Renaissance Traditionnelle (RT) est une revue française trimestrielle qui se concentre sur les études maçonniques et symboliques. Fondée en 1970 par René Guilly, dit René Désaguliers, la revue est connue pour ses contributions sérieuses et approfondies dans le domaine de la franc-maçonnerie et des études symboliques.
Elle aborde une variété de sujets relatifs à la franc-maçonnerie, y compris son histoire, ses pratiques, son symbolisme, ainsi que ses implications philosophiques et culturelles. La revue est souvent appréciée pour sa rigueur académique et sa qualité de recherche, attirant des contributeurs qui sont des experts et des chercheurs dans le domaine.
Elle a d’ailleurs été lauréate du prix littéraire de l’Institut Maçonnique de France (IMF) 2019, catégorie « Revues » à l’occasion du Salon Maçonnique du Livre de Paris – 17e édition – qui s’est tenu à La Bellevilloise à Paris dans le XXe arrondissement. Un lieu mythique fondée en 1877, au lendemain de la Commune de Paris, la Bellevilloise était d’abord une petite coopérative ouvrière dans un local modeste et est désormais connue pour être un lieu culturel et festif pluridisciplinaire.
En plus des articles de fond, Renaissance Traditionnelle peut également inclure des critiques de livres, des analyses de documents historiques, et des discussions sur les développements contemporains dans la franc-maçonnerie. Elle s’adresse à un public intéressé par la franc-maçonnerie sous un angle académique et intellectuel, que ce soient des membres de la franc-maçonnerie ou des cherchants et des curieux de nature.
Pour des informations plus détaillées, il serait idéal de consulter directement leur site web !
Dans ce magnifique numéro de 128 pages, c’est d’abord sur l’éditorial de Roger Dachez, président de l’association Renaissance Traditionnelle (Loi de 1901) et directeur de la revue qu’il faut s’attarder. Extrait : « Une nouvelle Renaissance… Notre revue a plus de 50 ans. Dans un récent numéro (n°201-202), l’aventure à la fois personnelle mais aussi intellectuelle, spirituelle et maçonnique de son fondateur, René Guilly – dit René Désaguliers – a été longuement retracé dans son sillage, depuis 1992, année de sa disparition, nous nous sommes efforcés de maintenir Renaissance Traditionnelle au niveau où lui-même l’avait porté de son vivant. E, trente ans, nous avons pu en faire, de l’avis unanime, bien au-delà de la France du reste, la première revue de maçonnologie de langue française. […] Au terme d’un demi-siècle d’existence, nous avons donc décidé de faire évoluer la structure de Renaissance Traditionnelle et d’en élargir le contenu. Par la même occasion, nous avons revu la maquette suivant des suggestions d’un maître en la matière, notre ami Jean-Michel Mathonière. Enfin, nous introduisons l’usage habituel de la couleur pour mettre en valeur les documents iconographiques qui tiennent une place majeure dans l’historiographie maçonnique. À partir de ce numéro double qui inaugure la nouvelle formule de la revue, nos lecteurs y trouveront toujours un dossier central thématique, dans le sillage de l’approche rigoureuse, de l’histoire objective et documentée qui a toujours été l’axe de notre travail… »
Et de continuer à présenter cette nouvelle livraison avec ses Varia – articles portant sur des sujets divers –, ses Retour aux classiques – une revisite des classiques maçonniques du XVIIIe et XIXe siècles –, ses Francs-maçons du passé et ses courtes biographies, ses Emblemata latomorum – images, gravures , etc. – et son Côté Compagnonnages. Et toujours des comptes rendus de livres et de revues d’érudition maçonnique.
En quatre mots : De la belle ouvrage !
En conclusion de son éditorial, Roger Dachez nous confie que « Nous demeurerons indéfectiblement fidèles à cette orientation et nous invitons dès à présent nos lecteurs à la suivre encore avec nous en découvrant cette nouvelle formule de Renaissance Traditionnelle. Nous espérons que ce tournant dans l’histoire de notre revue les convaincra et nous resterons à leur écoute ».
Le dossier est consacré aux « Scots Masters et Maîtres Écossais : Sur la piste des premiers rituels ».
Un sujet auquel Renaissance Traditionnelle, sur la question des sources et de la date d’apparition du premier degré des « hauts gardes » a déjà produit quelques articles. Mais depuis, des chercheurs, de diverses nationalités se sont penchés sur cette thématique.
Nous y trouvons les contributions d’éminents experts. Et comme vous disposez du sommaire en illustration, nous revenons bien volontiers sur le parcours de chacun d’eux.
À commencer par Jan A. M. Snoek (né en 1946 à Amsterdam aux Pays-Bas) qui est historien des religions attaché à l’Institut pour l’étude de religions de l’Université de Heidelberg en Allemagne. Il est spécialiste des rituels maçonniques en Europe de l’ouest, notamment sur l’initiation des femmes en franc-maçonnerie et sur la maçonnerie d’adoption aux XVIIIe et XIXe siècles. Nous lirons avec gourmandise son « Le développement précoce du degré de Maître Écossais en Allemagne et dans les pays voisins ».
Il nous parle du manuscrit Copiale, connu sous le nom de “Copiale 3”, qui est un document crypté qui a été indéchiffrable pendant plus de 260 ans. Il consiste en 75 000 caractères manuscrits répartis sur 105 pages. En 2011, une équipe internationale a réussi à décrypter le texte, révélant qu’il s’agissait d’un texte allemand codé. Le manuscrit, créé dans les années 1730 par une société secrète appelée l’ordre des oculistes “Hocherleuchtete” de Wolfenbüttel – les ‘’Hautement illuminé’’ –, utilise un code de substitution complexe avec des symboles et des lettres.
