ven 22 novembre 2024 - 13:11

Témoignage : « Je suis un sorcier »… à 19 ans

De notre confrère actu.fr Par Amandine Mehl

Ses fêtes préférées sont Yule, fête païenne qui célèbre le solstice d’hiver, et Samhain, plus largement appelée Halloween. Chaque jour, en véritable dévot, il prie la déesse Hécate, associée à la sorcellerie, la magie, la nouvelle lune ou encore aux créatures de la nuit dans la mythologie grecque.

Âgé de 19 ans, Cyril, qui réside dans une commune en Meurthe-et-Moselle, proche de Nancy, se définit comme sorcier.

Mais ne lui parlez pas de poupées vaudous, de sacrifices, de nez crochu ou encore de grosses verrues, car vous risquez de l’agacer. Depuis trois ans maintenant, le jeune homme tente en effet de combattre tous ces clichés.

« Malheureusement, le cinéma a véhiculé beaucoup de clichés, souvent négatifs, sur les sorcières. Les gens pensent par exemple que l’on passe notre temps à faire du mal aux autres, notamment avec des poupées vaudous. Mais aussi, que l’on se réunit nus, à minuit, sous la pleine lune, avec un chaudron au milieu. Or, c’est faux. » 

Une sorcière, à l’origine, c’est une sorte de médecin de campagne qui se sert des plantes ou encore des cristaux, par exemple, pour aider, apporter quelque chose de bénéfique à autrui.

Un véritable bouleversement

Table de voyante avec 2 cartes de Tarot
Table de voyante avec 2 cartes de Tarot

Pour Cyril, tout a commencé lorsqu’il avait neuf ans, après une soirée passée avec une amie. « Ce soir-là, j’ai découvert le pendule, ainsi que les cartes. Ça a été une véritable révélation. J’ai compris qu’il existe un tas de choses que l’on ne voit pas, mais qui sont juste fantastiques », confie-t-il à Lorraine Actu.

S’il n’aime pas le terme « don« , il prétend toutefois avoir des « facilités » depuis qu’il est enfant. 

Je ressens certaines choses. Je peux, par exemple, savoir qu’un événement va prochainement se produire. Je sens quand les gens ne vont pas bien, même si je ne les connais pas. C’est d’ailleurs certainement de famille car, mon arrière-grand-père tirait les cartes et, du côté de ma mère, on a tous des petites facultés du même genre.

Pour autant, selon lui, si les gens s’intéressent à cet autre monde, « ils peuvent développer des facultés. Et, apprendre, comme moi, grâce aux livres ».

Peu de temps après sa plongée dans le monde de l’ésotérisme, Cyril acquiert son propre pendule, reçoit son premier livre de sorcellerie et se plonge dans les écrits pour accroître ses connaissances. En 2019, il se lance dans une pratique courante, voire quotidienne. 

Désormais, ses journées sont rythmées autour de la sorcellerie « Lorsque je me lève, je brûle de l’encens et je me connecte avec les énergies du jour. Pour appréhender la journée, je me tourne vers les cartes et procède à un tirage. »

Étant dévot à Hécate, les journées de Cyril sont également ponctuées de prières. Il lit aussi beaucoup d’ouvrages. « Enfin, et c’est très important pour moi, je répands énormément de joie de vivre. Communiquer sur le sujet, être bienveillant, c’est primordial. »

« Côtoyer un autre monde, c’est fantastique »

Un grand tournant pour le jeune homme, qui a vu sa vie bouleversée. Cette entrée dans le monde de la sorcellerie lui a en effet procuré « beaucoup de bien-être », comme il en témoigne. 

Quand quelqu’un me demande de l’aide, et que je peux le faire, c’est très valorisant. Se dire que le commun des mortels ne peut pas agir sur certains éléments, mais que moi, je le peux, c’est fantastique. Mon objectif premier est vraiment d’aider autrui. Puis, il y a aussi le fait de côtoyer un autre monde. C’est juste fantastique.

