La comparaison entre la Franc-maçonnerie, le développement personnel et les techniques New Age peut être intéressante, mais elle nécessite de nuancer certains aspects, car ces trois domaines, bien que partageant parfois des objectifs ou des méthodes, diffèrent fondamentalement dans leur histoire, leur philosophie et leur approche. Voici une analyse pour y voir plus clair :
1. Points communs
- Recherche de sens et d’amélioration de soi : La Franc-maçonnerie, le développement personnel et les techniques New Age visent tous, à des degrés divers, à aider l’individu à se connaître mieux, à progresser sur le plan personnel ou spirituel, et à trouver un équilibre ou un épanouissement. Par exemple, la Franc-maçonnerie encourage la “parfaite maîtrise de soi” et la réflexion sur des valeurs morales, tandis que le développement personnel et le New Age mettent l’accent sur la croissance intérieure, la confiance en soi ou la connexion à l’univers.
- Symbolisme et rituels : Les trois domaines utilisent souvent des symboles, des rituels ou des pratiques spécifiques pour guider leurs membres. La Franc-maçonnerie est connue pour ses rituels initiatiques et ses symboles (compas, équerre, etc.), tandis que le New Age peut inclure des méditations, des cristaux ou des cérémonies, et le développement personnel peut s’appuyer sur des exercices pratiques ou des visualisations.
- Communauté et transmission : Chacun de ces domaines peut offrir un sentiment d’appartenance à une communauté ou un réseau. La Franc-maçonnerie repose sur des loges et la fraternité, le développement personnel sur des groupes ou des coachs, et le New Age sur des cercles spirituels ou des ateliers.
2. Différences majeures
- Origines et structure : La Franc-maçonnerie, qui remonte au XVIIIe siècle en Europe, est une institution avec des règles strictes, une hiérarchie (grades, obédiences) et une tradition ancrée dans des valeurs universelles comme la liberté, l’égalité et la fraternité. Elle ne se définit pas uniquement comme une pratique spirituelle ou thérapeutique, mais souvent suivant la pratique comme une “école de pensée” et d’action morale. En revanche, le développement personnel est souvent plus pragmatique, axé sur des objectifs concrets (carrière, bien-être, relations), et les techniques New Age, apparues principalement au XXe siècle, sont plus éclectiques, mêlant spiritualité, ésotérisme et philosophies diverses (bouddhisme, chamanisme, etc.).
- Approche du savoir : La Franc-maçonnerie repose sur une transmission orale et symbolique dans un cadre initiatique fermé, où les membres progressent par étapes (apprenti, compagnon, maître). Le développement personnel et le New Age, eux, sont souvent accessibles à tous, sans initiation formelle, et s’appuient sur des livres, des séminaires ou des pratiques individuelles. La Franc-maçonnerie insiste aussi sur le secret et l’engagement, ce qui la distingue des approches plus ouvertes du New Age ou du développement personnel.
- Objectifs et croyances : Alors que le développement personnel vise souvent une amélioration pratique et mesurable (confiance, succès), et que le New Age cherche une connexion avec des forces cosmiques ou spirituelles, la Franc-maçonnerie s’intéresse davantage à la construction d’une éthique personnelle et collective, en s’inspirant de philosophies et de traditions anciennes, sans adhérer à une religion ou croyance spécifique.
3. Limites de la comparaison
Comparer la Franc-maçonnerie au développement personnel ou au New Age peut être réducteur, car la Franc-maçonnerie n’est pas une “technique” ou une mode, mais une institution avec une histoire et des objectifs qui transcendent l’individu. Elle ne cherche pas à “réparer” ou à “optimiser” une personne comme le développement personnel, ni à explorer des dimensions ésotériques ou mystiques de manière systématique comme le New Age. En revanche, certains Francs-maçons peuvent être attirés par ces mouvements pour des raisons personnelles, mais cela reste individuel.
4. Conclusion
On peut dire que ces trois domaines se croisent sur certains aspects comme la quête de sens ou l’usage de symboles, mais ils divergent dans leur structure, leur histoire et leur finalité. La Franc-maçonnerie est plus une voie initiatique et philosophique, alors que le développement personnel et le New Age sont souvent des outils ou des approches plus contemporaines et individualistes. Si vous souhaitez approfondir, certains ouvrages ou discussions avec des experts de ces domaines (y compris des Francs-maçons) pourraient offrir des perspectives enrichissantes.
Notre consoeur suisse LaLiberté.ch à prduit cette semaine un article sur ce thème
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Le développement personnel et la spiritualité New Age influencent de nombreuses personnes, souvent sans qu’elles s’en rendent compte, comme l’explique Elisabeth Feytit, spécialiste de la pensée critique. Dans un article du 17 février 2025, elle décrit le New Age comme un mouvement né à la fin du XIXe siècle aux États-Unis, en réaction aux sciences et aux religions dogmatiques. Il prône une recherche personnelle de vérité via l’intuition, les énergies et la pensée positive, promesses qui se retrouvent dans les livres de développement personnel, devenus mainstream.
Feytit, après avoir adhéré à ces croyances pendant 15 ans, les a critiquées dans son podcast Méta de Choc. Elle met en garde contre les dangers du New Age, comme la culpabilité (si vous ne allez pas bien, c’est votre faute), les pseudosciences (neurosciences, physique quantique mal interprétées) et des pratiques potentiellement néfastes, telles que la pensée positive, qui peut aggraver l’anxiété, ou l’isolement social encouragé par ces discours.
Bien que le New Age puisse inciter à la réflexion, il manque de preuves scientifiques, contrairement aux religions traditionnelles qui acceptent la foi sans démonstration. Feytit note aussi des aspects positifs, comme l’ouverture des perspectives, mais insiste sur la nécessité de rester critique.
L’article inclut le témoignage d’Anne-Marie Moreira, une ancienne sophrologue qui a quitté ce milieu, dénonçant l’inefficacité des thérapies alternatives (basées sur l’effet placebo) et les risques, comme les retards de diagnostic médical ou les discours anti-médecine. Elle a créé un groupe d’entraide pour les thérapeutes en questionnement, après avoir essuyé des réactions hostiles en tentant de réformer de l’intérieur.
En résumé, le texte critique l’influence insidieuse du New Age et du développement personnel, tout en soulignant leur popularité et les défis pour en sortir, tout en appelant à une pensée critique et à une approche scientifique.
Autre fait distinctif important : le mouvement “new age” a vu naître quelques organisations sectaires dangereuses comme EST (Erhard Seminars Training) qui pratiquaient du conditionnement intellectuel avec des méthodes de pressions psychologiques ayant eu des effets néfastes sur la santé mentale de certains participants. C’est essentiellement aux USA, en Amérique du Sud, en Australie et dans quelques pays d’Europe comme l’Angleterre et l’Allemagne, qu’EST et ses ramifications ont sévi du début des années 70 au milieu des années 80. Ce genre de séminaires organisés sur plusieurs jours pouvaient réunir plus de 200 personnes. Cet exemple nous renvoie aux réflexions qui nous permettent d’opposer sans équivoque la FM à toutes sortes d’organisations sectaires.