Heinrich-Friedrich-Karl Stein (1757-1831), ministre d’État de la Prusse mais aussi compagnon de route du tsar Alexandre Ier de Russie, fonde les Monumenta Germaniae Historica (MGH), l’institut de recherche sur le Moyen Âge, le 20 janvier 1819.
Les Monumenta Germaniae Historica
Les Monumenta Germaniæ Historica (abrégé en MGH), ou plus précisément les Monumenta Germaniæ Historica (Deutsches Institut für Erforschung des Mittelalters ; Institut allemand pour l’étude du Moyen Âge), sont un institut de recherche sur le Moyen Âge, fondé par le baron vom Stein en 1819. Cet institut est installé à Munich depuis 1949.
L’expression latine Monumenta Germaniæ Historica désigne surtout l’imposante collection de sources écrites de l’Antiquité tardive et du Moyen Âge éditée par cet institut. Le premier responsable de la collection fut Georg Heinrich Pertz de 1823 à 1874. L’institut édite aussi une revue spécialisée en histoire médiévale, le Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters (DA).
Avec près de 300 volumes, les MGH constituent l’édition de référence pour une part importante des textes du Haut Moyen Âge occidental, et un symbole de l’érudition allemande.
Les Monumenta Germaniæ Historica ont été fondés dans le contexte du nationalisme romantique allemand, comme en témoigne sa devise : « Sanctus amor patriae dat animum », soit « Que l’amour sacré de la patrie donne courage ».
Heinrich Friedrich Karl Reichsfreiherr vom und zum Stein, Franc-Maçon
Le baron Charles Henri de Stein (1757-1831) est un homme d’État et un réformateur prussien qui fut ministre d’État de la Prusse. En vérité, nous savons peu de choses sur ses jeunes années.
Sa jeunesse
Ses quinze premières années se déroulèrent de façon paisible, dans la petite ville de Nassau. Sa mère lui inculque la piété calviniste et lui fera même rencontrer Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), entre autres auteur du célèbre conte symbolique Le serpent vert, un jour de 1776.
Ayant appartenu à la Franc-Maçonnerie pendant cinquante-deux ans, l’immense poète Goethe – initié en juin 1780 au seine de la Loge « Anna-Amalia aux trois roses » à l’Orient de Weimar –, homme libre, a exploré tous les chemins de la connaissance et a constitué la charnière entre la culture classique et le romantisme.
Ayant atteint l’âge de 15 ans, le jeune Stein est inscrit, en octobre 1773, à l’Université de Göttingen. Il y mène une vie studieuse, suivant les cours de droit et d’économie et y reçoit la formation qui fera de lui, plus tard, l’homme d’État. Quatre ans plus tard, ses parents envoient Stein à Wetzlar, siège du tribunal de l’Empire, pour mettre à profit ce qu’il a appris à Göttingen, et, surtout, élargir ses connaissances.
Il reste un acteur incontournable de la politique du début du XIXe siècle pour lequel un nouvel idéal d’État découlait de la doctrine de l’humanité. L’homme qui, à l’époque des nombreuses patries, prononça le mot révolutionnaire pour l’époque : « Je n’ai qu’une patrie, c’est l’Allemagne ». Rappelons que la Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne (Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland, GG) est la constitution de l’Allemagne qui date du 8 mai 1949 , d’abord pour les Länder de l’Ouest, puis depuis la réunification du pays le 3 octobre 1990 pour le pays entier…
Vom Stein fut un ministre hors pair dans la gestion des finances et des impôts, mais aussi le libérateur des paysans, qui exigea d’ailleurs de Frédéric Guillaume III une autre position des ministres par rapport au roi, ainsi que la suppression du gouvernement secret de cabinet (shadow cabinet, en français cabinet fantôme) et une participation juridiquement ordonnée des représentants du peuple à la législation. Avec Karl August von Hardenberg (1750-1822), diplomate allemand et ministre des Affaires étrangères puis chancelier du royaume de Prusse pendant les guerres de la Révolution et les guerres napoléoniennes, il réalisa la grande œuvre de réforme prussienne qui fit de lui la « pierre angulaire de la liberté allemande ». Il fut, en collaboration avec Frey), le créateur du règlement des villes. Alors qu’il travaillait à la Cour d’appel de Wetzlar, il devint – probablement en 1778 – membre de la loge « Joseph zu den drei Helmen ».
Traité avec grande ingratitude par son souverain, mis au ban par Napoléon qui disait de lui « Le nommé Stein ! », il dut s’enfuir en Autriche en 1809 et fut dénoncé au gouvernement viennois comme un « dangereux illuminateur et novateur », mais aussi comme un « homme doué d’un esprit de maçon ».
Sa réception
L’hiver 1777-1778, il entre en Franc-Maçonnerie, dans la Respectable Loge « Aux trois Heaumes », et fait un voyage en France. En 1780, après avoir fait une courte visite à Vienne, en Styrie, un Land d’Autriche, et en Hongrie, et arrive à Berlin…
A priori, la Loge « Zu den drei Helmen », soit en français « Aux trois Heaumes »qui donna la lumière à Stein, matricule N° 51, aurait été fondée en 1767, à l’Orient de Wetzlar, ville d’Allemagne située dans le Land de Hesse, connue pour être l’un des lieux de résidence de Goethe.
Retrouvez l’historique de cette Respectable Loge
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En savoir plus, avec la lecture numérique et en allemand de Geschichte der Monumenta Germaniae historica par Harry Bresslau (Nachdruck Hannover 1976).
Sources : Wikipédia, La Principauté de Salm, Wikimedia Commons, montage photo bandeau Jean-Luc