ven 22 novembre 2024 - 22:11

QUEBEC : Sonder l’univers de l’occultisme

De notre confrère canadien (Québec) journaldequebec.com – Par Marie-France Bornais

Intriguée par l’univers des tarots, des voyants et des astrologues, l’écrivaine montréalaise Anne-Renée Caillé s’est plongée dans une enquête personnelle étonnante à ce sujet. Le résultat de ses trois années de recherches et de rencontres avec le monde de l’occultisme lui a fourni la matière pour écrire son nouveau roman, Voyances. Avec Anne-Renée Caillé, le passé s’entremêle avec le présent et le futur dessine ses contours.

Pendant trois ans, l’écrivaine Anne-Renée Caillé a écouté avec attention le langage rempli de symboles, de promesses et d’avertissements des cartomanciens en tout genre qu’elle a rencontrés. Elle s’est familiarisée avec les tarots et les cartes du ciel, étudiant cela de près pour démêler cet univers et mieux le comprendre. 

L’expérience s’est avérée très intéressante, comme elle l’explique en entrevue. « Au début, c’était un jeu littéraire d’écrire autour de récits de soi, par un autre que soi. Qui je suis pour ces gens ? Qu’est-ce qu’ils voient en moi ? Il y a quelque chose d’extrêmement abstrait en tout ça, un peu marginal, un peu tabou. Ceux qui n’aiment pas ça vont vraiment lever le nez sur ça, mais moi, j’y suis allée vraiment avec ouverture, amusement, curiosité et scepticisme aussi. »

Anne-Renée ajoute qu’elle a entendu des choses très diverses. « Selon l’art divinatoire, parfois c’est plus poétique, d’autres fois c’est plus technique. L’astrologie, par exemple, ça peut être un peu rebrousse-poil. Les astrologues, c’est ceux que j’ai trouvés les plus connaisseurs de leur art, les plus théoriciens. »

Elle-même, par souci d’exactitude, faisait des recherches et des vérifications de son côté. « J’ai un doctorat en littérature. Mon côté chercheur s’est activé. Je suis presque devenue un peu obsessive, par moment, pour être sûre de ce que j’allais écrire, être sûre d’avoir bien entendu. À un certain moment, pour vrai, il fallait arrêter parce que ça devient presque trop d’informations ! Ce sont vraiment des passionnés. »

Une première fois surprenante

Est-ce qu’il y en a qui ont visé juste ? « Oui ! Dès le départ. Si la première expérience avait été un peu décevante […], je ne pense pas que j’aurais fait un livre. Tout part de cette première voyance avec un tireur de cartes qui m’a dit certaines phrases. Il y avait beaucoup de choses qui étaient dites qui m’ont surprise. » « Ils m’ont donné envie de poursuivre, en sachant très bien que j’allais peut-être tomber sur des voyants moins intéressants qui allaient me donner un matériau d’écriture beaucoup moins riche. »

Anne-Renée Caillé a évalué qu’elle avait assez de motivation pour ouvrir les portes de l’inconnu et aller de l’avant dans l’écriture. Elle a beaucoup apprécié l’aventure. « Je sais que je demande au lecteur de s’intéresser à ma carte du ciel… mais je lui donne aussi quelque chose. Plus le livre avance, moins il y a de voyance des autres et plus il y a de voyance de la narratrice, Anne, qui est mon alter ego. »

  • Anne-Renée Caillé est une écrivaine montréalaise née à Rimouski.
  • Elle vit et enseigne à Kingston en Ontario depuis 2018.
  • Son premier livre, L’embaumeur, a été sélectionné aux Rendez-vous du premier roman et il est paru en anglais chez Coach House Books.

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