Cette semaine je vous propose un focus sur le temple 21, situé au 16 rue Cadet dans le 9eme. Il est dédié à la mémoire de Charles Porset (1944 – 2011). Il était historien, chercheur au CNRS, professeur de philosophie. Initié le 18 mai 1984 dans la RL Concorde et Montesquieu (GODF Orient de Bordeaux). Il a été un des reconstructeurs majeurs du rite français au GODF. Il est également connu pour avoir milité afin que les femmes puissent intégrer la maçonnerie de manière générale et dans son obédience plus particulièrement. Il est reconnu pour la qualité de ses écrits, la justesse de ses analyses et la portée de ses travaux à l’international. Il a été un rédacteur actif pour diverses revues maçonniques : Humanisme, Chroniques d’Histoire maçonnique et Joaben.
Les présentations étant faites, nous pouvons évoquer le temple en lui-même. Il est un des plus récents du bâtiment, le dernier, le 21. Nous pouvons y voir deux autocollants sur les murs, représentant deux tableaux appartenant aux collections du musée au rez-de-chaussée. Cette initiative est due à un ancien directeur du CUP, qui souhaitait améliorer ce temple et sa décoration. Les images ont été volontairement étirées et complétées par des éléments ne figurant pas sur les tableaux originaux.
Au dessus de la colonne du midi, nous contemplons une reproduction partielle d’un trumeau. Cet objet est en deux parties : une huile sur toile au dessus et un miroir en dessous. Cet élément décoratif permettait probablement de montrer l’appartenance de son propriétaire à la franc-maçonnerie. Comme l’indique le message écrit « Voilà les plaisirs ». Sans suspense l’homme nous présente ses plaisirs : la navigation avec le bateau, l’amour représenté par les oiseaux, la chasse avec le chien et la franc-maçonnerie à gauche avec le kit complet du parfait maçon. Aujourd’hui différentes copies de ce tableau existent avec des variantes, soleil ou pas, légers changements de couleurs, plus ou moins bien peints…
Au dessus de la colonne du nord, nous pouvons reconnaître cette huile sur toile présente au début de l’exposition au musée ; nous possédons très peu d’informations sur ce tableau. Il n’est pas signé. Il date vraisemblablement des années 1820/1840. Cette supposition peut être proposée dans la mesure où les 4 éléments font leur apparition dans l’initiation aux alentours de 1820/1830. Avant cette date, il n’était question que du feu et de l’eau.
Ce type de tableau est rare. Nous possédons davantage de gravures que d’huile sur toile.
Nous pouvons tracer une sorte de diagonale dans la composition du tableau : d’un côté les ténèbres, de l’autre la lumière.
La fantaisie prise par l’artiste est assez flagrante : le profane n’a pas les yeux bandés. Il est attendu avec gentillesse et bienveillance par des massues. Ça donne envie ! la présence de la femme semble assez énigmatique.
L’initiation en France à cette période prend ses sources dans le livre Cétos, de l’Abbé Terrasson. C’est comme si aujourd’hui nous nous inspirerions d’Harry Potter ou du ” Da Vinci Code ” pour créer une cérémonie. Ambiance assurée ! En effet c’était le best seller à la mode à l’époque, racontant les épreuves vécues par un homme pour devenir pharaon. Tout un programme ! Fort Boyard n’a qu’à bien se tenir !
Ce tableau reste assez énigmatique, accélérant l’accroissement majeur du nombre de FF et SS chauves, à force de s’arracher les cheveux dessus.