La franc-maçonnerie est née dans une taverne.
Pour les nobles de l’époque, c’était un passe-temps singulier.
De notre confrère Giorgio Enrico Cavallo de cronacaqui.it
Un toast à la bière : La Franc – maçonnerie , la plus célèbre des sociétés secrètes de tous les temps, est née de cette façon. Ce baptême singulier fût donné par un groupe de gentilhomme anglais, désireux de faire quelque chose de novateur.. Et oui : la Franc – maçonnerie est née le 24 juin 1717, jour de la Saint-Jean-Baptiste, dans la taverne Goose and Gridiron (littéralement l’Oie et le Gril), près de la cathédrale Saint-Paul , sous le règne du roi Georges Ier.
Avec l’histoire du roi Salomon, des Templiers et autres belles légendes romanesques, les francs-maçons du XVIIIe siècle ont hérité du langage symbolique des loges médiévales, ainsi que l’art du secret et de l’entraide. Cependant, ils n’appartenaient pas à la « franc-maçonnerie opérative » du passé : dans leur grande majorité, les maçons des Lumières étaient nobles et, pour eux, rejoindre la nouvelle société était une sorte de passe-temps original, un divertissement pour briser la routine de leur quotidien. Pour le dire dans le langage technique de l’époque, ces messieurs avec l’argent constituaient les frères « acceptés ».
Au cours des XVIe et XVIIe siècles, les guildes et corporations médiévales étaient en crise, faute de liquidités et de membres. Cependant, elles avaient derrière elles une histoire prestigieuse, qui remontait à plusieurs siècles. En faire partie était devenu un privilège convoité. Ainsi, les corporations en crise ont ouvert leurs portes aux nobles pour résoudre leurs problèmes économiques et humains. Le symbolisme des anciens métiers est resté, mais un souffle de mystères de plus en plus grand entrait dans les loges, tout à fait étranger à l’art ancien des maîtres bâtisseurs de cathédrales, mais très cher aux gentilshommes désoeuvrés de l’époque. Ce sont selon toute probabilité ces Maçons spéculatifs qui ont introduit les philosophies subversives dans les loges : à l’intérieur d’elles, ils trouvèrent leur “deuxième maison”. Ils constituaient un groupe d’individus passionnés par l’occultisme, l’alchimie, le spiritisme et en lutte contre l’Église. Le 24 juin 1717, avec la création de la Grande Loge de Londres, un tournant important se produisit : les loges se réunirent sous une même entité, dotée d’une Constitution qui fût rapidement adoptée pour unifier la franc-maçonnerie européenne conformément au principe de fraternité et d’égalité inspirant la Révolution française.
Rapidement, malgré les excommunications répétées des papes, la Franc-maçonnerie devient un cercle incontournable à la mode pour la noblesse du Vieux Continent. Tous les nobles aux idées plus progressistes en faisaient partie et, pour des raisons politiques, même les têtes couronnées entrèrent dans les loges, toujours pour le plaisir, bien sûr. Comme le disait d’ailleurs, Marie-Antoinette, il n’y avait rien de mal dans la Franc-maçonnerie : « on mange, on boit et ceux qui mangent et boivent dans la joie ne conspirent pas ». La Révolution française, en 1789, désavoua la reine. Mais c’est une autre histoire.
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