Saint Joseph, époux de la Vierge Marie…
« C’était un juste » selon l’évangile de saint Matthieu, chapitre 1, verset 19.
Les évangélistes ne nous ont conservé aucune parole de ce « juste », le charpentier de Nazareth en Galilée, fiancé de Marie, la Mère de Dieu, époux aussi discret que fidèle et chaste. Père nourricier et éducateur de Dieu le Fils, devenu homme parmi les hommes de ce village, il le fait tout simplement.
L’ange lui avait dit : « Ne crains pas de prendre chez toi, Marie, ton épouse. » Et Joseph prit chez lui Marie son épouse. L’ange lui avait dit : « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère » et Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère et s’enfuit en Égypte.
Il est un vrai fils d’Abraham: il croit et fait ce que Dieu lui dit. Lorsque Jésus disparaît pendant trois jours lors du pèlerinage à Jérusalem, Joseph accompagne la quête de Marie: « Ton père et moi nous te cherchions. » Et Jésus, redescend à Nazareth, soumis à celui qui, sur terre, a autorité paternelle sur lui. Dieu savait à qui il confiait son Fils unique et sa Mère, à celui qui était l’homme le plus capable au monde d’être la parfaite image du Père .
Revenons sur l’historique de ce saint pas comme les autres…
Les fondements
Les pères de l’Eglise du IVe siècle parlent des vertus de Saint Joseph à l’occasion du mystère de l’Incarnation et de la Virginité de Marie. Dans l’Église latine, saint Joseph est mentionné dans les plus anciens martyrologues : dans le calendrier d’Eusèbe de Césarée et dans le Martyrologue de saint Maximin de Trèves ; au IVe et Ve siècles, saint Jérôme, saint Augustin et saint Pierre Chrysologue posent quelques bases théologiques que viendront augmenter Bède le Vénérable au VIIIe siècle et saint Pierre Damien au XIe siècle. Le catalogue des images de saint Joseph dans l’art chrétien des cinq premiers siècles, établi par le comte Rossi au XIXe, prouve que la piété des fidèles vénérait dès l’origine saint Joseph.
C’est saint Bernard – dont on dit communément qu’il rédigea la Règle des Templiers –, au XIIe s. qui ouvrira la voie aux grands théologiens de l’Université de Paris. Il parle de Saint Joseph et développe la théologie mariale. Sur les prémices qu’il a posées, saint Thomas d’Aquin pourra dire :
« En quelque genre que ce soit, plus une chose approche de son principe, plus elle participe à l’effet de son principe. Mais le Christ est le principe de la grâce ; en tant qu’homme, Il en est l’instrument et la source…Or, c’est la Bienheureuse Vierge qui approcha de plus près le Christ selon l’humanité puisque le Christ reçu d’elle la nature humaine… »
Les théologiens devaient tirer la conclusion que nul après la Vierge n’a plus approché le Christ, source de la grâce, que Joseph, donc que nul n’a plus participé que Joseph à la grâce du Christ. On en déduit que saint Joseph est un saint incomparable. Ce raisonnement a été repris par le père Garrigou-Lagrange (1877-1964) théologien dominicain et penseur du néothomisme.
Parti de l’université de Paris, le mouvement en faveur du culte de saint Joseph ne va plus se ralentir. Saint Albert le Grand, les Franciscains, les Dominicains le répandent par leur prédication en tous lieux et tous pays.
Le Bienheureux Jean Dun Scot, à propos du mariage de la Sainte Vierge et de Saint Joseph montre très justement que tout ce qui concerne le chaste époux de la Vierge Marie dans le décret de prédestination (il s’agit de la théologie de l’Immaculée Conception) a été fait en vue de Marie.
Saint Bonaventure et saint Bernardin de Sienne reviennent souvent sur le sujet de Saint Joseph. Le sermon de Bernardin de Sienne marque une étape dans la maturité de la dévotion à saint Joseph.
