De notre confrère universalfreemasonry.org – Par Aksel Suvari
La Franc-Maçonnerie est une tradition ancienne, qui s’oppose à de nombreuses facettes du monde moderne. Que nous apprend-elle précisément sur le but de notre vie et vers quelles fins conduit-elle ses initiés ?
On nous a dit que l’humanité n’était qu’une insignifiance cosmique. Que nous ne représentions qu’un accident chimique, un hasard devenu fou. Que l’univers lui-même ne signifiait rien d’autre que l’obscurité, le vide et le silence. Que notre voix était le seul spasme solitaire d’une conscience maudite, condamnée à être consumée par le temps.
Cela a malheureusement créé un état de conscience considérablement bas parmi les peuples de la Terre. Nous nous étonnons de notre incapacité à accomplir ce que nous faisions autrefois, à construire comme nous le faisions, à écrire comme nous le faisions, à vivre comme nous le faisions autrefois, et pourtant nous ne voyons pas la condition que nous avons créée pour nous-mêmes. Autrefois, chaque être humain avait au fond de lui une idée du Divin. Dans les histoires ancestrales que la Franc-Maçonnerie utilise pour instruire ses étudiants, principalement l’Ancien Testament, l’idée d’une existence humaine sans la présence, l’activité et la volonté du Très-Haut était impensable. Pendant presque toute l’existence humaine, il en a été ainsi. Nos ancêtres vivaient, respiraient et avaient leur existence en Dieu.
C’est cette orientation de pensée qui a fait leur grandeur. La force brute n’a pas été la seule auteur de l’histoire humaine. La modernité nous a condamnés à regarder l’histoire avec des yeux machiavéliques et à passer à côté de ses notes plus subtiles de foi, de croyance et d’esprit indomptable. Le christianisme n’est pas arrivé à dominer Rome à cause d’un complot ourdi dans les recoins obscurs de Nicée, mais parce que Constantin le Grand a vu une croix enflammée au-dessus du pont Milvius au moment où il en avait le plus besoin. L’assaut de l’islam n’était pas une question de logistique, mais plutôt celle d’une idée dont le temps était venu. La Perse ne s’est pas soumise à la Grèce sur la base d’une coïncidence géographique, mais s’est plutôt soumise à un jeune roi qui portait le feu du ciel dans sa main droite.
Le transcendant, le sublime, le mystérieux – telles sont les véritables motivations des actes héroïques qui ont conduit à l’évolution de la race humaine. En rejetant notre position unique dans l’univers en tant qu’émissaires de la volonté de Dieu et notre rôle en tant que ses mains ouvrières, nous avons méprisé notre droit de naissance. Est-il vraiment si remarquable que, dans un tel état, nous nous retrouvions aujourd’hui à trébucher dans un monde d’abondance matérielle en proie à une obscurité intérieure qui ne peut être surmontée par tous les trésors que nous avons créés ?
En vérité, ce n’est pas nous qui les avons créés. Des hommes plus grands que nous ont créé l’ordre à partir du chaos primitif, toujours au service du Divin, et nous l’ont laissé, héritiers ingrats de traditions que nous ne parvenons pas à comprendre. Nous ne sommes pas insignifiants dans le Grand Projet de notre Architecte, nous sommes essentiels. Notre existence soutient les piliers du ciel et de la terre, car nous sommes les piliers qui s’étendent entre les royaumes et maintiennent le Temple ensemble.
La religion est la méthode par laquelle ces piliers sont construits et c’est la religion qui est le privilège spécial de l’humanité de mener à bien sur Terre. Le plus grand secret de toutes les religions est celui-ci : Dieu a besoin de notre aide. C’est ainsi que sont créés les rites et les rituels religieux. Dieu porte un fardeau particulier, un fardeau que personne d’autre ne peut porter et dont Lui seul est responsable. C’est par Son souffle que la Création est créée et par Son effort continu que la Création est soutenue. La Vie Universelle est une grande meule qui ne peut cesser son fonctionnement un seul instant sans provoquer une destruction totale de Ses travaux. Les légendes de notre Art nous enseignent que nous descendons de grands Initiés – Maîtres Bâtisseurs – dont le travail consistait à construire « les fondations, les murs et les contreforts de la religion pour abriter les hommes ». Ce sont ces Grands Hommes qui se tiennent côte à côte avec Dieu à la meule, aidant le Grand dans sa tâche insurmontable. Quelle plus grande solitude pourrait-on imaginer que celle d’être responsable du fonctionnement même de la Création ?
