ven 22 novembre 2024 - 07:11

ITALIE : L’éthique du franc-maçon

De notre confrère italien expartibus.it par Rosmunda Cristiano

L’Alliance maçonnique est une association d’hommes libres, dont l’origine remonte aux guildes et confréries maçonniques du Moyen Âge.

Elle reconnaît encore aujourd’hui, comme moyens d’enseignement et lignes directrices, les prescriptions alors en vigueur et conservées dans divers documents, notamment dans « Les anciens devoirs (Old Charges) du franc-maçon de 1723 » de James Anderson, ainsi que dans les rituels qui nous ont été transmis.

Le titre des Constitutions d’Anderson se lit comme suit :

Un maçon est tenu par sa condition d’obéir à la loi morale ; et s’il comprend bien l’Art, il ne sera jamais un athée stupide ou un libertin irréligieux.

Si l’un des premiers devoirs d’un franc-maçon est d'”obéir à la loi morale” et bien d’autres références à la morale sont contenues dans les Chartes constitutives de la Franc-maçonnerie, ainsi que dans celles de bien d’autres obédiences maçonniques. Il est évident que le Frère, à ce titre, s’engage à adhérer à une conduite fondée sur la distinction consciente entre le bien et le mal qui découle d’un système de valeurs spécifique.

Dans notre tradition culturelle, les termes Éthique et Morale sont souvent considérés à tort comme synonymes.

Leurs origines étymologiques se prêtent déjà à ce malentendu : en effet, l’Éthique dérive du terme grec « ethos » , coutume, comportement, et équivaut au latin « mos » , d’où Morale.

Vers la fin des années 1700, Hegel introduit une distinction entre les deux mots.
Le philosophe allemand désigne par moralité une sphère de lois universelles qui sont présentes dans l’homme indépendamment des conditions historiques, sociales et culturelles. Il est donc universel et formel, dépourvu de contenu ; ses lois peuvent s’appliquer à n’importe quel contexte, puisqu’elles limitent l’action, pour ne pas la suggérer. Le lieu de la morale est le rapport entre personne et communauté : l’individu ne vit et n’agit pas seul et pour lui seul, mais toujours en relation avec l’environnement socio-culturel dans lequel il exerce son action.

Si la Morale se veut universelle, nécessaire, absolue et peut être définie comme le système de règles suivies dans la vie privée et publique, l’Éthique, en revanche, est un système de règles inséré dans un contexte, donc historique et fini, et cela représente quelque chose de plus externe, ce qui implique un comportement contextualisé dans la communauté.

Ayant établi l’importance de l’éthique pour le franc-maçon, il semble inévitable de se poser des questions à son sujet.

De quel système moral parlons-nous ? Existe-t-il un ensemble de règles concernant les ordres moraux déjà existants, cherchant peut-être le plus petit dénominateur commun ?

Un aspect d’un intérêt particulier est constitué par la valeur que l’éthique assume, ainsi que dans la vie quotidienne, surtout dans l’essence maçonnique. Avant d’être Initié, on est membre de la communauté à laquelle on appartient et l’Institution se reconnaît comme partie intégrante de la société dans laquelle elle opère à travers ses Loges.

Dans la conception profane de l’Éthique, les choix moraux sont analysés ou évalués de l’extérieur, impliquant souvent un jugement ou un conditionnement sur les choix d’autrui. Contrairement à cette vision, la conception maçonnique voit à concentrer et à orienter le chemin éthique et initiatique vers soi ; le cercle dans lequel se déroule ce processus est en tout cas celui où l’individu opère, ou social.

Le chemin initiatique ne vise pas la vérité et l’esprit.

Puisque le Frère vit et travaille dans le monde profane, il convient que l’Éthique maçonnique ait une base partageable et partagée de la société civile, et c’est précisément celle-ci qui détermine le heurtoir qui, ne connaissant pas toutes les implications philosophiques de l’Institution, partage ses fondements, en quelques principes essentiels, qui constitueront la plateforme de son développement dans un contexte maçonnique et qui l’accompagneront tout au long de son cheminement.

Cette pierre angulaire s’identifie aux notions d’irréprochabilité, de respectabilité et d’intégrité, implicites dans le principe de «l’homme libre et les bonnes mœurs» .

“Homme libre” qui n’est pas esclave de l’étroitesse d’esprit, des préjugés et des croyances, mais avec un esprit ouvert, tolérant, impartial, désireux de rechercher toutes les sources possibles de connaissance et de vérité, prêt à modifier les idées précédentes, à étudier et à expérimenter, désireux comme il l’est pour passer des « ténèbres à la lumière ».

De « bonnes mœurs » ou doté de qualités physiques, psychiques et spirituelles qui non seulement le mettent en harmonie avec le monde des relations dans lequel il vit et travaille, mais, plus encore, l’orientent vers le développement de l’intelligence intuitive qui lui permettra faire ce saut qualitatif d’un individu mû par l’égoïsme et l’ambition, à une personne qui entend intégrer son propre être au rythme de la Loi Universelle de l’Évolution et de l’Amour.

La présence de ces principes essentiels, qu’il faut reconnaître dans le frappement, est peut-être la seule condition pour laquelle la franc-maçonnerie, dans son esprit de profond respect d’autrui, s’érige en jugement sur l’existence ou non de préalables indispensables pour qu’elle s’approche à la porte du Temple ; comme pour évaluer si, comme prémisse à l’ébauche de la pierre brute, il existe au moins une pierre sur laquelle effectuer ce travail.

