par Serge Toussaint, Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
Désormais, l’utilisation des sons à des fins thérapeutiques est admise par de nombreux médecins sous le nom de « sonothérapie ». D’une manière générale, cette pratique consiste à produire des sonorités à proximité d’un patient, au moyen d’instruments de musique ou d’appareils électroniques, afin d’agir par résonance sur ses cellules, ses organes et ses fonctions vitales, mais aussi sur ses processus mentaux.
Cela étant, aucun sonothérapeute sérieux ne prétendra guérir ainsi toutes les maladies dont l’être humain peut souffrir. En règle générale, la sonothérapie s’inscrit d’ailleurs dans un protocole médical dont elle n’est que l’un des éléments.
Les sons mystiques
Si l’usage des sons par la médecine est relativement récent, la vocothérapie est très ancienne, puisqu’elle était enseignée dans les Écoles de Mystères de l’Antiquité. Les Esséniens, Fraternité mystique établie à l’origine en Égypte, puis en Israël et en Grèce, où ils étaient connus sous le nom de « thérapeutes » (mot qui signifie littéralement « ceux qui prennent soin des autres »), l’utilisaient également. Spécialisés dans la guérison, ils entonnaient souvent des sons vocaux à proximité des malades, qu’ils soignaient en même temps au moyen du magnétisme, par imposition des mains. À défaut de les guérir, cette pratique permettait au moins de soulager leurs souffrances, ne serait-ce que quelque temps.
De nos jours, la vocothérapie fait parte intégrante des enseignements de l’A.M.O.R.C. Elle est fondée sur l’utilisation de sons vocaux (douze au total) ayant chacun des effets physiques, psychiques et spirituels particuliers. Certains de ces sons étaient employés jadis par les Esséniens ; d’autres sont spécifiques à la Tradition rosicrucienne et font partie de l’héritage que l’Ordre de la Rose-Croix a reçu d’un passé plus ou moins lointain. Lorsqu’ils sont entonnés correctement, sur la note qui leur est propre et en se concentrant sur leur pouvoir thérapeutique, ils produisent des vibrations qui agissent d’une manière positive sur nos cellules, nos organes et nos fonctions vitales.
La vocothérapie
Chacun s’accorde à dire que la musique exerce une influence sur l’être humain. Selon son style, son rythme et son intensité, elle excite ou apaise, rend joyeux ou triste, inspire ou “lobotise”. S’il en est ainsi, c’est parce qu’elle agit à la fois sur les plans physique, mental, émotionnel et spirituel de notre être. Étant donné que la voix humaine est en elle-même un instrument, les sons qu’elle émet ont nécessairement un effet sur nous. Parmi ces sons, et comme je l’ai expliqué précédemment, certains ont des vertus thérapeutiques. Ceux-là sont universels, de sorte qu’ils peuvent être entonnés par tout individu, quelle que soit la langue dans laquelle il s’exprime. À titre d’analogie, Aïe est celui que quasiment toute personne prononce lorsqu’elle s’est fait mal…
Est-ce à dire que la vocothérapie peut se substituer à la médecine ou à la chirurgie ? Bien sûr que non. Il faut plutôt la considérer comme un complément. C’est précisément ce que font les Rosicruciens. À ce propos, il est peut-être utile de préciser qu’environ 10 % des membres de l’A.M.O.R.C. exercent une profession médicale ou paramédicale. Ceci n’est pas vraiment nouveau, car l’Ordre de la Rose-Croix, depuis ses origines historiques au XVIIe siècle, a toujours compté des médecins éminents dans ses rangs : Robert Fludd, Jean-Baptiste van Helmont, Thomas Vaughan, William Crookes, William Harvey, Charles Littlefield… De nos jours, l’Université Rose-Croix Internationale, parrainée par l’A.M.O.R.C. depuis le début du XXe siècle, comporte une section en médecine, dont les travaux sont régulièrement publiés dans la revue Rose-Croix, accessible au public.