LE TAROT À FLORENCE Le tarot à Florence au XVe siècle par Ada Labriola : regard sur les ateliers de peintres et d’enlumineurs par Ada Labriola (Florence) . La production florentine de tarots peints a émergé dans les études dans ces dernières décennies. La primauté traditionnellement donnée à la cour des Este à Ferrare est aujourd’hui remise en question par un document daté de 1440.
Des cartes de tarot luxueuses circulaient probablement à Florence avant cette date. Cette communication considère trois jeux de tarot importants, produits à Florence entre 1435/40 et 1460 environ. Deux sont conservés à Paris : les tarots “Rothschild” (Musée du Louvre) et le “Tarot de Charles VI” (Bibliothèque nationale de France). Le troisième jeu est en Sicile, partagé entre Catane (Museo Civico di Castello Ursino) et Palerme (Galleria Regionale della Sicilia). Nous discuterons de ces trois jeux afin de tenter de reconstituer le contexte artistique dans lequel ils ont été realisés, avec un regard sur l’activité des ateliers florentins de peintres et d’enlumineurs qui étaient responsables de leur exécution.
Le Tarot à Milan par Thierry Depaulis
LE TAROT À MILAN Vrai ou faux ? Copies et imitations des tarots Visconti par Thierry Depaulis (Paris). Écartées de la présente exposition, des “copies” ou plutôt “imitations” des tarots viscontéens existent ici et là. On recense environ 80 cartes, représentant une douzaine de jeux, majoritairement conservés dans des collections privées, pour la plupart peu accessibles voire perdues de vue.
Seules institutions publiques à détenir de telles “copies”, le Museo Fournier de Naipes de Álava à Vitoria (6 cartes), le Victoria & Albert Museum de Londres (4 cartes), la Worshipful Company of Makers of Playing Cards (4 cartes, en dépôt aux London Metropolitan Archives) et le Musée des Beaux-Arts de Montréal (2 cartes). La quasi totalité de ces cartes sont des copies du seul tarot Colleoni. On ne connaît en effet aucune réplique faite à partir des tarots Visconti di Modrone ou Brambilla. Tenues depuis 1954 pour des répliques anciennes, jugées par conséquent « authentiques », aussi bien par Klein que par Kaplan et Dummett, ces cartes intriguent car elles sont des copies « fidèles » (Klein) mais de qualité inférieure. Elles présentent aussi des particularités de facture (p. ex. l’association de vélin sur papier) et leur historique est souvent flou. On se propose ici de présenter quelques-unes de ces cartes et de les commenter.