mar 22 avril 2025 - 13:04

Le Pape François et les Francs-Maçons : une danse prudente sous la voûte étoilée

Le Saint-Père, le pape François, nous a quittés ce lundi de Pâques. La rédaction a souhaité retracer le parcours du saint homme. Pendant ses 12 ans de pontificat (2013-2025), le pape François, ce jésuite argentin au sourire malicieux, a jonglé avec la Franc-maçonnerie comme un équilibriste sur un fil tendu entre tradition catholique et ouverture pastorale. L’Église et les loges, c’est une vieille histoire d’amour-haine et François n’a pas réécrit le scénario, mais il y a ajouté sa touche personnelle, entre fermeté doctrinale et clins d’œil fraternels.

Alors, mes amis, sortez vos tabliers (ou pas) et voyons ce que ce tango a donné.

Clement XII
Portrait du pape Clément XII

Une brouille vieille comme les menhirs : Depuis 1738, quand le pape Clément XII a jeté un anathème sur la Franc-maçonnerie, l’Église catholique et les loges se regardent en chiens de faïence. Pourquoi Les maçons, avec leurs rituels secrets, leur goût pour la laïcité et leur spiritualité à géométrie variable, sont jugés incompatibles avec la foi catholique ? François, fidèle à cette ligne, n’a pas fait de révolution. En 2023, il a donné son feu vert à une note du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, répondant à un évêque philippin inquiet. Verdict : un catholique en tablier maçonnique est en « état de péché grave » et peut dire adieu à la communion. Pas de quoi organiser un banquet fraternel au Vatican, donc !

Mais François, avec son style décontracté, n’a pas non plus agité l’épouvantail maçonnique comme un inquisiteur d’antan.

Le Pape François

Un dialogue, mais sans accolade fraternelle : François, c’est l’homme du dialogue, celui qui serre des mains de rabbins, d’imams et même d’athées convaincus. Alors, certains maçons ont rêvé d’un rameau d’acacia tendu vers leurs loges. En 2016, lors de l’Année de la Miséricorde, il appelait à accueillir tout le monde, ce qui a fait naître des espoirs chez les optimistes en tablier. « Et si François nous invitait à prendre un maté en Loge ? » ont pensé quelques frères. Que nenni ! En 2017, il a bloqué la nomination de Johnny Ibrahim, un diplomate libanais franc-maçon, comme ambassadeur près du Saint-Siège. Message clair : on peut discuter, mais pas au point de troquer la tiare contre une équerre.

pape François

Quelques piques bien placées : François n’a pas fait de la Franc-maçonnerie son punching-ball, mais il n’a pas mâché ses mots quand il le fallait. En 2015, à Turin, il a lâché une petite grenade en dénonçant les « lobbys maçonniques » du XIXe siècle, accusés d’avoir persécuté l’Église avec leur anticléricalisme. Une manière de rappeler que, même s’il préfère parler d’amour et d’écologie, il n’oublie pas les vieilles rancunes. Pourtant, il n’a jamais transformé les maçons en bouc émissaire, préférant se concentrer sur des combats comme la lutte contre la pauvreté ou le réchauffement climatique. Faut dire qu’entre les crises mondiales et les œufs de Pâques, il avait de quoi remplir son agenda !

Pascal Vesin

L’affaire du curé maçon : En 2013, un épisode a fait jaser jusqu’aux gargouilles de Notre-Dame. Le père Pascal Vesin, curé de Megève et membre du Grand Orient de France, s’est vu montrer la porte de son église à la demande de Rome. Ce prêtre, qui imaginait un pont entre la chaire et la Loge, a tenté le tout pour le tout en marchant de la Haute-Savoie jusqu’à Rome pour plaider sa cause. Résultat ? Une poignée de main avec un sous-secrétaire et une suspension confirmée. Pauvre Pascal, il espérait un tête-à-tête avec François, mais il a dû se contenter d’un selfie avec un garde suisse ! Cet épisode montre que François, tout ouvert qu’il soit, ne plaisante pas avec les doubles appartenances.

Les complotistes s’en mêlent : Évidemment, un pape aussi médiatique que François ne pouvait pas échapper aux théoriciens du complot. Sur les réseaux, certains l’ont accusé d’être un « franc-maçon infiltré » ou un jésuite tirant les ficelles d’un complot mondial. D’autres ont vu dans ses gestes d’ouverture (comme son dialogue avec les laïcs) des preuves de sympathies maçonniques. Pure fiction ! François, qui dénonçait régulièrement la désinformation, devait bien rigoler en lisant ces élucubrations. « Moi, en Loge ? Plutôt en train de boire un maté avec Messi ! » aurait-il pu dire.

Le Pape François et le Cardinal Zuppi. Photo: Diocèse de Bologne

Bilan d’un pontificat prudent : En 12 ans, François n’a ni serré la Franc-maçonnerie dans ses bras ni lui déclaré une guerre sainte. Il a maintenu la ligne catholique classique : pas d’adhésion possible, point barre. Mais son style pastoral, chaleureux et inclusif, a parfois donné l’impression qu’il pouvait tendre une perche. En réalité, il a préféré garder ses distances, tout en évitant de faire des maçons les méchants d’un thriller vaticanesque. Et franchement, entre réformer l’Église, sauver la planète et bénir des œufs de Pâques, il avait mieux à faire que de courir après des compas et des équerres.

Alors, mes amis, levons un verre de chouchen (ou de vin de messe) à ce pape qui a su danser sur ce fil sans tomber ! PAIX A SON AME.

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