sam 23 novembre 2024 - 00:11

ITALIE : La construction du Temple Intérieur

De notre confrère italien : expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano

Trois personnes étaient au travail sur un chantier de construction. Ils avaient la même tâche, mais lorsqu’on leur a demandé quel était leur travail, les réponses étaient différentes. “tailler des pierres” répondit le premier. “Je gagne ma vie”, répondit le second. “Je participe à la construction d’une cathédrale”, a déclaré le troisième.
Peter Schultz

Tout ce que l’homme édifie est destiné, tôt ou tard, à se détériorer au cours du temps, perdant ainsi la mémoire de celui qui avait travaillé sur ces œuvres qui semblaient défier les siècles.

Il faut donc penser un peu plus à façonner dans l’enveloppe périssable de notre corps quelque chose que nous ne toucherons certainement pas avec nos mains, qui ne se manifestera pas visiblement, mais qui sera intemporel et capable de vivre sans nous et au-delà de nous : ériger notre temple intérieur et donc notre sacralité, tout le soin et l’attention que nous consacrons à la construction matérielle.

La franc-maçonnerie enseigne comment s’élève le temple de l’esprit individuel et universel, avec une terre, un matériau, un architecte et un ouvrier qui sont une personne, lui-même, responsable de lui-même et de lui-même, qui, après avoir appris l’usage des outils doit avoir la volonté, la force et le courage de ne jamais les abandonner, car c’est un travail qui ne s’achève jamais.

Le franc-maçon oeuvre en permanence, il enlève les débris, renforce, répare, essaie d’ajouter quelque chose.

Mais ce n’est pas le supplice angoissant de Sisyphe, cela ne crée pas le sentiment d’inutilité et de frustration, puisque tout est le résultat d’un libre choix et, malgré les moments d’impasse, l’inattendu, comme dans toutes les œuvres, le franc-maçon perçoit la réalisation, dont la lente progression, qu’il sent constante, le rassure, lui donne l’idée de stabilité.

La course et l’essoufflement ne génèrent pas de structures solides ni même belles, aucun chef-d’œuvre ne s’est formé en peu de temps et seuls la machine et les moules produisent, en série et rapidement, toutes les mêmes choses, non pas des filles d’art, d’amour, de patience, mais aussi des échecs et des erreurs.

Aucun tailleur de pierre n’a vu la cathédrale achevée, mais sa pierre est là pour témoigner de la vie et de la contribution qu’il a pu donner et sans lesquelles la grande structure n’aurait pas vu le jour.

A tel point que John Ruski aimait répéter :

La meilleure reconnaissance de l’effort fourni n’est pas ce que vous en retirez, mais ce que vous devenez grâce à lui.

L’Apprenti qui écoute en silence et apprend le langage des symboles et celui de son esprit, le Compagnon qui sait déjà manier les outils et le Maître qui enseigne, contrôle, et continue d’approfondir et d’étudier, ne peuvent qu’imaginer la réalisation du grand oeuvre auquel ils vont s’attaquer.

Réfléchir à la construction de soi, n’est pas seulement le droit-devoir du franc-maçon ; il doit forger le monde environnant avec le feu de la purification et la force des idéaux.

La franc-maçonnerie l’a formé aux valeurs d’égalité, de liberté, de fraternité, du respect de la dignité de l’homme et de son environnement, la vie de tous les êtres.

Le travail dans le temple le prépare à écouter et à parler et l’amène à retracer un rythme millénaire qui ne s’arrête jamais, même pas avec la mort.

Le profane devient franc-maçon, il se transforme, il change au cours du parcours initiatique et avec lui aussi son être dans la Fraternité.

Quand dans le monde profane, il est d’usage de regarder avec méfiance tout ce qui est collectif, car on craint souvent à juste titre un nivellement et un anéantissement des personnalités individuelles, l’union des francs-maçons consiste dans la force d’un idéal commun, dans la pleine liberté que chacun doit expliquer et appliquer sa méthode, son art et son style.

L’initiation offre à tous ceux qui la reçoivent des règles et des exemples, que chacun doit développer selon ses capacités et ses aptitudes.

Alors le reflet dans le monde profane sera une œuvre aux mille facettes, un joyau taillé d’où resplendissent les couleurs qui forment la lumière qui rayonne autour de lui.

Sur cette route
il n’y a pas de commencement, pas de mouvement, pas de paix, pas de fin,
seulement du bruit sans mots et de la nourriture sans goût.

Sans tarder, sans hâte, nous
construirons le début et la fin du chemin.
(Thomas Stearns Eliot)

Autore Rosmunda Cristiano

l’Auteure Rosmunda Cristiano
Je m’appelle Rosmunda. Je vis la Vie avec Passion. J’ai un défaut : je suis un Libre Penseur. J’ai un mérite : je suis un Libre Penseur.

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