lun 25 novembre 2024 - 00:11

Sur les traces des Templiers en Espagne

De notre confrère belleville-village.com – Présenté par Arthur

Mythe et histoire se rejoignent dans une sorte de nœud gordien lorsque nous essayons de naviguer sur les traces des Templiers en Espagne. Les légendes inspirées par les moines-chevaliers charismatiques ont donné naissance à une mosaïque de lieux classés comme « Templiers » par la tradition populaire, les auteurs littéraires et aussi les voix intéressées qui connaissent la veine éternelle qu’est l’Ordre du Temple.

Cependant, et contrairement à la croyance populaire, tous les lieux magiques ne connaissent pas l’empreinte des Templiers, et ils ne possédaient pas non plus autant de possessions qu’il y paraît lorsqu’on explore la géographie de notre pays. Ses propriétés documentées sont concentrées dans une poignée d’enclaves spécifiques dont l’importance était capitale pour les royaumes ibériques respectifs. Des sanctuaires au pouvoir magique indéniable aux forteresses stratégiques, les Templiers assuraient le contrôle de « lieux clés » disséminés dans toute notre géographie. Et en leur assignant toujours une mission précise : protéger et garder ce qu’eux seuls connaissaient.

LES GARDIENS DES ROUTES

L’arrivée des Templiers en Espagne commença en 1146 par décision de Alphonse VI de León. Le roi chrétien confia la défense des terres de Soria à l’Ordre du Temple, et leur aide inestimable poussa le reste des monarques de la péninsule à se tourner vers les Templiers dans leurs campagnes contre les musulmans. L’aide des moines chevaliers fut si précieuse que les rois de León et d’Aragon durent les récompenser avec différentes encomiendas, places données aux Templiers pour leur défense et leur exploitation économique. Les Templiers savaient très bien quels endroits choisir, et parmi les plus importants étaient les carrefours et les routes qui reliaient la péninsule ibérique depuis l’époque romaine.

Un exemple notable de l’intérêt des Templiers pour le contrôle et l’exploitation des routes et des chaussées est le Château de Monzon, à Huesca. La citadelle autrefois la plus importante du royaume d’Aragon conserve une bonne partie de ses vestiges médiévaux et s’impose encore sur une falaise qui gardait la voie romaine qui reliait Osca (Huesca) et Ilerda (Lérida). Monzón était un lieu intermédiaire entre les comtés catalan et aragonais, et aussi le principal accès à Barcelone depuis Saragosse, Navarre et Castille.

Le roi aragonais Jaime I (1213-1276) fit ses études au château et Elle devient l’un des derniers bastions de l’Ordre après sa dissolution par la France et le Pape en 1312. L’importance du château de Monzón dans les conflits ultérieurs qui ont dévasté l’Espagne, comme la guerre de Catalogne (1642-1652), la guerre de succession (1700-1713), la guerre d’indépendance (1808-1814) et la guerre civile ( 1936-1939) montre l’importance stratégique de la soi-disant « porte de Catalogne », et révèle le succès des Templiers en l’emmenant dans l’Ordre.

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