L’éthique comportementale du Franc-Maçon ne peut être qu’une référence abstraite, un rituel de paroles creuses ou une référence formelle aux Devoirs Anciens, mais doit être la marque de la manière d’agir des Frères : si les règles morales, l’éthique et les attitudes qui non conformes à l’éthique maçonnique étaient introduits dans le Temple et dans le monde extérieur, alors non seulement nous risquions de nous égarer, mais aussi les travaux rituels deviendraient vides, perdant le sens même de l’appartenance initiatique.

La Libertà e la Tolleranza sono valori comunemente accettati dall’eticità profana: la condotta massonica li ha resi dei punti cardine che reggono da sé il comportamento del Fratello, attraverso l’accettazione ed il rispetto del prossimo, delle altrui idee, nella negazione di dogmi e di regole condizionanti la propria libertà ed il proprio rispetto di individuo. Ecco come da uno spunto comune tra mondo esterno e Massoneria, quest’ultima abbia approfondito ed elaborato tali concetti elevandoli a Principi Universali del proprio comportamento e della propria scala di valori.

Le même symbolisme du monde extérieur caractérise le rituel maçonnique, utilisant des éléments qui rappellent le concept éthique de la vie latomistique, tels que le fil à plomb, les gants blancs, le tapis à carreaux du Temple, les colonnes, le tablier, ou encore le même pierre brute à équarrir, lisser et rendre cubique, grâce au sautoir et au ciseau.

Si jusqu’à présent nous avons pu trouver des éléments communs, nous devons nous demander s’il existe aussi une Éthique maçonnique qui caractérise notre alliance et qui la différencie de la société profane.

S’il s’agit d’un ensemble de valeurs qui caractérisent l’individu dans son contexte social et historique, il est soumis à une évolution constante, commune à la conception des valeurs qui jalonnent le territoire dans lequel elles se développent. Cela n’a donc aucun sens de se demander si c’est cela qui influence la société ou vice versa, cette dernière étant un système ouvert et dynamique, soumis à une transformation continue.

Si la croissance individuelle imprègne toute la conception maçonnique, alors il n’est pas possible d’affirmer l’existence d’une éthique particulière, sinon on définirait a priori un principe éthique absolu, circonscrirait un code de conduite à respecter strictement, arriverait à établir une éthique maçonnique. dogmatisme, qui, en lui-même, nous conduirait à contredire et à avilir les principes cardinaux de l’institution elle-même.

Je ne crois pas qu’il existe une éthique maçonnique caractérisée et différenciée de l’éthique sociale, je crois qu’il existe des valeurs auxquelles la franc-maçonnerie se conforme, grâce à une recherche perpétuelle de croissance et d’amélioration, dont nous ne devrions jamais être payés pour évoluer .

Il serait plus juste de parler d’une éthique du franc-maçon, c’est-à-dire d’une norme de comportement à laquelle il s’adapte et s’adapte par nature.

Ce processus individuel intérieur, joint au besoin infatigable et indéterminable de progresser, le poussera, inexorablement, sur le chemin de la perfection. Cela signifie que d’une part le chemin constant sur le chemin initiatique est déterminé et, d’autre part, la limite de l’Éthique maçonnique est également tracée, car chaque Frère aura toujours son propre filtre individuel. C’est pourquoi la Loge et la Fraternité maçonnique, la transcendance et l’usage des symboles, s’élèvent à des valeurs fondamentales.

Nous sommes conscients du caractère temporaire de notre vie et l’Ordre nous aide à concevoir chaque vérité et chaque valeur sociale avec un esprit ouvert et libre. C’est pourquoi, dans ce contexte, l’éthique est un instrument de la perception de la réalité, un moyen de sa propre croissance et de son développement spirituel et non un dogme à accepter avec insouciance et sans esprit critique.

Être franc-maçon, ce n’est pas seulement être membre d’une filiation, mais bien suivre entièrement ses chemins cognitifs, sans jamais oublier que cette appartenance est de nature initiatique et, à ce titre, requiert son propre cheminement intérieur, un effort incessant visant aussi à contrôler son propre émotivité, et d’éviter toute forme de personnalisme et de toujours utiliser la raison et l’intellect comme guide pour évaluer les actions des autres, afin de pouvoir contribuer à la construction du Temple, à la Gloire du Grand Architecte du Univers.

Dans le domaine spirituel, il travaille directement sur le caractère et la sensibilité, visant à développer la pensée et l’intuition de ses adeptes, de sorte qu’il n’impose aucune limite à la recherche de la vérité. Et c’est pour garantir cette liberté à tous qu’elle exige la Tolérance de tous.

Elle enseigne, à travers les symboles présents dans le Temple, que lorsqu’on travaille avec l’esprit, il faut se détacher du monde profane et préparer l’âme à accueillir les vérités qui surgissent peu à peu, sans préjugés.

Libre de préjugés et de superstitions, l’Initié, comme le Sage du Tarot, armé du bâton de prudence, protégé par le manteau du silence et du secret, illuminé par la lanterne de la raison, avance avec assurance et rapidité dans son devenir.

La franc-maçonnerie possède en elle tous les éléments les plus purs et les plus élevés pour la satisfaction des désirs spirituels. Les restes humains attestent de la mort de l’existence physique et conduisent à méditer sur la perpétuation du monde de la pensée : s’initier, c’est s’engager dans une toute nouvelle vie spirituelle.

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