dim 24 novembre 2024 - 19:11

Lieu symbolique : Le Tchier de Borée (Ardèche)

Le Tchier de Borée est un site situé dans le village de Borée, dans le département de l’Ardèche, au cœur des montagnes du Massif central, en France.

Borée, Le Béage, Les Estables et la Chartreuse de Bonnefoy, carte de Cassini.

Ce lieu est particulièrement symbolique et énigmatique, mêlant art, histoire, et légende. Le Tchier de Borée est constitué d’un ensemble de pierres dressées, formant un site mégalithique moderne, bien qu’il ne soit pas aussi ancien que les sites préhistoriques tels que ceux de Carnac en Bretagne.

En premier lieu, le village de Borée

C’est un charmant petit village situé dans le département de l’Ardèche, en région Auvergne-Rhône-Alpes, au cœur des montagnes du Massif central. Niché à environ 1 100 mètres d’altitude, au pied du mont Mézenc, il se trouve dans une région naturelle et préservée appelée le plateau ardéchois, célèbre pour ses paysages sauvages et sa nature intacte. Borée est un village typique des montagnes ardéchoises, marqué par une riche histoire locale, des traditions rurales, et une géographie unique.

L’origine du nom

Le nom du village, “Borée”, est parfois associé à une origine latine. Certains le relient au mot Borea, qui signifie “vent du nord” en latin, en référence aux vents froids qui balayent souvent cette région montagneuse. Il est également possible que le nom soit lié à l’ancien gaulois ou au patois local, reflétant ainsi l’ancienneté et la richesse historique du lieu.

Son histoire

L’histoire de Borée est profondément enracinée dans la vie paysanne et pastorale, comme beaucoup de villages de montagne. Au cours des siècles, la communauté vivait principalement de l’agriculture et de l’élevage, notamment de l’élevage de moutons et de vaches, ainsi que de la culture de la pomme de terre et du seigle, adaptés aux conditions climatiques rudes. Comme de nombreux villages de cette région, Borée a connu un exode rural au cours du XIXᵉ et du XXᵉ siècle, entraînant une baisse démographique importante.

Son patrimoine

Le village est riche en patrimoine bâti traditionnel, typique des villages ardéchois. Vous y trouverez des maisons de pierre aux toits en lauzes, une architecture qui témoigne du climat montagnard, où les habitations devaient être robustes pour résister aux hivers froids et neigeux.

L’église de Borée, construite au XVIIIᵉ siècle, est l’un des monuments les plus emblématiques du village. De style roman, elle est dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul. Son clocher peigne et ses pierres apparentes ajoutent au charme de ce bâtiment historique.

Un autre site d’intérêt est le “Rocher de Borée“, une formation naturelle spectaculaire située à proximité du village, qui attire les amateurs de randonnée et les curieux des paysages naturels singuliers.

Les traditions et la culture locale

Le village de Borée a su conserver ses traditions et son patrimoine culturel malgré les transformations du monde rural. On y célèbre encore les fêtes agricoles et pastorales traditionnelles, comme la fête de la transhumance, qui marque le départ des troupeaux vers les pâturages d’été, un événement clé dans la vie montagnarde.

Sans oublier l’environnement naturel et les activités…

Entouré de montagnes et de paysages volcaniques, Borée est une destination prisée des amoureux de la nature. Les randonneurs y trouvent de nombreux sentiers qui offrent des panoramas sur le mont Mézenc, le plus haut sommet du Massif central, et les volcans environnants.

Mont Mézenc, la table d’orientation

Le mont Mézenc (1753 mètres) domine les alentours et est un lieu de prédilection pour les activités en plein air, telles que la randonnée, le ski de fond en hiver, et l’observation de la faune et de la flore. La région est également connue pour ses rivières et ses forêts, offrant un cadre idéal pour les promenades tranquilles et l’écotourisme.

