Arnaud des Brunis – Éditions de l’Art Royal, Coll. Symboles & Tradition, 2022, 272 pages, 25 €
Écrivant sous pseudonyme, Arnaud des Brunis, membre de la Grande Loge Nationale Française, a su mettre à profit, après une longue carrière dans l’Education nationale, son temps libre afin que sa plume nous livre quelques aspects méconnus des sciences parfois pas si naturelles que cela ! Professeur de chaire supérieure en préparation aux grandes écoles agronomiques et désormais à la retraite, il nous invite, en scientifique et passionné d’histoire qu’il est, à lire, dans une démarche très personnelle, une histoire du monde à travers le prisme de l’alchimie. Allant des connaissances élaborées par nos ancêtres aux plus récentes découvertes, Arnaud des Brunis nous fait partager, faisant par-là même œuvre de transmission, une histoire captivante des sciences intimement liée à l’histoire des sociétés et des civilisations.
Partant du comment la vie est apparue sur Terre au boson de Higgs, également surnommé « la particule de Dieu », Arnaud des Brunis, dont la biologie et de la géologie demeurent ses spécialités, nous instruit, en mobilisant les énergies et les intelligences portées au fil des siècles par les progrès de la science… Afin de nous faire avancer en pleine lumière, l’auteur pose les bonnes questions.
De cette discipline trop méconnue encore qu’est l’alchimie, retenons que l’auteur, en fin observateur et scientifique et précisant dans son avant-propos qu’elle est toutefois une science d’un autre temps, bâti son plan autour des trois phases de l’œuvre, « L’œuvre au noir : du chaos à la materia prima » ; « L’œuvre au blanc, les noces chymiques » et « L’œuvre au rouge : la naissance de l’adepte ».
Arnaud des Brunis nous propose donc une lecture du savoirs des alchimistes, du Moyen Âge à nos jours, qui, pour lui, n’entraient pas dans la catégorie des affabulateurs et mettaient en œuvre l’adage, dont il faudrait sans doute s’imprégner et méditer, « Lege, Lege, Lege, relege, ora, labora et inventies », qui peut se traduire par : « Lis, lis, lis, relis, prie, travaille et tu trouveras ».
Une Histoire Alchimique du Monde, qui n’est pas une histoire du monde alchimique, nous fait côtoyer des auteurs tels que Marcelin Berthelot, Eugène Canseliet, Nicolas Flamel, Fulcanelli, Jean-Rodolphe Glauber, Serge Hutin, Nicolas Lémery, chimiste et apothicaire contemporain du règne du roi Louis XIV, Jules Mérias ou encore George Starkey (1628-1665) médecin et alchimiste anglais, célèbre par ses traités d’alchimie écrits sous le pseudonyme latin de Eirenaeus Philalethes, francisé en Eyrénée Philalèthe. Jusqu’à Louis Pauwells et Jacques Bergier et leur célèbre ouvrage « Le matin des magiciens » publié en 1960, « parfois légende et parfois exact » et consacré à « des domaines de la connaissance à peine explorés ».
En guise de conclusion, l’auteur nous rappelle que le voyage alchimique s’accompagne, dans un oratoire, de la prière et d’une pratique spirituelle. Là-aussi, un Art Royal à mettre entre des mains expertes car il est hermétique et détenteur de grands secrets.