mer 16 octobre 2024 - 15:10

La Franc-maçonnerie : un repaire de philo-cognitifs !

La science a mieux défini ce qu’on appelle les surdoués ou hauts potentiels. Deux catégories de « philo-cognitifs » sont décrites. Il s’avère qu’ils sont omniprésents en franc-maçonnerie. En êtes-vous ?

On s’était bien dit que la franc-maçonnerie n’était pas claire ! Dans cet article, vous comprendrez que la franc-maçonnerie est noyautée par un groupe d’individus qui avance avec des intentions masquées. Mais avant cela, il est nécessaire d’expliquer le contexte. D’abord, je vous explique comment j’ai découvert le pot aux roses.

Je me régalais de la lecture du livre «  les philo-cognitifs, ils n’aiment que penser et penser autrement », édité chez Odile Jacob et signé Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominic Sappey-Marinier, des psys et/ou neurologues. En farfouillant sur internet, je découvre que le livre est un best-seller. Bon, les idées seraient elles novatrices, un peu comme le titre du bouquin le promet discrètement ?

Le livre est émaillé de citations de personnalités célèbres qui illustrent le propos. Parmi elles, un auteur revient beaucoup :  Rudyard Kipling. Et ses citations proviennent surtout de son poème «  If » !  Là ça commence un peu à carillonner dans mon ciboulot, ma vieille boulimie de compréhension se réveille, alors plein zoom sur ce que ces rhônalpins ont découvert.

Dans les années 70, il se disait dans les sphères enseignantes que certains élèves étaient doués d’une grande facilité d’apprentissage, et on s’est mis à les nommer des « surdoués ». Par contraste, pour réhabiliter un peu ceux qui ne l’étaient pas, Claude Zidi sortait son remarquable «  les sous-doués ».

La sphère psy a un peu creusé le problème, mais la notion de surdoué a manqué de définition claire. 

Il en fut de même avec l’appellation « zèbre », l’animal en question ayant bien une bizarrerie, mais par ailleurs est peureux et grégaire, ce qui collait mal avec ce qu’on cherchait à définir.

Plus près de nous encore, voici les « hauts potentiels », que tant de parents éblouis ont vanté aux enseignants. Là encore, une confusion entre des compétences très spécialisées et d’autres, bien plus généralistes, a brouillé l’image.

Une équipe lyonnaise a relevé le défi, tout en décidant d’en augmenter la solidité scientifique. Comment ?

Historiquement l’approche psychologique partait souvent d’une hypothèse concernant le fonctionnement des diverses régions du cerveau, comme le trio moi/surmoi/ça de la psychanalyse freudienne, ou le parent/enfant/adulte de l’analyse transactionnelle. Mais à présent la science détaille de mieux en mieux le fonctionnement biologique du cerveau, comme la spécialisation des zones locales et les réseaux de connectivité. Il s’agissait donc ici de prouver l’exactitude des concepts par des mesures quantitatives sur de cerveaux en pleine fonction. D’où le mix de compétences choisi pour l’équipe : psychologie et neurologie.

L’étude de nombreux adultes et enfants a abouti à proposer la notion de personnalité philo-cognitive.

Il s’agit d’abord de personnes qui pensent en permanence, et dans le but d’avoir la compréhension la plus large possible du monde et de son fonctionnement. Recherche de contrôle et anticipation en découlent logiquement. C’est ce qu’on appelle l’hyperspéculation. Tiens, ça me rappelle que nous faisons de la franc-maçonnerie spéculative.

Deuxième caractéristique :  l’hyperacuité. Ces gens ont des antennes émotionnelles plus performantes que le quidam moyen ; cela peut être un atout ou une fragilité. Et troisième caractéristique : l’hyperlatence, c’est-à-dire un réassemblage permanent des idées. La machine mouline et se réajuste sans arrêt.

Les trois caractéristiques peuvent se quantifier en mesurant les flux d’information parcourant les circuits neuronaux, les plus importants ayant pour nom réseau par défaut, réseau exécutif et réseau de la saillance.

Parmi les philo-cognitifs, les mesures permettent de distinguer deux groupes, dont les comportements sont également différents : les philo-complexes et les philo-laminaires.

Les philo-complexes seront les pourvoyeurs d’artistes flamboyants comme Serge Gainsbourg ou Salvador Dali. Individualistes, ils sont autocentrés, et auront volontiers tendance à s’opposer aux hiérarchies. Ils fournissent nos loges en esprits militants, toujours en recherche d’idées pouvant révolutionner la société.

Les philo-laminaires, eux, sont plus volontiers discrets. Ils sont toujours obnubilés par leur amour de la vérité (ah oui : un objectif de franc-maçon). Leur ego est sous contrôle, et la raison leur outil favori. Aussi, vous les verrez très rarement s’emporter bruyamment. Le consensus est leur objectif permanent, et leur désir de servir avec humilité est accompagné d’actes. Leurs paroles sont en ligne avec leurs actes. Leurs conseils et avis sont empreints de lucidité et de bienveillance. C’est pourquoi ils sont à l’aise avec les hiérarchies et les règlements : des salariés modèles pour les grosses entreprises ou administrations. Et ainsi on pense spontanément à eux pour des postes d’encadrants.

A ce stade, arrêtons-nous un instant.

Ne viens-je pas de dresser le portrait idéal d’un officier ?

Il tient ses émotions fermement en laisse, montre une écoute sans faille, sait faire passer une mesure difficile par ses explications éclairantes, basées sur sa parfaite compréhension du système. Il se veut appliquer la volonté des membres plutôt que la sienne. Il n’est jamais en retard pour suggérer toute amélioration de l’organisation et la mettre en œuvre. Il semble avoir anticipé toute difficulté. Ah, parfois, trop occupé à servir le groupe, il peut tomber d’épuisement, à moins que ce ne soit à force de réprimer ses propres sentiments ? Il faut lui expliquer qu’il y a des dangers à passer toutes ses journées à des activités intellectuelles !

Bref, je suis certain que vous tous pouvez nommer plusieurs philo-cognitifs, au moins quelques philo-complexes, mais de plus nombreux philo-laminaires, dans vos loges.

Réflexion faite, nous leur devons sans doute d’être ce que nous sommes : cette frénésie de recherche de vérité, de valeurs collectives est le ciment de notre égrégore maçonnique. Tout ceci étant posé, ne me faites pas dire que les philo-cognitifs forment la majorité de nos membres !

Recommandation à tous de lire le livre (vérifiez si vous êtes un philo-cognitif, et surtout si vous vous définissez comme « éternel cherchant » ou similaire !) et merci à ses auteurs ! 

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Patrick Van Denhove
Patrick Van Denhovehttps://www.lebandeau.net
Après une carrière bien remplie d'ingénieur dans le secteur de l'énergie, je peux enfin me consacrer aux sciences humaines ! Heureux en franc-maçonnerie, mon moteur est la curiosité, et le doute mon garde-fou.

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