Né Nguyễn Xuân Bảo le 11 octobre 1926 à Huế, dans la province de Thừa Thiên-Huế (Vietnam) il était un moine bouddhiste vietnamien militant pour la paix. Il était l’un des initiateurs du bouddhisme zen en Occident les plus connus. Les autres initiateurs du bouddhisme en Occident sont master Chin Kung, Hsing Yun.
En 1942, il entre au monastère thiền de Tu Hiếu. Il est ordonné moine en 1949. Il quitte son monastère peu après pour s’installer dans un temple abandonné de Saïgon. De 1960 à 1963, il étudie les religions comparées à l’université de Princeton (États-Unis). En 1964, il fonde l’université bouddhique de Vạn Hạnh. En 1966, il s’exile en Occident. Son combat pacifique, entamé durant la guerre du Viêt Nam, lui vaudra d’être proposé par Martin Luther King pour le prix Nobel de la paix en 1967. Réfugié politique en France depuis 1972, il dirige une branche du bouddhisme thiền qui prône la pleine conscience de l’être.
Dans les années 1976 à 1978, il apporte de l’aide aux Boat-people.
Par des invitations concrètes comme la marche de la Pleine conscience, Thích Nhất Hạnh enseigne l’art de vivre pleinement et met l’accent sur la vigilance et l’attention. Il réside au centre bouddhique du village des Pruniers en Périgord, qu’il crée en 1982, avec la moniale Chân Không. Il donne également des enseignements à travers le monde.
En 2005, il retourne au Vietnam pour la première fois depuis 39 ans.
« Il avait mis à profit ses années d’exil pour populariser en Occident le concept de “pleine conscience”, notamment auprès de célébrités comme la vedette de la télévision Oprah Winfrey ou l’actrice Gwyneth Paltrow.
Il était également influent auprès de nombreux patrons des industries de la Silicon Valley, au premier rang desquels le géant Google, chez qui il avait été invité à délivrer son enseignement. »
Le 11 novembre 2014, il subit un accident vasculaire cérébral. Il sort après avoir passé plusieurs mois en convalescence à l’hôpital universitaire de l’Université Bordeaux-II. Le 11 juillet 2015, il poursuit des soins intensifs au centre médical de l’université de Californie à San Francisco. Il rentre en France le 8 janvier 2016 où il passe l’année. Il visite ensuite le village des pruniers de Thaïlande. Le 2 novembre 2018, il décide de retourner définitivement au Viêt Nam à la Pagode Tu Hieu. Il ne peut plus s’exprimer oralement, séquelles de son accident cérébral, mais peut communiquer par gestes et hochements de têtes11.
Il est décédé le 22 janvier 2022 au temple Từ Hiếu à Huế, au Vietnam, le 22 janvier 2022, à l’âge de 95 ans.
Il est auteur d’une centaine d’ouvrages et de très nombreuses vidéos d’enseignement qu’on trouve sur les réseaux.
Citations
- « Les chrétiens sont mes frères. Je ne veux pas faire d’eux de nouveaux bouddhistes. Je veux les aider à approfondir leur propre tradition. »
- « Le miracle n’est pas de marcher sur l’eau, il est de marcher sur la Terre verte dans le moment présent et d’apprécier la beauté et la paix qui sont disponibles maintenant . », in Thích Nhất Hạnh (trad. de l’anglais), La Paix en soi, la paix en marche, Paris, éditions Albin Michel, coll. « Spiritualité », 2006, 187 p. (ISBN 2-226-17290-4)
- « Il est très important de savoir écouter avec compassion. Écouter avec compassion, c’est écouter avec la volonté de soulager l’autre de sa souffrance, sans le juger ni chercher la dispute. »
Le magazine « Expartibus, la tua voce » – publication italienne en ligne – et publié par De Hermès le 26 janvier dernier dans son article intitulé « Franc-maçonnerie : Thich Nhat Hanh, celui qui n’est jamais né ne peut jamais mourir » :
« Je me rends compte que ce corps, composé des quatre éléments, n’est pas vraiment moi et qu’il ne constitue pas ma limite.
Je fais partie d’un flux de vie composé d’ancêtres spirituels et de sang, qui a coulé pendant des milliers d’années jusqu’au présent et coulera encore dans le futur, pendant des milliers d’années.
Je suis un avec mes ancêtres, je suis un avec tous les peuples et toutes les espèces, qu’ils soient en paix et en sécurité ou qu’ils souffrent et vivent dans la peur. En ce moment même, je suis présent partout sur la planète. Je suis aussi présent dans le passé et dans le futur.
La décomposition de ce corps ne m’affecte pas, tout comme la chute d’une fleur de prunier n’implique pas la mort de l’arbre. Je me vois comme une vague à la surface de l’océan : ma nature est l’eau de l’océan. Je me vois dans toutes les autres vagues et je vois toutes les autres vagues en moi. L’apparition et la disparition de la forme des vagues n’affectent pas l’océan.
Mon corps du Dharma et ma vie spirituelle ne sont pas sujets à la naissance et à la mort. Je vois ma présence avant la manifestation de mon corps et après sa désintégration. Aussi en ce moment je vois que j’existe au-delà de ce corps.
Soixante-dix, quatre-vingts ans ne sont pas la durée de ma vie : la durée de la vie, comme celle d’une feuille ou d’un bouddha, est illimitée. J’ai surmonté l’idée d’être un corps séparé des autres formes de vie dans le temps et l’espace.
Thich Nhat Hanh – Contemplation de ne pas venir et de ne pas venir »
Source : https://bit.ly/3IJBJbs
Je retiens de Thích Nhất Hạnh, parmi sa très riche bibliographie, entre autres ses trois ouvrages « La Paix, un art, une pratique – Une approche bouddhiste », « Vivre en pleine conscience – Paix et joie dans les tribulations de la vie » et « Enseignements sur l’amour ».
Je retiens cet adage « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».