Dernièrement, c’est l’une des chiennes de Cyril qui a pu profiter de son savoir. « En raison de la chaleur, elle souffrait d’irritations. Le vétérinaire a prescrit une crème mais ça ne fonctionnait pas. Alors, j’ai concocté une sorte d’eau florale, avec différentes plantes et une intention particulière et précise de guérison. Depuis qu’on lui applique, elle va bien mieux », affirme-t-il.

Si pour le moment le jeune homme concocte des potions et des remèdes à base de plantes pour ses proches uniquement, il aimerait, dans un avenir proche, créer sa propre entreprise pour « aider un maximum de gens ». Que ce soit grâce aux cartes, à des rituels ou encore à la réalisation de potions.

Intégration au sein d’un coven

Depuis quelque temps, Cyril ne pratique plus seul. Il a intégré un coven. Autrement dit : un cercle où les sorcières échangent entre elles, se réunissent et partagent des idées communes. « Ce n’est pas une secte », précise d’emblée le jeune homme.

Intégrer un coven permet d’échanger avec des sorcières des quatre coins de la France. Du fait de l’éloignement, on se retrouve en visio. C’est très bienveillant. Lorsque quelqu’un va mal, par exemple, on va tout faire pour l’aider. On se donne également des conseils, on aide les plus novices à se former…

Quand c’est possible, les membres du coven se réunissent. Notamment lors des huit sabbats, afin de célébrer des étapes importantes de l’année, à l’instar de Yule ou encore Samhain.

Toujours le nez plongé dans les livres et bénéficiant d’une expérience grâce à un passage en tant que vendeur dans une boutique ésotérique, Cyril a pu toucher à différents courants de la sorcellerie.

Pas une religion

Bougies allumées pour divination
Bougies allumées pour divination

Si la divinité principale vers laquelle il se tourne est Hécate, il arrive à Cyril de prier d’autres divinités : égyptiennes, celtes… Pour autant, il ne s’agit pas pour lui d’une religion.

Typiquement, je n’ai aucun interdit, si ce n’est de ne pas faire subir à autrui ce que je n’aimerais pas que l’on me fasse, car cela me reviendra par trois fois. Étant éclectique, je m’intéresse à tout. Donc, il n’y a pas cet aspect religieux que l’on peut retrouver chez les catholiques, les musulmans ou encore les juifs.

Si le jeune homme est un touche-à-tout, son cœur balance tout de même pour une branche de la sorcellerie intitulée « Hoodoo« , qui a trouvé sa source en Afrique et qui s’est développée dans les régions américaines peuplées par des esclaves.

Attention toutefois à ne pas confondre avec le vaudou, précise Cyril. « Le Hoodoo, c’est faire de la magie avec ce qu’on a dans sa cuisine, sa maison. On peut dire que c’est de la magie de bricolage. Dans la majorité des rituels, on va utiliser la bible et de l’eau bénite » .

« Des intentions claires et pures »

Alchimiste qui tient une fiole dans sa main
Alchimiste qui tient une fiole dans sa main

Si les clichés ont la peau dure, Cyril constate, depuis quelque temps, un engouement particulier autour de la sorcellerie. Que ce soit dans les librairies ou encore les supermarchés, les rayons portant sur le domaine sont plus fournis. Ce qui n’est pas sans conséquence, comme l’explique le jeune homme. 

Le fait que des librairies spécialisées vendent des livres de sorcellerie ne me dérange pas. En revanche, quand je vois certaines œuvres dans les rayons des supermarchés, cela m’agace énormément. Ayant travaillé dans une boutique ésotérique, je peux affirmer que ce n’est pas aux grandes surfaces de vendre de tels livres. Ils ne sont pas capables de conseiller ou de renseigner les acheteurs. Ils surfent juste sur la vague pour faire du chiffre. Ce qui peut être extrêmement dangereux. Car on ne met pas un grimoire entre les mains de n’importe qui.

Loin d’affirmer qu’il détient « la grande vérité », Cyril a à cœur de transmettre ses connaissances à ceux qui le souhaitent. Que ce soit dans le domaine de la sorcellerie ou de la voyance

Celui qui se fait affectueusement surnommer « madame Irma aux cheveux bleus » ne passe pas une seule journée sans se référer aux cartes ou au pendule. Mais, toujours avec le même mantra : des intentions claires et pures.

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