sam 27 juillet 2024 - 02:07

Promesse et Serment

Il faut distinguer d’entrée Promesse et Serment.

Ces deux formes d’engagement faisaient partie autrefois (dès l’enfance : promesse des communiants, des scouts) des valeurs de la tradition orale. La poignée de mains des marchands de chevaux pour sceller une transaction valait contrat. La « parole donnée » relevait du sacré (Serment vient d’ailleurs de sacramentum). On avait davantage confiance. Ne pas tenir sa parole revenait à trahir. (Promesse de Gascon, serment d’ivrogne)

Aujourd’hui, paradoxalement au temps de l’image, l’écrit s’est installé pour formaliser les promesses (Les notaires ne parlent plus de “promesse de vente” mais “d’avant-contrat”). Ce qui veut dire que l’on se fait de moins en moins confiance ! L’écrit fait loi où le langage faisait usage.

On retrouve l’antériorité et donc l’histoire très ancrée en « France », du Droit romain.  A distinguer enfin la fausse promesse (faite par ignorance) de la promesse mensongère. D’où l’importance des contrats aujourd’hui.

 A noter que les maçons ne sont pas avares de serments avec des “je le promets” et de « je le jure ». A noter encore que les serments se prêtent toujours sur un livre, généralement la Bible. Le témoin n’est pas un homme mais un livre sacré.

Rencontre de la main qui promet et du sacré…qui peut sanctionner (La superstition n’est pas loin). La promesse et le serment sont donc sous-tendus par une peur, une menace : si tu trahis, si tu es parjure, il t’arrivera ceci ou cela (excommunication, peines diverses, rejet, mort)

La définition philosophique de la promesse est classiquement : « Acte de langage performatif par lequel on s’engage à faire quelque chose devant quelqu’un ».

En ce sens, le serment du médecin (Serment d’Hippocrate) est plutôt une promesse qu’un engagement, car il n’est pas tenu à une obligation de résultat dans l’acte de soin. Son serment est d’abord une intention sincère, une volonté d’assistance.

Ce sujet est original et percutant, au sens où l’on peut suivre l’évolution humaine dans l’histoire avec promesse et serment. Il y a précisément dans la promesse (de promittere, faire aller en avant, laisser aller en avant) une idée de progression et de progrès. Sur la flèche du temps !

En cela, celui qui promet a en quelque sorte, en se projetant dans le temps, un “regard d’avance” sur le monde !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Gilbert Garibal
Gilbert Garibal
Gilbert Garibal, docteur en philosophie, psychosociologue et ancien psychanalyste en milieu hospitalier, est spécialisé dans l'écriture d'ouvrages pratiques sur le développement personnel, les faits de société et la franc-maçonnerie ( parus, entre autres, chez Marabout, Hachette, De Vecchi, Dangles, Dervy, Grancher, Numérilivre, Cosmogone), Il a écrit une trentaine d’ouvrages dont une quinzaine sur la franc-maçonnerie. Ses deux livres maçonniques récents sont : Une traversée de l’Art Royal ( Numérilivre - 2022) et La Franc-maçonnerie, une école de vie à découvrir (Cosmogone-2023).

Articles en relation avec ce sujet

Titre du document

Abonnez-vous à la Newsletter

DERNIERS ARTICLES