Il contient des descriptions de cérémonies d’initiation oculistes, y compris un rituel où un candidat doit lire un papier vierge, puis essayer à nouveau avec des lunettes après avoir lavé les yeux. Le document suggère que les oculistes, menés par le comte Friedrich August von Veltheim, étaient des francs-maçons qui ont créé la société oculiste pour transmettre les rites maçonniques qui avaient été interdits par le pape Clément XII.
Puis le chercheur britannique reconnu dans l’histoire de la franc-maçonnerie, membre de la loge de recherche Quatuor Coronati à Londres et membre de la Société Philalethes et de la Masonic Society aux États-Unis, John Belton associé à Roger Dachez, médecin, universitaire et président de l’Institut Maçonnique de France mais aussi membre du Comité scientifique du musée de la Franc-Maçonnerie (Musée de France) et Contributing Member de la Scottish Rite Research Society (Washington) nous invite à mieux connaître les Union Lodges de Londres et l’expansion de la franc-maçonnerie en Europe.
Le maçon s’intéressera aussi, présenté par Roger Dachez, aux Devises pour les tapisseries du Roy, où sont représentés les quatre Éléments et les quatre Saisons de l’année,une œuvre qui regroupe des descriptions ou des emblèmes (devises) créés par Charles Perrault, connu principal pour ses cônes de fées, François Charpentier, écrivain et critique littéraire membre de l’Académie Française, Jacques Cassagne, probablement impliqué dans la composante littéraire ou poétique de l’ouvrage. Des devises illustrés par le peintre Jacques Bailly. Ces devises étaient destinées à être utilisées dans la conception de tapisseries pour le roi, représentant symboliquement les quatre éléments classiques (Terre, Air, Feu et Eau) ainsi que les quatre saisons (Printemps, Été, Automne et Hiver). C’était un moyen pour la monarchie française de manifester son goût pour les arts et de véhiculer des messages ou des symboles à travers le décor de ses palais.
Ce type de collaboration entre artistes et écrivains était typique à l’époque baroque, où les arts visuels, la littérature, et parfois la musique, s’entrelaçaient pour créer des œuvres multidimensionnelles. Les tapisseries commandées par la royauté n’étaient pas seulement des objets décoratifs, mais aussi des symboles de pouvoir, de goût et de savoir, illustrant la richesse culturelle et artistique de la cour.
Pour certains, tout comme le ‘’Copiale 3’’ cela sera une belle découverte !
Quant à Philippe Langlet, bien connu pour avoir travaillé sur les textes fondateurs, les premiers rituels, et les aspects anthropologiques de la Maçonnerie, tout en collaborant à des périodiques universitaires ou de différentes obédiences, il nous offre un décryptage du Le franc-maçon démasqué (1751), paru sous le titre exact de Le Maçon Démasqué ou le Vraie Secret des Francs-Maçons
paru initialement à Amsterdam en 1748… et complétement passé inaperçu à l’époque.
Le dossier « Franc Maçon du passé » traite de deux personnages. Jean-Pierre Louis Beyerlé (1738-1805) par Marc Mirabel.
Beyerlé a été conseiller au Parlement de Nancy et membre de la Société de l’harmonie universelle à partir du 25 janvier 1785. Dans le cadre de la franc-maçonnerie, il faisait partie de la Stricte Observance, un mouvement maçonnique du XVIIIe siècle, sous l’égide de la Province V de la Stricte Observance, “Bourgogne”. Il est enregistré sous le numéro 83 dans le registre des membres de la Stricte Observance. Sur le plan professionnel, Beyerlé a été avocat au Parlement de Metz du 6 février 1762 jusqu’au 12 octobre 1770, puis conseiller au Parlement de Metz jusqu’en 1771, et enfin au Parlement de Nancy jusqu’en 1791.
Sous la plume de Roger Dachez, nous en savons plus sur François Le Boucher de Lenoncourt, employé au service de santé de l’armée et vénérable maître de la loge écossaise de « Vertu » ou « Écossaise de la Vertu militaire »…
Quant aux « Nouvelles trouvailles d’archives des compagnons Étrangers tailleurs de pierre de Montpellier », c’est Jean-Michel Mathonière, connu et reconnu comme étant l’historien des compagnonnages et notamment des tailleurs de pierres, qui nous instruit. Un sujet passionnant qui avait déjà fait l’objet, dans le n° 203, d’un dossier entièrement consacré à ces archives compagnonniques.
En fin d’ouvrage, nous trouvons les « Comptes rendus de livres » et « La revue des revues ».
RT était déjà une très belle revue. Avec l’emploi de la quadrichromie, nous avons un impact encore plus professionnel et esthétiquement fort agréable. Une très belle identité visuelle.
Voici quelques extraits gratuits : Le développement précoce du degré de Maître Écossais en Allemagne et dans les pays voisins par Jan A.M. Snoek, p. 4-5
Prière d’entrée au chapitre de la Sainte Arche Royale de Jérusalem par Philippe Langlet, p. 59-60
Jean-Pierre Louis Beyerlé (1738-1799 ?) : un « anti-Willermoz », par Marc Mirabel, p. 93-94
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