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La Franc-maçonnerie, souvent associée aux Illuminati, occupe une place centrale dans l’imaginaire des théories du complot, incarnant l’archétype d’une société secrète manipulant les fils du pouvoir mondial. Dans leur podcast en deux parties Le Bureau des Complots, diffusé par La Première, Peeters et Jacobs endossent le tablier pour retracer l’histoire captivante de cette fraternité multiséculaire. De ses origines mystérieuses aux rites ésotériques et à son influence politique, la franc-maçonnerie a su tisser un mythe autour de son culte du secret, alimentant encore aujourd’hui spéculations et controverses.
Une légende forgée dans les brumes du Moyen Âge

Les racines de la franc-maçonnerie plongent dans les guildes de maçons des 12e et 13e siècles, où les bâtisseurs de cathédrales, qualifiés de Compagnons, formaient les Apprentis dans des loges – des abris fonctionnels accolés aux chantiers, servant à ranger outils et à planifier travaux. Ces loges, initialement dépourvues de toute connotation secrète, se sont progressivement structurées avec des règlements codifiant le métier. Cependant, pour transcender leur statut utilitaire, certains maçons lettrés, influencés par les récits religieux, ont élaboré une histoire légendaire consignée dans les Old Charges ou Anciens Devoirs, datant de la fin du 14e siècle en Angleterre.
Ces textes affirment que la maçonnerie et la géométrie, héritées des fils de Noé post-Déluge et gravées sur des colonnes de pierre, sous-tendent des chefs-d’œuvre comme la Tour de Babel ou le Temple de Salomon. Ce récit, loin d’être un simple folklore, confère aux maçons une identité noble et sacrée, dépassant le cadre artisanal, tout en imposant des règles disciplinaires pour les ouvriers itinérants.
De l’artisanat à la spéculation philosophique

Au 16e siècle, en Écosse, émerge le terme « franc-maçon », signifiant un ouvrier libre des contraintes seigneuriales. Un « mot » secret, transmis lors d’une cérémonie d’initiation sous serment, devient alors un signe de reconnaissance réservé aux maçons qualifiés. Paradoxalement, à la fin du 16e siècle, les loges écossaises commencent à accueillir des non-maçons, comme John Boswell, notable d’Édimbourg, marquant une transition inexpliquée par les historiens. Ce phénomène s’amplifie en Angleterre avec l’entrée d’érudits et d’aristocrates, transformant la maçonnerie opérative – centrée sur la construction – en maçonnerie spéculative, un espace de réflexion philosophique et symbolique.
La naissance d’une société secrète : la Grande Loge de Londres

Le tournant décisif survient en 1717 avec la fondation de la Grande Loge de Londres, issue de la fusion de quatre loges préexistantes. Composée d’intellectuels, d’aristocrates et de bourgeois aisés, cette nouvelle entité s’éloigne des origines artisanales pour s’approprier les rituels, symboles et secrets des maçons médiévaux. En 1720, George Payne, l’un des premiers Grands Maîtres, confie au pasteur James Anderson la révision des Anciens Devoirs. Les Constitutions d’Anderson de 1723 transforment cette confrérie en une société secrète, dotée de lois propres et de rites protégés des regards extérieurs. En 1730, le Duc de Montaigu, aristocrate influent, prend la tête de la Grande Loge, inaugurant une ère où cette institution devient l’arrière-cour du pouvoir britannique. Depuis, les Grands Maîtres appartiennent à la famille royale, ancrant durablement cette tradition.
Une expansion européenne et des répercussions historiques

Au 18e siècle, la franc-maçonnerie s’implante en France et en Belgique, jouant un rôle notable dans la Révolution française et l’indépendance belge. Ces premiers pas, marqués par l’attrait des élites pour ses idéaux, posent les bases d’une influence qui perdure. Cependant, cette expansion alimente les soupçons d’un gouvernement occulte, perçu comme infiltrant institutions politiques et sphères économiques pour manipuler l’ordre établi et l’opinion publique.
Un mythe persistant
De ses origines modestes à son statut d’élite, la franc-maçonnerie a bâti un récit qui oscille entre héritage spirituel et pouvoir occulte. Si ses rituels et symboles fascinent, ils suscitent aussi répulsion, nourissant l’idée d’un réseau affairiste omniprésent. Le podcast Le Bureau des Complots invite à explorer cette dualité, décryptant comment une guilde d’artisans a évolué en une confrérie énigmatique, forgeant son propre mythe à travers les siècles.(Source : La Première, extrait du podcast Le Bureau des Complots)
Aujourd’hui , aucun historien digne de ce » titre » n’a découvert les origines de la franc maçonnerie.
Pour le moment nous ne faisons que ; spéculer… c’est le cas de le dire.