Ce jeudi 8 décembre 2022, à l’occasion de la journée de la laïcité en commémoration de la loi promulguée le 9 décembre 1905, loi concernant la séparation des Églises et de l’État, le Grand Chapitre Général (GCG) du Rite Français (RF) du Grand Orient de France (juridiction des Ordres de Sagesse, grades au-delà de la maîtrise) remettait, Temple Groussier rue Cadet, cinq prix : trois « prix Laïcité France » ainsi que deux « prix Laïcité internationaux Iran ».
Rappelons, tout d’abord, que cette loi proclame la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et encadre la pratique religieuse dans l’espace public. La loi de 1905 proclame en premier lieu la liberté de conscience : « La République assure la liberté de conscience ». Elle a pour corollaire la liberté religieuse, la liberté d’exercice du culte et la non-discrimination entre les religions.
Elle pose en second lieu le principe de la séparation des Églises et de l’État : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Elle met fin au Concordat instauré en 1802 qui régissait les relations entre l’État et les cultes. Jusqu’alors, l’État reconnaissait quatre cultes (catholique, réformé, luthérien, israélite) qui étaient organisés en service public du culte. L’État payait les ministres du culte et participait à leur désignation ainsi qu’à la détermination des circonscriptions religieuses. Les autres cultes n’étaient pas reconnus.
Pour cette année, la présidence du jury était confiée à Jean-François Nys est professeur à l’université de Limoges, directeur de l’Institut d’administration des entreprises (IAE).
L’attribution des traditionnels prix de la Laïcité se fit en présence de M. Olivier Klein, Ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé de la Ville et du Logement.
Le palmarès de l’édition 2022
Le prix de la Laïcité (France et International) du Grand Chapitre Général du Grand Orient de France, sous la présidence de Philippe Guglielmi, Très Sage et Parfait Grand Vénérable, qui prononça quelques mots avant la remise officielle.
Extraits :
Il communique que Jean-François Nys ouvrira la cérémonie et nous informera du programme. Il salue plus particulièrement M. Olivier Klein qu’il a côtoyé dans son département, en profitant pour présenter son parcours et relevant notamment, comment ce dernier a résolu dans sa commune de Clichy-sous-Bois la crise des banlieues en 2005. Un homme qui sait conjuguer laïcité et valeurs républicaines. Il salue aussi le Grand Commandeur du Suprême Conseil du Rite Écossais et sa délégation ainsi que toutes les autres délégations de hauts grades du GODF.
Philippe Guglielmi précise aussi que nous sommes à la veille de la commémoration de la promulgation de loi de 1905, ce qui donne à ce prix une forte charge symbolique. Il précise aussi dans quelle école de pensée se situe, à son sens, le Grand Chapitre Général gestionnaire des hauts grades du Rite Français. Il s’agit d’une société initiatique en amont qui s’inscrit dans la résolution du fait social en aval, qui se veut progressiste dans sa méthode initiatique, progressiste dans ses projets et laïque et républicaine dans ses valeurs. Ce projet porte en lui l’essence des valeurs humanistes et de la franc-maçonnerie du siècle des Lumières. Il se situe dans le prolongement des trois siècles d’histoire du Grand Orient de France. Nous savons d’où nous venons, tout en portant notre regard vers l’avenir.
Il croit qu’il faut que le franc-maçon crée un espace philosophique nouveau. Les ésotéristes des années 60 nous ont parlé de nouvelles frontières et d’un monde nouveau. Il croit qu’il faut aller vers un nouvel univers. Un univers de la pensée qui ne soit pas limité à la seule portée de notre regard…
Prix Laïcité France :
– Laurent Kupferman (prix spécial droits humains). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués sur la franc-maçonnerie, entre autres, en collaboration avec Emmanuel Pierrat, Les Grands Textes de la franc-maçonnerie décryptés (First, 2010), Ce que la France doit aux francs-maçons et ce qu’elle ne leur doit pas (First, 2012), Le Paris des francs-maçons (Cherche-Midi, 2013) et, coécrit avec Jacques Ravenne, Les Aventuriers de la République – Ces francs-maçons qui ont fait notre histoire (Fayard, 2015). Laurent Kupferman est nommé Directeur des activités culturelles de l’agence de publicité Brand Station en mars 2018. Il est à l’initiative de la pétition « Osez Joséphine au Panthéon ! »
– l’association ACTISCE (Actions pour les Collectivités Territoriales et Initiatives Sociales, Sportives, Culturelles et Educatives) qui recherche, étudie, diffuse et met en œuvre, par tous moyens adéquats, toutes les formules susceptibles d’améliorer et de développer des actions sociales, éducatives, culturelles ou de loisirs, notamment en direction des jeunes, représentée par Nathalie Zennou
– l’association « Le Chevalier de la Barre », association pour la promotion de la laïcité, la liberté de conscience et d’expression, représentée par Daniel Benichou
Prix Laïcité internationaux Iran :
– Parya Vatankhah, artiste plasticienne (peinture, dessin, photographie) et vidéaste franco-iranienne vivant désormais à Paris ;
– Delphine Minoui, journaliste franco-iranienne, grand reporter spécialiste du monde arabe, basée à Istanbul et ayant publié plusieurs ouvrages, lauréate, en 2006, du prix Albert-Londres pour une série d’articles sur l’Irak et l’Iran.
Une belle et riche soirée qui s’acheva avec la prise de parole de Georges Sérignac, Grand Maître et de M. Oliver Klein. À cette heure, nous ne savons si vous pourrez revivre, comme l’an passé, la cérémonie sur le YouTube GODF.
Nous remercions Philippe Goethals, conseiller de l’ordre pour les deux photos. En en-tête, de gauche à droite, Olivier Klein, ministre, Georges Sérignac, Grand Maître du GODF, Delphine Minoui, Nathalie Zennou, Parya Vatankhah, Philippe Guglielmi, TSPGV du GCG, Laurent Kupferman et Daniel Benichou
Rappelons que le grand temple, portant le n° 1, prend le nom d’Arthur Groussier le samedi 4 mai 1957 à l’occasion de la tenue funèbre qui rend hommage à celui qui fut le grand maître emblématique du Grand Orient – 1925-1926 Arthur Groussier député, vice-président de la Chambre (1er mandat) ; 1927-1930 (2e mandat) ; 1931-1934 (3e mandat) ; 1936-1940 (4e mandat) ; 1944-1945 (5e mandat).
Un délicate attention attendait le public. Sur fauteuil était disposé une plaquette présentant le Grand Collège Général. Nous la reproduisons volontiers ci-dessous.
quel rapport avec une école initiatique ? les fondateurs du rite français doivent se retourner dans leur tombe