Telle est la véritable nature du devoir maçonnique. Nous devons aider les ignorants, élever nos semblables, mais à quoi doivent-ils être élevés ? De quoi ignorent-ils ? Ils ignorent l’œuvre de leur Père et le besoin qu’Il a d’eux pour accomplir Son œuvre. C’est pourquoi les religions d’aujourd’hui sont devenues si creuses, si stériles. Elles, comme toutes nos institutions décrépites, ont oublié la base même et la raison de la vie humaine. Nous dérivons sans but, réclamant un but et une direction dans ce qui semble être un monde dénué de sens, tandis que nous foulons aux pieds une grande Tradition qui nous dit exactement ce que nous devrions faire. Nous nous efforçons d’atteindre un but et pourtant, dans le même souffle, nous rejetons les révélations de notre place dans la Hiérarchie Divine. Parce que nous nous considérons comme ayant des droits et non soumis à des devoirs, nous oublions notre position et, dans notre arrogance, nous sommes condamnés à errer sans satisfaction.
Le mot « liturgie » vient du grec leitourgia et signifie « travail public ». Dans le monde antique, ce mot était compris dans son sens le plus littéral. Le service religieux était accompli pour le bien de la cité, l’incarnation vivante d’un ordre établi par Dieu. La religion, dans le monde antique, était une chose si incontestablement réelle que son obéissance exacte était nécessaire non seulement pour la fortune, mais pour le fonctionnement même de la vie humaine. Les êtres humains étaient essentiels au fonctionnement de la loi naturelle en tant qu’instruments des dieux et conducteurs de son Esprit dans ce monde.
Cela n’a jamais changé. Nous avons seulement oublié notre devoir. Mais lui ne nous a pas oubliés. Pour ceux d’entre nous qui, même brièvement et imparfaitement, ont regardé au-delà du voile de l’Initiation, rien ne pourrait être une déclaration plus simple de la Vérité. Lors de notre Initiation, on ne nous enseigne pas les manières simples qui font une société polie. On ne nous apprend pas à nous perfectionner, à nous améliorer, ni quoi que ce soit d’autre ! Les Mystères sont déposés à nos pieds, non pas pour être foulés aux pieds sur le chemin de notre progrès personnel, mais comme une occasion de participer aux travaux incessants de Dieu.
Le monde qui nous entoure a commencé à s’éveiller à une crise grave. Envoûtée par les promesses d’un matérialisme rapace, hypnotisée comme les habitants des cavernes de l’âge de bronze par les lumières vacillantes et le jeu des ombres, l’humanité s’est anesthésiée par l’excès et les loisirs. Un grand réveil ne fait que commencer et sera exacerbé par le chaos social à venir qui accompagne inévitablement le changement des grands âges du zodiaque. La Franc-Maçonnerie, en tant que gardienne des Mystères Anciens, a l’obligation sacrée de se tenir au centre de telles tempêtes historiques et de guider le peuple vers le chemin des justes, d’être une voix qui crie dans le désert, de préparer la voie au retour du Roi. Quelle forme Il prendra, où son Avatar reviendra et quelle sera l’heure de sa venue, aucun homme sur cette Terre ne le sait encore. Mais nous pouvons être assurés qu’Il reviendra, comme c’est sa coutume à de tels moments, et qu’Il aura à nouveau besoin d’aide. Les Initiés ont toujours porté ce devoir, c’est notre obligation solennelle de préparer la Voie, d’ouvrir la porte à son retour afin que le monde entier puisse à nouveau se réjouir de la sublime sérénité de Sa divine Présence.
Remarquable texte qui livre la quintessence de nos mystères, grâce à la Lumière reçue du Verbe, nous sommes appelés à collaborer à l’action divine pour le rétablissement de l’ordre cosmique et humain. A fortiori dans une période comme la nôtre où le déferlement des forces d’entropie côtoie la préparation d’une humanité restituée à sa vocation plénière.
Sa divine Présence est déjà en moi.
Je ne suis que son envoyé dans l’espace.
Bien à vous,
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