De notre confrère lasemaineduroussillon.com – Par Alain Bonneriez
Ce samedi 8 février à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), Marie-Thérèse Besson, ancienne Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France donnera une conférence intitulée : « être Franc-maçonne aujourd’hui dans une obédience féminine. »
« Que nos valeurs soient plus répandues dans la société ! »
La Semaine du Roussillon : Pourquoi organiser une conférence sur la place des femmes dans la franc-maçonnerie en France ?
Marie-Thérèse Besson : Le but est de parler de la franc-maçonnerie spécifiquement féminine, car beaucoup de gens ne pensent pas qu’elle existe. C’est important de montrer qui on est, de faire parler les femmes. C’est pour cela que la Grande Loge Féminine de France organise des conférences pour se faire connaître et éventuellement, intéresser des personnes qui aimeraient découvrir notre démarche. On aimerait que nos valeurs soient un peu plus répandues dans la société. Surtout dans l’état actuel des choses…
Quel est le ratio hommes-femmes dans notre pays ?
C’est difficile d’être précis, mais je dirais, deux tiers d’hommes et un tiers de femmes. Tout simplement parce qu’historiquement, la maçonnerie a été ouverte aux femmes bien plus tard. Dans notre obédience, par exemple, nous sommes 13 000 sœurs. Il y a bien sûr des obédiences mixtes, comme le Droit Humain, où il y a manifestement plus de femmes que d’hommes, comme dans d’autres petites obédiences, et il y a bien sûr, le Grand Orient, à majorité masculine.
Quel est le but premier de votre ordre ?
On est avant tout un ordre initiatique. Et ça, c’est fondamental. Entrer en franc-maçonnerie est avant tout une démarche personnelle. L’intérêt est de s’améliorer soi-même. Être aussi porteur des valeurs que l’on défend : Liberté, Égalité, Fraternité, sans oublier la solidarité et le respect de l’autre. Je dis souvent qu’on n’est pas une ONG, pas un club politique, pas une église. Le travail initiatique repose sur un travail sur soi, sur l’autre, sur les relations. En tant que femmes, on veut s’approprier une parole dénuée de toute influence sociétale.
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« Historiquement, la Franc-Maçonnerie a été ouverte aux femmes bien plus tard.«
Y a-t-il un âge idéal pour frapper à la porte d’un temple maçonnique ?
Je ne le crois pas. J’ai souvent entendu dire qu’il fallait avoir fait sa vie ou avoir cinquante ans. Je réponds, non ! Il est quand même vrai que les femmes qui travaillent et qui ont une famille sont moins nombreuses. De ce fait, la moyenne d’âge, toutes obédiences confondues, est au-delà de la cinquantaine et c’est dommage. La plus jeune de ma loge a 21 ans. Ces jeunes femmes trouvent en maçonnerie des idées, des manières d’être et elles y font des rencontres. On peut parler d’une quête de sens.
On entend souvent dire que la franc-maçonnerie est une société secrète. Est-ce la vérité ?
On préfère parler d’une société discrète. Ce n’est pas secret puisque toutes les obédiences organisent des conférences publiques, ce qui n’était pas le cas avant. Ce dont on ne parle pas, en revanche, c’est de la partie initiatique, car elle relève de l’intime. Parce que l’initiation se vit, elle ne se raconte pas. Il existe des tas de bouquins sur la franc-maçonnerie, mais tant qu’on ne l’a pas vécue, on ne sait pas ce que c’est.
Lors des tenues, la majorité des hommes sont habillés en costard-cravate. Qu’en est-il chez les femmes ?
En ce qui nous concerne, nous portons toutes une robe noire avec une forme particulière. Pour la simple et bonne raison que ça crée une égalité. Que l’on soit riche ou pauvre, ça ne compte pas. Car nous sommes avant tout des sœurs en humanité qui recherchent finalement la même chose : devenir meilleures. Sur un plan intellectuel comme spirituel. Voilà pourquoi nous sommes toutes très attachées à notre robe noire.
Quels sont vos arguments pour séduire de nouveaux adeptes ?
C’est peut-être utopique, mais on se bat pour que cette société soit plus juste, plus égalitaire. Qu’elle retrouve du sens. On veut défendre la laïcité, le droit des femmes, de toutes les femmes. Si on veut que nos idées et nos valeurs se répandent, il est important qu’un maximum de femmes entrent en maçonnerie et portent ces valeurs. Donc, on a tout intérêt à être le plus nombreux possible pour porter tout ça.
La maçonnerie serait donc avant tout vertueuse ?
Mais bien sûr ! C’est bien de parler de valeurs intellectuelles ou autres, mais encore faut-il les mettre en œuvre. Pour moi, un maçon ou une maçonne doit être une personne exemplaire dans la vie de tous les jours. On a d’ailleurs énormément de sœurs qui sont investies dans la vie associative. Ça prouve quand même pas mal de choses…
Dates clés
17 septembre 1945
Création d’une obédience féminine indépendante : l’Union maçonnique féminine de France
1948
Création de la première Loge en région par des femmes : Athéna à Toulouse.
22 septembre 1952
L’Union maçonnique féminine de France devient la Grande Loge féminine de France
Jeune compagnon, j’ai visité récemment la R. Loge ‘’Rosa Parks’’ de la GLFF ( à l’Orient de Six Four). J’ai été impressionné par l’accueil qui m’a été fait et la qualité de la tenue …