L’homme politique Paul Doumer est nommé Gouverneur général de l’Indochine le 13 février 1897. Durant ses fonctions, il s’investit dans la construction du chemin de fer du Yunnan et encourage la plantation massive d’hévéas pour la production de caoutchouc. L’échec économique lié au chemin de fer mène à son remplacement en 1902.
Joseph Athanase Paul Doumer, né le 22 mars 1857 à Aurillac, dans le Cantal et mort assassiné le 7 mai 1932 à Paris, est un homme d’État, président de la République française de 1931 à sa mort.
Membre du Parti radical, ministre des Finances à trois reprises, puis président du Sénat, Paul Doumer vit sa carrière couronnée par son élection à la présidence de la République, en 1931.
Il est assassiné moins d’un an après son investiture, en 1932, par un jeune émigré russe, Paul Gorgulov.
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Paul Doumer et la Franc-Maçonnerie
Sous la Troisième République, l’appartenance à la Franc-Maçonnerie est fréquente chez les personnalités politiques, notamment au Parti radical. Le 1er décembre 1879, à 22 ans, sur recommandation d’Henri Martin et William Waddington, Paul Doumer est initié au sein de la Loge parisienne « L’Union Fraternelle », dont il devient Compagnon et Maître Maçon l’année suivante.
Sur désignation de « L’Union Fraternelle » – qui, en 1920, fusionnera avec la Loge « La France Maçonnique » -, il siège au Convent de l’Obédience progressiste et libérale le Grand Orient de France (GODF) de 1884 à 1888, puis au Conseil de l’Ordre de celle-ci de 1888 à 1895. Il fait partie de ceux qui écartent les Francs-Maçons s’étant montrés favorables au coup d’État du général Boulanger, et devient Secrétaire de l’Obédience en 1892. Contrairement à d’autres hommes politiques, il refuse de se mettre en retrait de la Franc-Maçonnerie lorsqu’il devient parlementaire.
Il est alors également affilié à deux Loges dans l’Aisne, à l’emblématique Loge « Alsace-Lorraine », ainsi qu’à la non moins célèbre Loge « Voltaire », dont il est cofondateur et Vénérable Maître » pendant plusieurs années. Devenu parlementaire de l’Yonne en 1891, il rejoint la loge « Le Réveil de l’Yonne ».
La Franc-Maçonnerie lui permet de nouer des relations avec des personnalités politiques, notamment Léon Bourgeois (1851-1925). Favorable à l’intervention de la Franc-Maçonnerie dans le champ politique, il défend au sein de son Obédience un vif patriotisme, l’anticléricalisme et une réforme du système fiscal. En tant que ministre des Finances en 1895-1896, il reprend les travaux effectués au Grand Orient sur l’impôt sur le revenu. Il entretient par la suite des liens avec des Loges présentes en Indochine française, lorsqu’il en est le Gouverneur général, mais refuse d’aider celles-ci à entraver l’action des missionnaires chrétiens. À son retour en métropole, il retrouve un rôle au sein du Grand Orient de France.
En 1905, dans le cadre de l’affaire des fiches, il se montre très critique envers son Obédience et le gouvernement, qui ont participé au fichage de militaires afin de « républicaniser » l’armée. Il écrit : « Quand j’entrai dans la franc-maçonnerie, je savais m’affilier à des partisans d’une politique de progrès et de liberté. Peu après, une transformation pernicieuse s’opéra. La franc-maçonnerie est devenue une coterie d’où partit la délation, le bas régime du mouchardage, du favoritisme, de l’internationalisme. » Il est alors exclu de la Loge « La Libre Pensée », écarté du GODF, et fait face à l’hostilité des Francs-Maçons lors de l’élection présidentielle de 1906. Il est cependant membre honoraire de « L’Union fraternelle » jusqu’à la fin de sa vie.
Paul Doumer n’est ainsi plus franc-maçon depuis des années lorsqu’il devient chef de l’État, en 1931. Pourtant, lors de sa mort tragique, les Loges tirent des batteries de deuil en sa mémoire. D’ailleurs, ne dit-on pas : « Maçon un jour, Maçon toujours »…
Sources : L’Intern@ute – Histoire, Wikipédia, Wikimedia Commons