (chœurs, chants funéraires, odes), les chants avaient un caractère populaire.

Il y avait des auteurs, des “chansonniers”, qui chantaient et vendaient leurs compositions (ou celles d’autres) dans les lieux les plus fréquentés de Paris, comme le Pont Neuf, le Palais Royal ou les Champs-Elysées. D’autres avaient simplement conçu une parole qui pourrait être chantée sur un air familier (d’une opérette, d’un vaudeville ou d’une chanson folklorique). Ces « paroliers » étaient presque toujours anonymes.

La Révolution traversait une phase dramatique : l’hostilité intérieure contre Louis XVI avait alarmé les monarchies absolutistes européennes, et en août 1791 l’empereur Léopold II et le roi de Prusse lancèrent un ultimatum à l’Assemblée nationale. Le 20/04/1792, l’Assemblée nationale approuva la déclaration de guerre à l’Autriche.

Le maire de Strasbourg, en commandant l’hymne 4 jours après la déclaration de guerre, voulu remonter le moral des volontaires. Le chœur devait dire : « Aux armes, citoyens ! , comme les annonces collées sur les murs de la ville qui invitaient les hommes adultes à s’enrôler.

Paroles et musique d'un hymne immortel.

Paroles et musique d’un hymne immortel.

La mélodie

Claude Joseph Rouget de Lisle était militaire et à 24 ans, après avoir obtenu sa promotion d’officier, il entra chez « Les Frères discrets » , une loge maçonnique à Charleville, chef-lieu du département des Ardennes, sur les rives de la Meuse.

Rouget de Lisle n’était pas connu comme poète mais comme ingénieur et devint capitaine.

Mais le plus important, c’est qu’il n’était pas républicain et qu’il ne voulait pas l’être. Mesdames et messieurs : l’auteur de La Marseillaise était un admirateur de la monarchie. Il refusa de prêter le serment d’allégeance à la Constitution républicaine.

Il savait que la France était bien plus que cette Révolution anarchique qui demandait à l’Empire de Napoléon Bonaparte de la discipliner.

Rouget de Lisle est déposé et emprisonné en 1793. Les soldats républicains chantèrent l’hymne de sa création, alors qu’il souffrait dans un cachot d’être monarchiste. Paradoxe s’il y en est un !

Conclusion : il écrivit son hymne parce qu’il était nationaliste, et qu’il n’était pas nécessaire d’être républicain pour être patriote.

Rouget de Lisle n’a été sauvé de la guillotine que parce que la réaction thermidorienne venait de se produire : Robespierre était enfin mort et le club des Jacobins fut dissous et les « sans-culottes » disparurent !

L’hymne

L’auteur nomma sa composition « Chant de guerre pour l’Armée du Rhin ».

Il respecta la légende de l’affiche avec la proclamation « Aux armes, citoyens ! (Citoyens, aux armes !) et dédia sa création au maréchal Nicolas Luckner, un autre franc-maçon, mais d’origine bavaroise au service de la France celui-là. L’histoire de « La Marseillaise » s’écrit donc avec 3 Francs-maçons.

La chanson s’est répandit en Alsace, avant de passer par la ville de Marseille, d’où elle rejoint ensuite Paris.

La mélodie est devenue alors l’appel à la Révolution. Elle est rebaptisé « La Marseillaise », parce qu’il avait été apporté de Marseille en mai par un jeune médecin volontaire de Montpellier, François Mireur, futur général de Napoléon, et les volontaires l’aimaient (fédérés) qui entrèrent dans Paris en l’entonnant le 30/07/1792.

Le 14/07/1795, la Convention décida que la musique et les paroles composées par le monarchiste Rouget de Lisle seraient l’Hymne de la République. Puis vint Napoléon qui l’élimina, et plus encore ses successeurs Louis XVIII et Charles X. Elle fut restaurée après la Révolution de juillet 1830. Puis elle joua un rôle moteur pendant la guerre franco-prussienne.

Plus tard, ce fut l’hymne du mouvement révolutionnaire international, en 1871, ce fut la chanson officielle de la Commune de Paris et en 1879, il fut restauré comme hymne national de la France.

Il n’y a pas de version unique, car ses paroles furent mises en musique de différentes manières et lorsqu’il fut déclaré hymne officiel, la version ne fut pas spécifiée.

Une commission, en 1887, composée de musiciens professionnels, détermina quelle serait la version officielle, après avoir revu sa ligne mélodique et son harmonisation.

Le président Valéry Giscard d’Estaing voulu revenir à une représentation plus proche des origines de l’œuvre et lui imposa un « tempo » plus lent.

Aujourd’hui, une adaptation de la version de 1887 est jouée lors de cérémonies officielles.

choquant

Laura Manzanera , dans un podcast allusif pour National Geographic, expliqua :

« En juin 1792, les partis révolutionnaires décident de rassembler à Paris une force armée de 20 000 hommes pour défendre la capitale en cas d’invasion étrangère, les soi-disant « fédérés », qui devaient être prêts pour le 14/07, c’était le parti révolutionnaire.

Un député nommé Barbaroux écrivit aux autorités de sa ville natale de Marseille pour leur demander d’envoyer 600 hommes. Munis d’un exemplaire imprimé de la chanson de Rouget de Lisle, les Marseillais, tout au long de leur voyage vers Paris, qui dura du 3 au 29 juillet, entonnèrent l’hymne dans chaque ville traversée. Une gazette de l’époque raconta qu’« ils chantent l’hymne avec beaucoup de force, et dès qu’ils agitent leurs chapeaux et leurs sabres, tous crient à la fois ‘Aux armes, citoyens !’ c’est vraiment choquant ». Ils firent entendre cet hymne de guerre dans tous les villages qu’ils traversèrent, et ces nouveaux bardes inspirèrent des sentiments civiques et belliqueux dans les campagnes.

Les Marseillais restèrent plusieurs semaines à Paris, et pendant ce temps, ils ne cessèrent de chanter l’hymne : « Ils le chantèrent souvent au Palais-Royal, et parfois dans les spectacles entre deux pièces », précise la même source. C’est alors que les Parisiens découvrirent cette musique, qu’ils appelèrent Hymne des Marseillais, et plus tard, simplement, La Marseillaise.

2 Commentaires

  1. Pour la cérémonie d’anniversaire des 30 ans de ma respectable Loge “L’Arbre de Liberté”, avec le F.: L.Z., nous avons écrit ces paroles qui furent chantées en chœur, sur l’air de la Marseillaise, par toute l’assistance :
    Allons enfants de la Fratrie -i,
    Ce jour de fête est arrivé !
    Pour rassembler nos amis-i,
    L’étendard chéri est levé, (bis)
    Retrouvons-nous dans toutes les loges
    Pour travailler nos symboles
    Ils viennent jusque dans nos âmes,
    Éclairer notre joie, notre flamme !

    À l’ordre sœurs et frères ! Formons la chaine d’union !
    Aimons, aimons,
    Que nos cœurs purs nous lient à l’unisson.

  2. Retrouvez dans le Fichier Bossu, le dossier de Claude-Joseph Rouget de Lisle, originaire de Lons-le-Saunier dans le Jura https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10000345p/f85.image
    Pour info, depuis 1994, une brasserie artisanale jurassienne lui rend hommage en offrant plusieurs bières de caractère et cervoises de garde – l’abus d’alcool est dangereux pour la santé/À consommer avec modération.

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