Court-métrage de Thierry Bourcy
Au soir de sa vie, le vieil alchimiste Paracelse reçoit un disciple…
Il sortit un sac et, de sa main droite, le renversa sur la table : en glissa un flot de pièces d’or. Paracelse, pour allumer la lampe, avait dû lui tourner le dos. Quand il se retourna, il remarqua dans sa main gauche, une rose. La rose l’inquiéta.
Il se pencha, oignit l’extrémité de ses doigts et dit :
– Tu me crois capable d’élaborer la pierre qui transmute les éléments en or. Mais ce n’est pas l’or que je cherche, et si c’est l’or qui t’intéresse, tu ne seras jamais mon disciple.
– L’or ne m’intéresse pas, répondit l’autre. Ces pièces de monnaie ne sont rien d’autre qu’une preuve de mon envie d’apprendre. Je veux que tu m’enseignes le Grand œuvre. Je veux t’accompagner sur le chemin qui mène à la Pierre.
Paracelse dit avec lenteur :
– Le chemin, c’est la Pierre. La Pierre, c’est le point de départ. Si tu ne comprends pas cela, tu n’as pas encore commencé à comprendre. Car le but est dans chacun de tes pas.
L’autre le regarda d’un air méfiant et d’une voix distincte :
– Mais, il y a un but ? Paracelse se mit à rire.
Magnifique court métrage constitué d’une suite d’aphorismes parfaitement dissimulés et finalement assemblés.
J’ai brûlé la rose dès mon 18 ème en ayant survécu sur le chemin des pas invisibles.