L’extension du culte de saint Joseph
Les Syriens et les autres Orientaux font la fête de saint Joseph le 20 juillet, mais on la fait le 19 mars dans les églises d’Occident.
La fête de Saint Joseph se place au 19 mars, et elle était très suivie par les artisans, puis par les ouvriers. Joseph était charpentier.
Saint Joseph voit son culte prendre de l’ampleur dès le XVIe siècle.
- En 1621, le pape Grégoire XV éleva la fête du de Saint Joseph le 19 mars au rang de fête d’obligation.
- En 1642, le pape Urbain VIII confirma à son tour le rang de cette fête.
- En 1661, après l’apparition et le miracle de la source de Cotignac, Mgr Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte.
- Cette même année 1661, le roi Louis XIV consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille à la suite des apparitions de Cotignac.
- Le 8 décembre 1870 le pape Pie IX déclara officiellement Saint Joseph Patron de l’Eglise universelle, et fit du 19 mars une fête solennelle.
- En 1889, le pape Léon XIII – celui-là même qui, en avril 1884, publia l’encyclique Humanum Genus condamna à nouveau la franc-maçonnerie –, démontra comment Saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs », titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles.
- En 1955 le pape Pie XII reprit bien volontiers le principe de la fête du travail en instituant la solennité de Saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année.
- Saint Joseph est ainsi l’un des saints que l’on fête deux fois dans l’année (19 mars et 1er mai).
- Le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la Messe.
Saint Joseph, protecteur des charpentiers
Saint Joseph est le père du Christ. Il est mentionné dans les évangiles de Mathieu et Luc. Joseph était charpentier à Nazareth, métier estimé à l’époque pour les compétences et l’utilité de ces artisans. Selon les écritures, il était un homme discret et semble-t-il peu bavard.
Mais pourquoi s’intéresse-t-on à lui un 19 mars ?
Joseph est le patron des charpentiers et plus généralement des ouvriers. C’est pourtant la corporation des charpentiers qui s’est attribuée plus particulièrement la protection du saint homme. Les compagnons de plusieurs associations et affiliations ont pour rituel de fêter annuellement la saint Joseph.
Fêtée au mois de mars, elle représente une bonne occasion pour les compagnons charpentiers de se retrouver et de partager un bon repas, fêté (du moins chez les compagnons du Devoir) en présence des autres corps de métiers et corporations. Le banquet est bien sûr accompagné des traditionnels chants compagnonniques et le port d’habits corrects et de la couleur est de rigueur.
De manière plus interne au métier de charpentier, c’est à ce moment que les jeunes aspirants ayant effectué leur travail de réception sont reçus compagnons parmi leurs pairs, lors de la cérémonie réception (rituel interne au métier et à huis clos).
Un rituel chargé d’histoire
Dans le passé, la St Jo était l’occasion de sortir les chefs d’œuvres réalisés lors de concours entre les différents groupes de compagnons (notamment pour se départager une ville ou démontrer leurs savoirs). Les compagnons défilaient alors, la canne haute, en portant leurs chefs d’œuvre et en les exposant à la population. En son temps, il y avait parfois, notamment à Paris en 1866, un bal des compagnons charpentiers. De nos jours, ces rassemblements publics sont plus rares mais nous pouvons en voir dans certaines associations de compagnons. La Fédération compagnonnique des métiers du bâtiment par exemple, présente les travaux des aspirants et jeunes compagnons lors de la saint Joseph.
Des fêtes compagnonniques
D’autres fêtes compagnonniques existent, nous pouvons fêter la sainte Anne pour les compagnons menuisiers, la saint Éloi pour les serruriers ou encore la saint Honoré pour les boulangers. De grands moments d’échange et de partage…
450.fm fête à toutes les coteries, une bonne fête de la saint Joseph !
Sources : Saint Joseph, Saint Joseph du Web, Les belles vertus