… et ses légendes et mystères

Comme beaucoup de lieux en Ardèche, Borée est entouré de légendes locales. Les paysages mystérieux et les formations rocheuses, comme celles du Rocher de Borée, ont inspiré des récits où se mêlent histoire et imaginaire. Le village et ses environs sont parfois décrits comme des lieux empreints de mysticisme, renforcés par la présence du Tchier de Borée.

Borée est un petit village à la fois historique et dynamique, avec une nature sauvage et des traditions vivantes. Son environnement montagneux, son patrimoine culturel, et ses sites emblématiques en font un lieu unique à découvrir pour ceux qui cherchent à s’immerger dans l’histoire et la beauté des montagnes ardéchoises.

Le Tchier de Borée

Le Tchier de Borée est également l’une des principales attractions contemporaines du village. Cet ensemble de 70 pierres dressées est devenu un lieu symbolique et mystique pour les visiteurs, alliant art moderne et spiritualité en connexion avec la nature environnante.

L’origine et la création

Le Tchier de Borée a été créé en 1994 par deux artistes, Serge Boyer et Alain de Châtellus. Il ne s’agit pas d’un site mégalithique historique, mais plutôt d’une œuvre artistique contemporaine inspirée des anciennes traditions de pierres levées (ou menhirs). Le mot “Tchier” vient du patois local et signifie “tas de pierres” ou “cairn“, un type de monticule de pierres souvent érigé pour des raisons symboliques, comme des marqueurs de territoire ou des monuments funéraires.

La description du site

Le site est composé de 70 pierres dressées, chacune gravée de symboles ou de motifs variés qui évoquent différentes thématiques : l’univers, les cycles de la vie, les astres, et les éléments naturels. Ces pierres forment un cercle et sont alignées de manière à créer des correspondances avec des événements cosmiques, tels que les solstices et les équinoxes, un peu à la manière des cercles de pierre anciens.

Certaines pierres portent des inscriptions qui reprennent des symboles alchimiques, des signes zodiacaux, ou des représentations d’anciennes mythologies. Les gravures invitent les visiteurs à une contemplation philosophique ou spirituelle.

Les légendes et mystères… toujours vivants !

Même s’il s’agit d’un site relativement récent, le Tchier de Borée est empreint d’un certain mystère en raison des symboles gravés sur les pierres et de la résonance de ces motifs avec des thèmes mythologiques et ésotériques. Certaines légendes locales parlent de forces spirituelles présentes sur le site ou de l’influence des étoiles sur les pierres.

Les habitants et visiteurs évoquent parfois des phénomènes étranges liés à la disposition des pierres, comme des sensations énergétiques inhabituelles ou des alignements astrologiques précis. Le site serait aussi un lieu propice à la méditation et à la contemplation, attirant les curieux et les amateurs de mystères. Certains considèrent le Tchier comme un lieu de “pèlerinage” pour les personnes en quête d’énergie cosmique ou de bien-être spirituel.

Quid du symbolisme

Les pierres et leurs gravures ont un lien fort avec les éléments naturels, et beaucoup voient dans le Tchier de Borée une tentative de renouer avec les anciennes traditions païennes et les cultes de la Terre. Le site semble inviter les visiteurs à se reconnecter à la nature et aux forces cosmiques. Le Tchier représente un calendrier symbolique des saisons, des équinoxes et des solstices, jouant sur des alignements astronomiques similaires aux mégalithes anciens.

L’Ardèche, cette terre mystérieuse

L’Ardèche est souvent considérée comme une terre mystérieuse, imprégnée de légendes, de mythes et d’un patrimoine naturel et culturel riche. Située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Ardèche offre des paysages variés, allant des montagnes du Massif central aux vallées profondes, en passant par des gorges spectaculaires, des grottes anciennes, et des villages perchés. Ce territoire a de tout temps nourri l’imaginaire collectif, et voici pourquoi il est si souvent décrit comme une terre mystérieuse.

