Être au monde, voilà bien la vocation de l’engagement maçonnique.
Nos disciplines discrètes, parce qu’intimes, mais conduites en commun, ont-elles une autre vocation que de « continuer au-dehors l’œuvre commencée dans le Temple » ? Nous utilisons volontiers le vocable d’achèvement, que nous décalquons de la notion anglaise d’achievement, au sens de réalisation, non sans nimber le mot d’un imaginaire initiatique qui cherche à unir inspiration, conception, voire mise en « œuvre », dans un idéal de perfection que nous savons humainement inaccessible, quoique constamment proféré, de sorte que l’achèvement prétendu s’accompagne d’un égal inachèvement… Voilà ce à quoi doit tous les jours s’affronter le franc-maçon, sachant que son effort est sans relâche !
Ainsi, le franc-maçon ne saurait être au monde, d’un seul et courageux orteil prenant la température du bain. Il nourrit, par son appellation même, des projets concrets de vie, visant à une harmonie collective à laquelle il ne peut, certes, utilement contribuer, sans veiller en parallèle aux conditions mêmes de son propre épanouissement. Aujourd’hui, ses responsabilités ne s’exercent pas seulement à l’égard des cercles d’humanité auxquels il appartient car, plus il mesure les ravages que produisent sur la planète ses consommations frénétiques, plus s’imposent à lui les immenses défis que lui lancent l’épuisement des ressources et la fragilité du vivant, sans compter le bouleversement des climats.
Courageuse interpellation MTCF Christian qui pose le problème de l’engagement !
Doit-on attendre que Mesdames et Messieurs les Grand-e-s Maître-sse-s quittent leur “ZDC” ?
Doit-on se résoudre à trouver ailleurs le cadre d’un engagement conscientisé ?
En un mot, la Franc-Maçonnerie est-elle aujourd’hui condamnée à se limiter à une intention de salon où les commérages donnent l’illusion ?