Le communautarisme, me semble-t-il, est en train de diviser les nations. Déjà par une utilisation perverse du vocabulaire !
J’accepte mal, pour ma part, cette distinction des êtres par la négative que nous a précisément amené le communautarisme (exacerbé, j’entends), du juif et non-juif, du musulman et non-musulman, du catholique et non-catholique, du pratiquant et non-pratiquant, etc, etc. Par extension, par dérive, nous arrivons au voyant et non-voyant ! Et en quelque sorte au “communauta…risque” ! Parce qu’ainsi, on constate ce que le “non” contient de minoration voire d’annulation de l’être, qui ne serait pas dans une norme (au vrai, une supériorité) créée de toutes pièces ! Et le plus souvent, non sollicitée par les intéressés eux-mêmes, mais fabriquée par les leaders communautaristes qui entraînent leurs collègues !
On parviendrait alors à cette absurdité que si l’on n’appartient pas à un cercle communautaire aujourd’hui…on n’est rien ! Je suis un “non-quelque chose” ! Comme si nous n’étions pas tous des homo sapiens ! Et on oublie aussi dans tout çà, que, sans faire de nationalisme imbécile, nous sommes en France, d’abord et chacun, je veux dire avant tout : français ! Dans une France composée, comme un champ de fleurs, de diverses variétés ! Quelle tristesse, s’il n’y avait qu’une sorte de fleur ! Merci à Dame Nature !
Ce comportement communautariste n’est bien sûr pas nouveau. Quand j’étais jeunot, dans mon Quercy d’enfance, les autochtones avaient pour distraction le samedi soir de se constituer en bandes, à partir de leur commune d’appartenance : les “Figeac” contre les “Cahors” se repéraient à l’entrée des bals locaux et moult bières plus loin, s’affrontaient à coups de poings, voire malheureusement, de couteaux et de fourches ! Pour se réconcilier dans la semaine, civilité et travail obligent… et recommencer le samedi suivant ! J’étais consterné par ces affrontements, à la fois parce que je ne voulais pas prendre parti et parce que j’avais peur, bien sûr ! La violence ne date pas d’aujourd’hui…
La maturescence venue, je constate que le “droit à la différence”, quand il est perverti, nuit finalement à l’égalité. Dès lors je revendique le “droit à l’indifférence”. J’entends ici que je ne souhaite pas brandir de signes distinctifs et qu’on me laisse tranquille dans la masse, et dans la mesure où je ne nuis à personne. C’est à dire que l’on respecte et aide si besoin le citoyen que je suis – comme j’aiderais moi-même mon alter ego, quel qu’il soit – blanc, jaune ou noir, hétéro, homo, handicapé, ou “né ailleurs”.
Je n’aime pas non plus être « reconnu » – expression bien spécieuse – je préfère être “considéré” en tant que personne ! Encore que le mot “personne” dans son double sens positif et négatif (une curiosité de la langue française !), me fasse préférer ici le vocable “individu” !
De la sorte, me semble-t-il, considéré donc aimé, il est bon de se sentir Homme parmi les Hommes !
C’est un mot qui est devenu maléfique et on le cite comme la cause de bien des travers sociétaux. Pourtant tout être humain appartient à une communauté ; la franc-maçonnerie est elle-même une communauté , aussi bien au niveau de la loge que dans son aspect universaliste ! La société elle-même n’est-elle pas un enchevêtrement de communautés ? Que la vie communautaire débouche parfois sur des excès et le sectarisme est aussi une réalité mais faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ?
La communauté est à la base de la socialisation ; elle protège l’individu et permet d’envisager un avenir !
tout à fait, on parle aussi de communauté nationale pour parler du peuple français. L’usage du mot communauté est devenu malheureusement un terme renvoyant à ce que nous sommes trop précisément et in fine il exclut.
à tel point qu’aujourd’hui on utilise de plus en plus le terme de fraternité plutôt que de communauté maçonnique.