L’Ardèche est une terre de contes et légendes qui ont traversé les âges. Ces sites mégalithiques, qui parsèment le paysage ardéchois, sont souvent enveloppés d’histoires anciennes, parfois considérés comme des portes vers d’autres mondes ou des lieux où se concentrent des énergies particulières.

Situé au pied du mont Mézenc, dans une région sauvage et préservée, le Tchier de Borée offre aussi une vue imprenable sur les paysages environnants. Le cadre naturel amplifie le caractère mystique du lieu, renforçant le sentiment de connexion entre l’homme, la terre, et le ciel.

Le Tchier de Borée est un lieu qui mêle art, nature, symbolisme et spiritualité, offrant une expérience unique aux visiteurs. Sa nature contemporaine, combinée à l’influence des traditions mégalithiques anciennes, en fait un site à la fois moderne et ancré dans une quête intemporelle de sens et de mystère.

Photos : https://webzine.voyage/france/auvergne-rhone-alpes/ardeche/ere-tchier-de-boree-ardeche-mezenc/

7 Commentaires

  1. Serge BOYER était un grand artiste spécialiste du symbolisme ,on demande encore comment a t’il pu réalisé de telles prouesses en si peu de temps.je dis était car Serge nous a quitté il y a quelques années. On lui doit aussi la décoration de la loge de Piolenc ,

  2. Très intéressant article ! Le sculpteur, Serge Boyer, a été l’un de mes professeurs à l’école d’art d’Avignon.
    Je dois dire que c’était assez impressionnant de l’écouter parler avec une telle passion de ses créations et d’essayer de comprendre les pistes multiples et bien souvent mystiques qu’il nous dévoilait parfois, sans nous forcer, toujours tout en subtilité(s). A une certaine époque, il organisait des visites au Tchier de Borée et proposait également aux étudiants d’ajouter/graver des symboles libres sur les pierres. Tout en nous proposant d’essayer de trouver “nos” pierres, par rapport aux symboles du Yi Jing gravés sur ces dernières.
    Après son décès, malheureusement, j’ai appris par hasard des années plus tard qu’il était Franc-Maçon.
    Tout a pris beaucoup plus de sens à cet instant face à cette évidence, je regrette de ne pas avoir plus appris à l’époque, de ses enseignements et savoirs.

    • Bien vu en effet. Le journaliste a du confondre plus haut sommet de Haute Loire + plus haut sommet de l’Ardèche (car le Mezenc présente les deux sommets puisqu’il est à cheval sur les deux départements). C’est en fait le 4ème sommet du Massif Central derrière le Sancy, le Lioran et le Puy Mary. La haute Loire y culmine à 1744 m et l’Ardèche à 1753 m. Mais les deux protagonistes revendiquent chacun par chauvinisme avoir le plus haut.

  3. Merci à notre TCF Yonnel Ghernaouti, pour cet article éclairant sur le site de Borée. Ses articles nous invitent toujours à pousser notre curiosité au delà d’une certaine zone de confort. Pour cette présentation sur ce petit coin des hauts plateaux de l’Ardèche, c’est une nouvelle fois le cas. Si vous y faites un tour, Initié ou profane chacun pourra trouver son bonheur, qu’il soit en lien avec la nature, les habitants, le spirituel, le symbolisme… Ou plus simplement le plus profond de soi-même. Nous y étions cet été. Ce lieux est un cadeau. A la lecture des mots, le même sourire au coeur s’est installé. Peut-être est il nécessaire de préciser tout de même, que pour réaliser cette œuvre artistico-mystique, Serge Boyer a sculpté/gravé /taillé… ces pierres avec sa compagne Fabienne Versé, partie prenante du projet. Avec mes plus sincères et fraternelles salutations. Jean-Luc

  4. Bravo , mon TCF Yonnel, pour cette belle découvert du Tchier de Borée. Inattendu et séduisant (NB Une église du xVIIIème n’est pas de style roman!) Merci encore pour cette promenade inattendue et séduisante. fraternellement. Jean Favry (Jacques Fontaine)

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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