« Monsieur, que venez-vous chercher en Franc-maçonnerie ? »
« Je souhaite venir combler un vide spirituel…je recherche une forme de transcendance… je m’intéresse aux traditions et aux mystères, je suis attiré par les valeurs du passé … je désire découvrir le monde symbolique…je voudrais apaiser une angoisse métaphysique… la vie actuelle, trop matérialiste me déçoit… J’aspire à rencontrer d’autres personnes dans le même état d’esprit… je désire réfléchir en commun sur le devenir de la condition humaine… »
Au fil des « bandeaux » dans nos ateliers, nous avons tous entendu, et entendons encore ces véritables cris de solitude intérieure, bref, ce grand «manque» moderne. Il est exprimé de façons diverses avec les mots en vogue – en fonction même de leurs fantasmes sur notre mouvement – par les profanes qui viennent frapper à la porte du Temple.
Certes, ces frustrations sont réelles. Mais, nous entendons moins – trouble de l’instant, pudeur, et aussi culpabilité obligent ! – les candidats évoquer les tout aussi présentes « toxines mentales », silencieuses et invisibles, acquises dans notre civilisation du paraître, qui habitent plus ou moins chacun de nous, à un moment ou l’autre, et que nous devrions nous attacher à progressivement déloger…en loge, pour être mieux :
jalousie, dépit, rancœur, critique, haine, acrimonie, amertume, mesquinerie, vanité, désir de dominance, xénophobie, critique négative, etc.
Car ce sont bien ces petites et grandes lâchetés ordinaires, ces grosses boursouflures de l’ego, aspérités de nos pierres individuelles, qu’ils convient d’éliminer, pour devenir vraiment meilleurs. Avant toute prétention à la spiritualité, ce vaste programme devenu un « fourre-tout » !
Qu’indiquent en premier lieu ces peurs déguisées en mauvais sentiments, sinon l’existence de l’autre, cet autre moi, avec lequel il nous faut vivre et composer ?! Et que nous suggère précisément avant toute chose la franc-maçonnerie, sinon de descendre d’abord en nous-même, à visée du « grand inventaire » . Pour nous autonettoyer, pour nous « polir », c’est à dire nous affranchir, avant de prendre l’inévitable, l’indispensable chemin de l’autre ?!
Voilà ce qu’il faudrait d’abord venir chercher en loge !