dim 09 mars 2025 - 15:03

« Un si long hiver » de Michel Auzas-Mille : Un voyage alchimique au cœur des mystères maçonniques

Dans son dernier opus, Un si long hiver, Michel Auzas-Mille, artiste polymorphe et penseur des profondeurs ésotériques, nous convie à un périple singulier où l’alchimie et la Franc-Maçonnerie s’entrelacent dans une intrigue à la fois policière et initiatique. Publié aux Éditions Maïa, ce conte alchimique transporte le lecteur du Paris contemporain aux brumes du XIVe siècle, tissant un fil d’or entre les époques et les symboles. Pour les Frères en quête de sens, ce livre résonne comme une méditation sur la transformation intérieure, un écho aux travaux du cabinet de réflexion et aux outils du maçon.

Une énigme aux racines alchimiques

Dès les premières pages, Un si long hiver plonge dans une enquête énigmatique : un crime étrange dans les ruelles parisiennes, des indices semés comme autant de parchemins oubliés, et une quête qui dépasse le simple whodunit pour s’élever vers une exploration métaphysique. Michel Auzas-Mille, fort de ses décennies d’études sur le symbolisme, l’hermétisme et le Tarot, insuffle à son récit une dimension alchimique. Le protagoniste, un enquêteur aux allures de chercheur de vérité, se trouve confronté à des mystères qui évoquent les trois phases du Grand Œuvre : le Nigredo (l’œuvre au noir de la dissolution), l’Albedo (l’œuvre au blanc de la purification) et le Rubedo (l’œuvre au rouge de l’accomplissement).

Pour un Franc-Maçon, cette trame ne peut qu’évoquer le parcours initiatique. Le silence oppressant de l’hiver, métaphore du chaos initial, rappelle le moment où l’apprenti, les yeux bandés, doit mourir à son ancien moi. Les indices disséminés dans le récit – un sceau gravé, une rose flétrie, une lampe vacillante – sont autant de symboles maçonniques déguisés, invitant à déchiffrer le monde comme un Temple énigmatique.

Un pont entre profane et sacré

L’auteur, installé depuis plus de quarante ans dans les Alpes de Haute-Provence, puise dans son expérience d’artiste et d’écrivain pour transcender les frontières temporelles. Le XIVe siècle, époque de pestes et de secrets, devient un miroir du présent, où les personnages affrontent leurs ombres intérieures. Cette oscillation entre passé et modernité reflète la quête intemporelle du maçon : relier le visible à l’invisible, le profane au sacré. Les références alchimiques – le soufre, le mercure, le sel – s’entrelacent avec des lieux parisiens comme Notre-Dame, chargée d’une aura mystique, offrant aux initiés un terrain fertile pour méditer sur la transmutation de l’âme.

Michel Auzas-Mille ne se contente pas d’une intrigue linéaire : il sème des clés ésotériques qui parlent au cœur des Frères. Le « long hiver » du titre n’est-il pas une allusion au désert intérieur que tout maçon traverse avant de voir poindre la Lumière ? L’enquête devient alors une allégorie du travail en Loge : dénouer les fils du chaos pour révéler l’harmonie cachée.

Un appel à la fraternité et à la quête intérieure

Si le livre séduit par son suspense, il brille surtout par sa portée spirituelle. Les personnages, confrontés à des dilemmes moraux et à des vérités voilées, incarnent les vertus maçonniques : la persévérance, l’humilité, la recherche de la justice. L’un d’eux, un érudit solitaire, pourrait être vu comme un Maître discret, guidant sans imposer, tandis que l’enquêteur, novice dans cet univers, rappelle l’apprenti tâtonnant dans l’obscurité.

Pour les Francs-Maçons, Un si long hiver est une invitation à revisiter leurs propres outils. Le compas et l’équerre, le maillet et le ciseau, trouvent un écho dans les métaphores du texte : tailler la pierre brute, c’est aussi affronter les mystères de l’existence. L’alchimie, si chère à l’auteur, devient une parabole du chemin maçonnique : transformer le plomb de l’ego en or de la fraternité.

Un écrin pour l’imaginaire maçonnique

Michel Auzas-Mille, avec son style poétique et érudit, offre plus qu’un roman : il livre un grimoire moderne où chaque page murmure des vérités cachées. Les Frères y reconnaîtront des accents familiers – le silence du rituel, la puissance du symbole, l’appel à l’introspection – tout en se laissant porter par une intrigue captivante. Publié après une souscription, ce livre témoigne de la passion de l’auteur pour rendre accessible l’ésotérisme au plus grand nombre, sans jamais trahir sa profondeur.

Un si long hiver est une œuvre à lire à la lueur d’une chandelle, un voyage qui invite le maçon à méditer sur son propre hiver intérieur, à chercher la Lumière au-delà des ténèbres, et à célébrer la fraternité comme un feu qui jamais ne s’éteint. Pour les initiés comme pour les profanes, c’est une porte entrouverte sur les mystères de l’âme humaine – un appel à devenir, selon les mots d’un vieux rituel, « un cherchant en quête de vérité ».

Notes pour les lecteurs maçonniques

Ce texte s’adresse à vous, Frères, comme une planche à tracer dans l’intimité de vos réflexions. Que voyez-vous dans ce « long hiver » ? Une épreuve, une promesse, ou les deux ? Michel Auzas-Mille, par son art, nous rappelle que l’alchimie et la maçonnerie partagent un même horizon : l’élévation de l’esprit par le dépouillement de soi. À vos outils, et que la Lumière soit !

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2 Commentaires

  1. Bonjour Alice,
    Un immense merci pour votre élogieuse critique sur mon dernier ouvrage “Un si long hiver”
    Je suis déjà en contact depuis plusieurs mois, avec Franck Fouqueray, directeur des éditions LOL, pour 2 manuscrits – un essai et un roman – acceptés par le comité de lecture, et qui devraient prochainement voir le jour.
    Vous aurez donc, peut-être encore, l’occasion de me lire.
    Bien amicalement,

    Michel Auzas-Mille

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Alice Dubois
Alice Dubois
Alice Dubois pratique depuis plus de 20 ans l’art royal en mixité. Elle est très engagée dans des œuvres philanthropiques et éducatives, promouvant les valeurs de fraternité, de charité et de recherche de la vérité. Elle participe activement aux activités de sa loge et contribue au dialogue et à l’échange d’idées sur des sujets philosophiques, éthiques et spirituels. En tant que membre d’une fraternité qui transcende les frontières culturelles et nationales, elle œuvre pour le progrès de l’humanité tout en poursuivant son propre développement personnel et spirituel.

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